"ETRE LIBRE CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ETRE SOI-MEME" (LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI) - 183
I) Jésus, l’Idéal de l’homme
a) La personne de Jésus.
Qui est donc ce Christ si admira de Dostoïevski ? A partir de 1870, plus d’hésitation possible, c’est bien celui de la Foi. Mais bien avant cette date, l’essentiel de sa Christologie est déjà constituée. en ses écrits.
Reflet de Dieu sur terre, (1), "né de la Vierge Marie", Jésus est désigné comme « vrai Dieu » (2) mais il est aussi l’Homme idéal et parfait.
(1) « Carnet de Macha », page 60-67
(2) Cf. « Les Carnets des Démons » que nous avons déjà cités plusieurs fois.
En un mot, c’est bien, selon la Tradition chrétienne, le « Verbe fait chair. » Aucune allusion à une dualité personnelle en l’Homme-Dieu. Les termes. "Verbe " et Christ s’emploient de façon quasi équivalente et désignent le même et unique sujet. Le Christ « incarné par Dieu » (3), Fils de Dieu envoyé parmi nous, (4) et mort sur la Croix ne se distingue en rien du « Verbe crucifié » que Satan vit monter au ciel (5)
(3) « Correspondance de Dostoïevski, tome I, lettre 15 »
(4) « Les Frères Karamazov », page 436
(5) « Les Frères Karamazov », page 677
L’image du « meilleur homme » que seule la Russie a conservée ne s’identifie-t-elle pas chez lui) à celle du Christ, altérée en Occident, mais gardée intact, selon lui, dans les milieux orthodoxes. (6) Comme Berdiaëv le note (7), personne n’a été plus foncièrement opposé au « monophysisme » que Dostoïevski, tant il était conscient de la réalité de la nature humaine idéale de Jésus : « concrète », faite comme la notre de « chair et de sang », elle ne constitue en rien une « comédie humaine » même au sein de sa Passion.
(6) « Journal d’un écrivain », tome II, 1876, page 413
(7) Nicolas Berdiaëv : « L’esprit de Dostoïevski » page
Yvan Balchoy
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