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Publié par BALCHOY

Une demi-heure déjà que Ghislain tout endolori par sa position inconfortable attendait ! Il avait beau regarder fréquemment sza montre au cadran lumineux,les aiguilles à l'instar des habitants de sa ville natale, semblaient des escargiots. Encore une heure au moins d'immobilité qu&asi absolue ! Tiendrzait-il jusque la fermeture ?

 

            Et puis, au fur et à mesure que le temps passait, l'angoisse grandissait en lui, il n'avait aucune expérience xde ce qu'il voulait tenter ; il avait pu déjà expérimenter la froide détermination de ses adversaires à Bruxelles d'abiord puis à Westenxde. S'il le fallait, il n'en doutait pas, ils n'hésiteraient pas à le liquider.

 

            Ghislain n'avait pas vraiment peur de la mort. Quelle vie serait la sienne désormais s'il perdait celle qui l'avait toute transfigurée ? Mais résisterait-il aux coups, à la torture lui qu'un simple mal de dents suffisait à transformer en une épave gémissante ?

 

            Le mouvement de va-et viens vers les toilettes lui apportait une diversion qui, quelques instants, faisait reculer sa peur.

 

            Le garçon eut un moment d'émotion intense quand un client assez émeché ouvrit la poprte du placard croyant accéder aux toilettes. Heureusement il se contenta xde jurer grossièrement, cracha par terre et repartit en laissant la porte entre-ouverte, ce qui obligea Ghislain, avec prudence, à la refermer.

 

            Des pas trainants s'approchèrent de sa cachette, la porte s'ouvrit et une main actionna l'interrupteur. Ghislain se tassa derrière la cireuse ; il reconnut azlors le barman du comptoir: pourvu que cet imbécille ne s'approche pas du fond du placard. Non, il se contenta de ramasser une bouteille de produit d'entretien ainsi qu'un seau et repartit vers les w.c. où il passa une dizaine de minutes à actionner bruyamment robinets et chasses d'eau.

 

            Puis le serveur rapporta son matériel qu'il déposa sans ménégement sur le sol, éteignit la lumière et s'en alla.

 

            Ghislain, toujours mi-assis, mi accrouppi dans sa cachette n'en pouvait plus de rester immobile. Ses genoux, ses coudes tout endoloris étaient comme paralysés ; de plus une migraine de plus en plus forte martelait ses tempes; il était temps de passer à l'action !

 

Plus aucun bruit n'était perceptible dansle café depuis au moins une demi-heure ; il avait entendu la baisse des volets et le claquemlent de la porte du bar.

 

            Tout doucement et non sans peine, il wse déplia péniblement, contourna avec plus ou moins de succès les objets éparpillés au sol qui constituaient autant d'obstacles dangereux à éviter dans l'obscurité. Il avait emporté avec lui un porte-clés muni d'un mini-éclairage pour serrure. Ce n'était pas très efficace, car la portée du rayon lumineux n'excédait pas cinquante centimètres. Il se dirigea d'abord vers la salle du bar ; la porte de séparation était ouverte, il fut frappé par le silence et l'immobilité xde tout ce qui tout à l'heure était vacarme et agitation. Au fuir et à mesure qu'il progressait avec pruxdence, tables et chaises apparaîssaient et disparaîssaient presqu'immédiatement créant un climat opressant.

 

            Un verre de limonade apparemment inutilisé trainait sur une table. Il le but avidement.

 

            Maintenant il retournait au comptoir vers cette fameuse porte qui, il en était persuadé, lui livrerait la clé de l'énigme des liens entre la bande des truands de Westende et les hippies idéalistes dont sans doute faisait partie Richard et Solange. Malheureusement, elle était fermée à clé et il n'avait pas d'outils susceptibles de la forcer.

 

            Restait celledu couloir des toilettes qui, pensait-il, ne résisterait pas à une énergique poussée.

 

            Sur place, Ghislain toujours plongé dans une obscurité quelque peu protectrrice scruta attentivementt le système de fermetue de cete porte.

 

            Il sortit de sa poche un vieux canif et le glissant dans l'entrebaillement du chambranle, comme un levier,  s'efforça de faire sauter la serrure. En deux temps, trois mouvements il eut raison de la porte et se retrouva dans une salle encombrée. S'immobilisant un instant, il prêta l'oreille :pas le moindre bruit, aucune voix, un silence angoissant par son intensité. A peine s'il entendait au loin les bruits de la ville. Cette fois, il n'hésita plus et alluma l'interrupteur.

 

            Il se tfrouvait en unesorte d'entrepôt rempli de casiers de diverses bières : Stella Artois , Chimay, Leffe qu'avoisinaient, empilées sur trois niveaux des tables de bar et des chaises poussièreuses. A l'autre bout de  ette salle, une double porte entrouverte donnait accès au reste de la maison.

