"ETRE LIBRE CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ETRE SOI-MEME" (LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI - 126)
Ce sont tout d’abord les essais socialistes d’établir la vie sociale sur des fondements purement scientifiques ; une telle loi, écrit-il, mène nécessairement à l’échec. A ce propos, l’écrivain entretient une polémique avec un certain professeur Gradowsky qui mettait à la base de la société des intérêts purement profanes ; le romancier lui répond qu’à ce plan on ne trouve d’autre intérêt que celui du « chacun pour soi et Dieu pour tous. » ; mais « avec une telle formule, souligne-t-il, aucune construction sociale ne pourra survivre longtemps. » (1)
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« Journal d’un écrivain », août 1880, page 552
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-« Aucun peuple n’a jamais pu s’organiser sur terre sur des bases scientifiques ou rationnelles. Aucun peuple n’y a réussi sauf peut-être pour la durée d’un instant et par bêtise. Le socialisme dans son ensemble même est athée, car il a proclamé dès le début qu’il se propose d’édifier la société uniquement sur la science et la raison » (2)
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« Les Démons », page 264-265.
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Considérer l’agglomérat d’unités juxtaposées qui en résulte comme la réalisation définitive de l’union sociale universelle, c’est confondre le but « avec tout ce qui constitue le comble de l’égoïsme, de l’absurdité et du désordre économique, le comble de l’offense à la nature humaine. La doctrine socialiste représente en réalité pour l’homme l’anéantissement de sa liberté individuelle. (3)
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(3) « Journal d’un écrivain », janv. 1877, page 441
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L’écrivain est aussi sincère pour les « humanitaristes », lointains prédécesseurs de nos « citoyens du monde », qui, refusant toute appartenance à un peuple particulier, ne reconnaissent que l’humanité une et indivisible. Dostoïevski leur reproche dans ses « Notes d’hiver sur des impressions d’été » de nier les nationalités et l’âme au profit d’on ne sait quel humanisme utopique. (4)
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(4) « Notes d’hiver sur des impressions d’été », page 101
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Il critique acerbement, souvent par le biais de ses personnages, ses compatriotes déracinés spirituellement du sol natal. Notre société, note-t-il, n’a plus d’énergie (5) parce qu’elle ne s’appuie plus sur le peuple et que ce dernier n’est plus moralement avec elle.
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(5) « Journal d’un écrivain », août 1880, page 619
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( à suivre)
Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com
http://poete-action.ultim-blog.com
Yvan Balchoy
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