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Publié par BALCHOY

 Cet attachement passionné à la volonté relève du même souci que celui qu'avait déjà mis en évidence l'apologie de la conscience.

La personne n'est, au sens positif de ce mot que dans la mesure où elle veut et désire (2) Rien n'est donc plus important que ce "vouloir", fût-il capricieux et que cette fantaisie de liberté aveugle et irrationnelle. L'homme souterrain tient farouchement à garder intact ce libre-arbitre, garant le plus sûr de sa personnalité, en dépit de son caractère irrationnel. Le moi en effet ne peut s'identifier à la raison sans du même coup alénier sa liberté (3)

 

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(2) Cf. le Sous-sol pg 706 et 715.

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(3) Cf. les relations entre la raison et la liberté en cette étude, pg.

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Le locataire souterrain explicite cette intuition en développant une série de refus s'adressant au nom de la liberté aux diverses formes du rationalisme  et du socialisme.

Non à la science qui prétend ignorer aussi bien la volonté que le libre arbitre. Le jour où elle arriverait à prévoir à coup sûr l'agir humain en le mettant en formule mathématique, il n'existerait plus que de "simples hommes écrous". En quoi un individu dépouillé de désir et de volonté diffère-t-il d'une simple "transmission" ou d'une "touche de piano" ? Les savants espèrent parvenir un jour à courber l'humanité sous la nécessité fatidique des lois naturelles. Ils pourront alors, pensent-ils, rendre la vie plus facile à tous en démontrant l'irresponsabilité universelle.

 

Non au socialisme  et à ses rêves dorés et tout particulièrement à ce fameux palais de cristal   indestructible pour l'éternité qu'il nous promet (4) On ne pourrait pas en effet lui montrer les poings

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(4)

Le roman de Tchernichevski évoquait à propos de la future société utopique une "énorme maison de cristal, un printemps et un été perpétuel." De plus lors de son séjour à l'exposition de Londres, Dostoïevski avait été frappé par un palais de cristal présenté comme l'idéal achevé de la société humaine."

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en tapinois ni même lui tirer la langue." D'ailleurs ce fameux palais, symbole type de la société rationnelle ne sera jamais en réalité qu'une fourmillère bien organisée sans doute mais totalement impersonnelle et anonyme qui pourrait convenir à des animaux domestiques mais dont l’homme ne s’accomodera jamais. En effet une telle rationalisation mythique de la société ne ferait jamais oublier à une conscience clairvoyante le poulallier ; bien réel lui, où l’homme est condamné à vivre, en raison de sa volonté capricieuse et de son goût inné pour le désordre. (1)

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(1)   Le Sous-sol, page 714 

 

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 Non à la philosophie rationaliste qui veut tout régenter. Certes la raison est un bien nécessaire, puisque c’est grâce à elle que nous prenons conscience de ce qui est et doit être. Mais de là à en faire le tout de la vie, il y a une marge innacceptable. En effet, la raison ne  satisfait en définitie que la faculté raisonnante de l’homme, tandis que le  désir  est l’expression de la vie humaine toute entière y compris la raison et ses scrupules. (2)

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(2)   Le sous-sol, pg 707-708

 

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Yvan Balchoy

balchoy@belgacom.net

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