 

            Ghislain s'y engagea prudemment dans le noir ne se servant que de sa mini-lampe pour continuer son inspection des lieux.

 

            Il se trouvait dans un couloir bien entretenu, moquette au sol, murs et plafonds couverts de lambris. Espacées de trois mètres en trois mètres comme dans un hôtel, des portes uniformes à gauche et à droite ! Il n'avait que l'embarras du choix. Il tenta d'en ouvrir une mais elle était fermée à clé. La deuxième s'ouvrit sans peine et lui révéla une élégante chambre à coucher moderne manifestement inoccuppée.

 

            Le couloir débouchait sur un palier où le garçon reconnut de suite la porte fermée qui donnait sur le bar. Ainsi c'était par ici que passaient les pacifistes ou aautres trafiquants. Sûrement qu'une salle de réunion ne devait pas être loin. Effectivement, juste en face,  il y avait une porte matelassée. Il l'ouvrit avec prudence et se trouva en une vaste salle presqu'uniquement occuppée par une table ovale couverte de moleskine verte et entourée d'une quinzaine dxe chaises luxueduses. Un tableau noir couvert d'une écriture qui lui parut être d'origine slave était fixé au mur juste là où un siège plus massif laissait pressentir la place du président de scéance.

 

            Fichtre ! Cela devenait intéressant. Le substitut de Méus aurait été plus qu'intéressé par ces découvertes. Mais Ghislain se foutait bien des affaires de drogue ou d'espionnage. S'il était ici, c'était pour une seule et unique raison : retrouver Solange Cholenka et il lui fallait bien convenir qu'à ce propos il était toujours nulle part.

 

            Le jeune étudiant continua donc l'inspection de la maison, découvrant une cuisine bien garnie, le burezau sans doute du directeur bien-entendu fermé à clé puis une sorte de buanderie qui donnait sur une cour.

 

            C'est dans cette pièce qu'il entendit un bruit sourd et étouffé qui aurait pu être un gémissement. Il s'immobilisa net, bloquaqnt même un instant sa respiration à la fois pour écouter et sans doute aussi pour dominer ses angoisses.

 

            Avant tou : voir d'où venait ce qui pouvait peut-être un appelde celle qu'il cherchait. Avec infiniment de pruxdence, il tourna la clenche de laporte qui donnait accès à une vaste cour-jardin peuplée de quelques arbustres ainsi que d'une grandequantité de palettes entassées en un coin.

 

            Au fond de la cour, une sorte de remise délabrée était éclairée par une ampoule nue. Bizarre !

 

            Heureusement pour lui, au moment où il s'aprétait à traverser la cour pour rejoindre ce débarras, il aperçut un individu - mais oui, toujours ce copin d'Igor qui l'avait agressé à la mer - assis devant l'entrée. Heureusement il devait s'être assoupi car, les bras croisés, sa tête reposait presque sur ses genoux. Il portait un trench vert et une toque russe sans doute pour se préserver du froid assez vif.

 

            Mais que faisait-il devant cette remise au milieu de la nuit sinon une mission de surveillance . Et, tout naturellement, Ghislain pensa à Solange.

 

            Elle étaitpeut-être là derrière, malheureuse, blessée, pire peut-être. Pour le moment, il en était réduit à l'impuissance : il en fermait les poings de rage ne se sentant pas de taille à affronter un tel adversaire.

 

            Aussi lui fallait-il user de ruse ou profiter des circonstances pour pénétrer dans ce qu'il considérait de plus en plus comme la geole de son héroïne.

 

            Il restait là, immobile, frigorifié à attendre... Mais attendre ... Quoi ? Le départ de cette sentinelle gênante ? A le voir ronfler paisiblement, il pouvait bien passer ainsi la nuit.

 

            Passer tout doucement à côté de lui ? Il y pensa un instant, mais l'interstice entre la chaise et le mur était si étroit qu'il réveillerait pour sûr le gredin.

 

            Fifé au seuil de la sinistre arfrière cour depuis - il aurait été bien incapable depréciser le temps passé - il contenait de plus en plus difficillement une envie d'éternuer- il fallait faire quelque chose ou battre en retraite - Non, il n'avait pas pris tous ces risques pour échouer si bêtement au dernier moment. Il devait y avoir une solution !

 

            Son pied qu'il remuait de temps à autrepour le réchauffer rencontra une petite résistance ; il se baissa pour voir : un petit caillou.

 

            Voilà la solution qu'il cherchait. Elle lui tomba dans l'esprit comme e caillou dans les mains. Il regarda longuement autour de lui. A sa droite, brillait au clair de lune les vitres d'une véranda.

 

            Ghislain alla s'accroupir à l'abri sur un tas de palettes et jeta la pierre dans la direction de la véranda.

 

            Réveillé par ce bruit insolite, le dormeur sursauta et péniblement se leva en scrutant la direction du vacarme.

Yvan Balchoy

balchoy@belgacom.net

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