18-04-20 -CONFERENCE DE JEAN LOUIS SMEYERS SUR LA MONTEE DE L'INTEGRISME (REEDITION)
En route, l'Eglise de Tubize
Sur la place de Tubize
La conférence de Jean Louis est organisée dans le cadre de la laïcité
Jean Louis pendant la conférence.
Pour aborder son sujet, Jean Louis Smeyers informaticien et philosophe laisse apparaître dès le début de son exposé son athéisme.
Il part de son expérience aux USA, où il fit de nombreux voyages professionnels.Il y découvrit la place importante qu’y joue le mouvement religieux atomisé par des sectes parfois abracadabrantes. Ainsi, il lui était difficile le dimanche matin de trouver autre chose sur les différentes chaînes de TV que des prêches religieux aussi contradictoires que différents.
Révélatrice l’histoire de ce couple qui se promène tous les dimanches matin pour faire croire à ses voisins qu’il participe à un office religieux. Sans cela, il risquerait d’être exclu du corps social
L’exemption d’impôt pour les confessions religieuses qui acceptaient de ne pas prendre des positions politiques va être exploités par des sociétés pas vraiment religieuses comme la scientologie qui, en se proclamant église, a vu un moyen d’augmenter ses bénéfices.
Cette présence, presqu’obligatoire de la religion dans la vie sociale va pourtant de pair avec un des premiers amendements de la constitution qui défend autant les opinions religieuses que la liberté de les nier
Pourtant Jean Louis nous révèle la volonté des différents derniers Président des Etats-Unis de manifester d’une manière ou d’une autre leur attachement au sentiment religieux. Cela va parfois beaucoup plus loin que l’éternel « God bless America ». Ainsi John. W. Bush consultait chaque semaine des évangélistes extrémistes de droites qui ne sont pas sans doute étrangers à l’extrémisme de beaucoup de sa politique intérieure et étrangère.
Quand au Président actuel, il a fréquenté un pasteur qui prônait un Dieu condamnant l’Amérique notamment pour ses crimes vis-à-vis des noirs. Bien entendu, il lui a fallu le renier par la suite pour pouvoir se présenter à la Présidence.
Différente est l’attitude de Kennedy, catholique, ce qui en principe l’excluait de la course à la présidence ; il réussit à convaincre ses compatriotes que sa vie personnelle de catholique n’avait rien à voir avec sa manière de concevoir sa politique.
Encore aujourd'hui, beaucoup d’américains croient sérieusement que l’humanité a commencé sous son aspect actuel il y a quelques six mille ans malgré toutes les découvertes scientifiques qui prouvent le contraire.
Bien sûr aux USA, quelques penseurs ont contesté l’utilité, voire la non nocivité des religions mais on peut se demander si leurs écrits n’ont pas été plus compris en Europe par exemple que par l’ensemble du peuple américain.
Jean Louis ensuite se penche sur notre société européenne.
Il est évident que la religion a moins de poids dans la société chez nous que chez les américains. Elle est manifestement en perte de vitesse.
Beaucoup de nos contemporains ne sont plus vraiment croyants mais continuent à passer à l’église pour les grands évènements de leur vie comme les mariages et les enterrements.
Mais à côté la désaffection des masses, les mouvements charismatiques dont le dangereux et sectaire OPUS DEI, dont le fondateur a servi Franco, ce qui n’a pas empêché Jean-Paul II de le sanctifier, tentent de récupérer le terrain perdu.
Dans ce contexte, inquiétant est le rapprochement de notre famille royale avec le mouvement charismatique et peut-être l’Opus Dei.
L'intégrisme est souvent l'utilisation de la religion en vue de prendre plus de pouvoir dans la société.
Jean Louis fait alors le portrait des différents types de foi ou d’incroyance depuis le stupide « Je sais que Dieu existe » jusqu’au aussi stupide « Je sais que Dieu n’existe pas ».
Entre les deux, quelle gammes de convictions entre ceux qui croient que Dieu existe et ceux qui sont persuadés que l'idée de Dieu nuit à l'épanouissement de l'homme.
Il y a quelque temps, une compagnie de Bus londonien suivie par une autre de Barcelone (où cela fit scandale) afficha sur ses bus que « Dieu probablement n’existe pas. »
En terminant son exposé, Jean Louis souhaita qu’on remplace dans l’enseignement les cours de religion et de morale laïque, qui devraient relever de la sphère privée privé, par un enseignement de la bonne citoyenneté et du libre choix par chacun de ses convictions.
Le débat qui suivit fit assez animé, Il y eut quelques reproches concernant la vision des USA, ou le fait que le recul des religions semble parfois aller de pair avec le recul de la morale, ce que d’autres réfutèrent avec Jean Louis.
De la conférence de Jean Louis, avec lequel je ne puis être complètement d’accord puisque je me sens croyant, je retiens que souvent la fréquentation des non croyants sincères donne l’occasion aux croyant de purifier leur foi de beaucoup de scories.
J’ose espérer que certains croyants, par leurs actions autant que leur tolérance puissent aider d’autres personnes agnostiques ou athées à laisse au doute la place qui est la sienne dans toute vie humaine et la possibilité d’œuvrer ensemble, malgré les divergences de conviction pour faire naître un société plus libre, plus humaine, plus responsable.
Après la conférence, le débat fut franc et nourri.
Certains n'étaient pas d'accord avec l'image de Jean Louis des USA et d'autres ont regretté un recul de la morale concommittant avec celui de la religion. Mais cette opinion fut rejetée à juste titre, selon moi, par Jean Louis de d'autres participants.
La réunion s'est terminée par un repas savoureux
Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com
http://poete-action.ultim-blog.com