27-03-24- L'AVORTEMENT C'EST A DIRE LA MISE A MORT D'ENFANTS INNOCENTS ABIME LA FRANCE (SOURCE ALETHEIA ET LA DOCTRINE PERMANENTE DE L'EGLISE)
Jeanne Larghero - publié le 08/03/24
L’avortement dans la Constitution est présenté comme un progrès inédit. Mais l’Histoire se répète, souligne la philosophe Jeanne Larghero. Les catholiques ont raison de rappeler que l’élimination institutionnelle des plus faibles n’est pas une nouveauté, la société finira par l’admettre.
Les lois dites « sociétales » s’enchaînent et les catholiques semblent condamnés à assister, impuissants, à la prétendue évolution des mœurs et des comportements. Sont touchés le début et la fin de vie, le mariage, l’identité sexuelle, comme si les libertés individuelles étaient un absolu devant lequel la société tout entière est sommée de s’incliner. Est-ce le sens de l’Histoire ? Ce sens est-il irréversible ?
Un égarement collectif
L’actualité récente prête cependant à réfléchir et à remettre en cause le dogme de l’irréversible libéralisation des mœurs. La génération de soixante-huitards pour qui les relations entre adultes et adolescents étaient la preuve d’une grande liberté d’esprit est désormais la cible de toutes les accusations : cependant, à l’époque, les catholiques qui considéraient avec effarement cette prétendue libération des mœurs qui n’était que le déguisement de l’emprise sexuelle, passaient pour des coincés. Avec le recul, tous se demandent avec consternation : comment est-il possible que de tels comportements aient pu se produire en toute impunité, avec la bénédiction ou sous le regard indifférent de la société des années soixante-dix ? On est en droit de faire le même raisonnement sur notre génération. Que penseront les générations futures des progrès « sociétaux » dont certains sont si fiers ? Que penseront-ils de l’institutionnalisation de l’avortement, de la légalisation probable de l’euthanasie, des législations sur le changement de genre et d’identité sociale des adolescents : le considéreront-ils encore comme une fierté, à l’instar de nos aveugles soixante-huitards, ou reconnaîtront-ils un égarement collectif ?
L’Histoire se répète
S’il y a quelque chose qu’on peut affirmer sans trop se tromper, c’est que l’Histoire se répète. Ce que certains prennent comme un progrès historique, avec une prétention qu’on pourrait trouver comique si le sujet de la constitutionnalisation de l’IVG était un sujet léger, n’est qu’un bégaiement de l’histoire… À Sparte, on balançait du haut des falaises les garçons trop fragiles pour tenir leur rang de citoyen. Nous, les Modernes, pensions ces temps révolus. Mais non, aujourd’hui nous disposons de moyens plus efficaces pour arriver au même résultat : ne pas s’embêter avec les vies qui dérangent. Et on trouve des naïfs pour penser et prétendre avoir gagné un combat inédit. Rappelons que Sparte, la grande championne du formatage social n’a rien laissé derrière elle : ni artiste, ni philosophe, ni culture, à la grande différence d’Athènes, une ville où vivait un certain Hippocrate. Celui dont le serment a justement laissé à jamais son nom dans l’Histoire.
C’est ainsi : les catholiques ne sont pas en nombre suffisant pour inverser les normes actuelles, en revanche ils détiennent la boussole de l’Histoire, ce qui est une grande raison d’espérer.
Philippe Pouzoulet - publié le 08/03/24
Pour le juriste Philippe Pouzoulet, ancien magistrat administratif, les parlementaires ont méconnu les limites du pouvoir constitutionnel en transgressant les normes supra-constitutionnelles comme le principe d’humanité, encore reconnu par le code civil.
La révision constitutionnelle que vient d’adopter le Congrès réuni à Versailles le 4 mars est désastreuse dans la mesure où elle consacre presque cinquante ans de dénaturation de la législation sur l’avortement, conçue à l’origine comme étant seulement la dépénalisation d’un acte intrinsèquement mauvais. Mais cette révision méconnaît également les limites du pouvoir constitutionnel du peuple qu’il exerce par ses représentants ou par le référendum. En effet, la norme constitutionnelle n’est jamais une norme absolue. Le peuple n’est pas un souverain absolu.
