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Publié par BALCHOY

 

b) LE REFUS DE LA REVOLTE

 

Le refus est fréquent dans l'univers Dostoïevskien. Le romancier en fait pourtant davantage la critique par les descriptions ravageuses du mal qu'elle opère qu'à travers la peinture de quelques personnages dont la vie se déroule sous le signe du consentement.

 

A ce point de vue, comme il a été déjà dit, l'ensemble de l'oeuvre peut donner une impression d'échec.

 

Les personnages "négatifs" abondent et semblent écraser les quelques héros positifs.  Certains ont cru déceler en cela une condamnation de la vraie liberté.

 

N'est-ce pas plutôt une vérité qui, pour désagréable qu'elle soit, éclate continuellement dans vie de l'humanité.

 

Combien d'hommes accèdent en fait à la maturité et à la sérénité psychologique qu'exige la liberté authentique ?

 

Il convient aussi de se rappeler que la tournure d'esprit du grand écrivain russe le poussait à attaquer plutôt qu'à défendre, à percevoir mieux les déficiences de ceux qu'il combattait que les qualités de ceux dont il épousait la cause. Il a  déjà été fait allusion à l'espect combattif de son apologétique. (1)

 

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(1) Cf cette étude, page...

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Un examen attentif de son attitude face aux révoltés en révèle la complexité.. Ce qui est sûr, c'est que jamais Dostoïevski n'a remis en question la nécessité de passer par la forme initiale de la liberté, centrée sur le choix, avant de prétendre accéder à sa forme finale. (2)

 

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(2) cf. l'analyse du"Sous-Sol" en cette étude, page..---

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La prise de conscience de la puissance que nous donne la libre volonté crée en l'homme une sorte de vertige, tant est grand le destin qu'elle lui fait découvrir. Il pressent tout d'un coup tout ce qui l'élève au-dessus de l'univers inanimé qui l'entoure.

 

Mais ce monde étranger ne cesse de provoquer sa liberté, en lui apparaissant comme une menace permanente, un "mur" : s'il refuse de capituler devant la nécessité et prétend assumer lucidement sa liberté, l'homme éprouve tout d'abord le besoin de repousser, voire de nier ce monde qui lui paraît hostile.

 

Ce mouvement de révolte s'avère souvent dans un premier temps créateur (3) il "aiguise" la conscience comme le note le locataire souterrain.

 

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(3) Cf. l'explication que Berdiaëv donne à l'expression artistique de la Renaissance. Après l'oppression relative du Moyen-âge, l'homme se révolte contre son passé, semble jouir d'un pouvoir créateur extraordinaire.

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Le révolté risque à la longue de s'en griser, de s'y jeter avidement en recherchant non plus la liberté comme telle, mais ce refus, cette révolte. A cette tentative subtile succombent bien des "héros" dostoïevskiens. C'est ainsi que débute le drame de la plupart de ses romans. La liberté première n'est pas un but mais un moyen.

 

 

 

 

 

(à suivre)


Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com
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