25-04-24- MON EXODE EN 1940 RACONTE PAR MON GRAND PERE (59)
Certainement, on aurait pu avec le bois mort de la propriété se chauffer pendant des mois, peut-être des années. La fenêtre du W.C. ne tenait plus que par miracle. Tout était alarmant, et c'était un des plus beaux domaines du pays. De fait, on aurait pu en faire une magnifique propriété.
A Oradour même, à part quelques immeubles modernes, dans le haut du village, il y avait partout un délabrement complet ; même chez le Doyen, il ne devait plus y avoir de peinture depuis longtemps et l'on trouva mauvais, que nous dûmes nous servir d'eau pour nettoyer le plancher de la salle à manger.
Les toiles d'araignée y foisonnaient. Il paraît que ce sont de bons attrape-mouches ! Les volets du rez-de-chaussée et de l'étage n'avaient plus eu de peinture depuis des années et la poutre du hangar était tellement vermoulue qu'il fallait craindre de heurter cette poutre avec une auto, de peur d'amener l'écroulement du tout.
En voyant cette belle propriété, et en voulant témoigner ma reconnaissance au doyen, j'avais proposé à Paul et à Léon d'aller acheter de la peinture, et de remettre les volets en état.
Réflexion faite, et comme nous nous proposions de partir, d'un jour à l'autre, je me dis qu'il valait mieux de n'en rien faire, car s'il n'y avait qu'une partie des volets faite à notre départ, on ne ferait jamais le reste.
C'est dans cet état d'esprit que je quittai Oradour. Mon séjour à Le Dorat, si j'en excepte le petit restaurant dont j'ai parlé, ne nous laissa pas meilleure impression. Il en fut de même à Issoudun. Même le couvent où nous fûmes hébergés sentait le manque d'entretien. Il est vrai que les pauvres Pères n'étaient pas nombreux, et ne paraîssaient pas riches, mais j'eus le sentiment, que même en pleine prospérité, la situation ne devait pas être changée.
(à suivre)
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