Un principe d’humanité supra-constitutionnel
Le peuple constituant doit en effet répondre de la compatibilité de sa loi constitutionnelle avec des normes supra-constitutionnelles, non écrites, qui sont l’expression d’une justice suprême universelle, dont la plus importante est assurément le « tu ne tueras pas« . Il s’agit d’un « principe d’humanité » essentiel dans une démocratie libérale comme la nôtre. Il est aujourd’hui menacé, non seulement par l’avortement de masse, mais aussi par la perspective d’une légalisation de l’euthanasie. Aux deux extrémités de la vie, on entend réputer qu’une vie ne vaut pas encore la peine, ou ne vaut plus la peine d’être vécue, parce que le sujet n’a pas encore, a perdu ou craint de perdre l’autonomie de son agir moral, et donc, décrète-t-on, son humanité. Or, la norme supra-constitutionnelle nous l’énonce avec force : notre humanité est inamissible, de la conception à la mort, quel que soit l’état de nos moyens physiques ou intellectuels. C’est toute l’autorité de l’article 16 du code civil [« La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie »] de l’énoncer. Il est aujourd’hui menacé par la révision du 4 mars 2024.
Tuer ne peut jamais constituer un droit ou une liberté
De cette norme supra-constitutionnelle, qu’on pourrait dire « conscience humaine », car c’est de ce « tribunal » qu’elle émane, ont d’ailleurs découlé des principes et des instruments internationaux : prohibition du crime contre l’humanité, du crime de génocide, des crimes de guerre, de la discrimination raciale. C’est encore cette norme supra-constitutionnelle qui justifie l’objection de conscience garantie au praticien : aucun ne doit être contraint de supprimer par avortement un être humain au commencement de sa vie. L’objection de conscience est déjà remise en cause par certains députés alors que la révision constitutionnelle n’a pas encore été enregistrée. C’est aussi pourquoi l’abolition de la peine de mort peut, en revanche, être inscrite dans un texte constitutionnel.
En infirmant l’arrêt Roe v. Wade, la Cour suprême des États-Unis d’Amérique n’a rien fait d’autre que de remettre la Constitution américaine en compatibilité avec la norme supra-constitutionnelle de l’interdit d’homicide : tuer ne peut jamais constituer un droit ou une liberté. Jamais.
Étouffer la voix de la conscience
D’où l’incidence désastreuse dans notre pays de la suppression de tous les dispositifs législatifs qui étaient censés aider la femme à se déterminer avant de passer à l’acte et d’avorter : on entend même les suffragettes de l’IVG constitutionnalisée demander l’interdiction des organismes qui viennent assister les femmes dans cette phase critique en les éclairant sur la gravité de l’IVG. Pour que l’avortement passe pour une liberté ou, ce qui revient au même, un droit, il faut étouffer la voix de la conscience. Il n’aura pas échappé qu’on est typiquement, ici, dans une logique d’État totalitaire.
Le tragique de cette affaire, c’est que l’abus de pouvoir constitutionnel n’a pas de sanction juridictionnelle
Voilà donc ce qui a été foulé aux pieds par le constituant français à Versailles. Les congressistes sont sortis joyeux du château de Versailles : mais savaient-ils vraiment ce qu’ils venaient de faire en ce jour « historique » ? Le tragique de cette affaire, c’est que l’abus de pouvoir constitutionnel n’a pas de sanction juridictionnelle : nos représentants devront en répondre devant l’histoire et, j’en ai la conviction, devant Dieu.
NOTE D'YVAN BALCHOY
On peut, on doit selon moi, condamner l'avortement mais absolument pas la personne qui y a recours parfois pour des raisons compréhensives mais qui ne transforment pas en bien un acte de mort. Le Catholique qui croit qu'il a la permission de mettre fin à la vie d'un être humain, simplement parce qu'un état, ne croyant pas manifestement à la création de l'homme image de Dieu, considère qu'il a tout pouvoir sur l'embryon humain, auquel aucune science n'a pu pourtant trouver un autre départ que l'union initiale de ses deux premières cellules. Si on accepte plus la création par Dieu du monde, des êtres vivants et de l'homme, on sort de la Foi chrétienne tout en restant bien sûr membre de l'état ce qui n'entraine aucune conséquence ni punition civile quelconque.
Mais l'Eglise a le droit d'exprimer son désaccord. En revanche, elle n'oublie pas que même si l'avortement reste à ses yeux, un crime moral,, Jésus nous a révélé la possibilité du pardon devant chaque repentir sincère. Le péché n'exclut pas le pécheur de pouvoir accéder au Royaume de Dieu car la miséricorde de Dieu, contrairement à celle de l'Etat est infinie.
Mais n'est chrétien que celui qui accepte d'écouter LIBREMENT la Parole de Dieu en sa vie.