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Publié par YVAN BALCHOY

22-03-24- MARCHE POUR WANYS : PERSONNE NE DEVRAIT MOURIR COMME CA (MELINE ESCRIHUELA-MEDIAPART)

https://www.mediapart.fr/journal/france/220324/marche-pour-wanys-personne-ne-devrait-mourir-comme-ca


Marche pour Wanys : « Personne ne devrait mourir comme ça »
Huit jours après le décès de Wanys R. dans une collision avec une voiture de police à Aubervilliers, près d’un millier de personnes ont participé à une marche blanche à La Courneuve, sa ville d’origine, pour réclamer justice. 

Méline Escrihuela

22 mars 2024 à 09h01

 
 
« Jamais je n’aurais cru prendre la parole en public pour évoquer la mort de mon frère. » Du haut des marches de la mairie de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), jeudi 21 mars, le grand frère de Wanys rassemble ce qu’il lui reste de forces pour remercier les personnes présentes à la marche blanche. 

À ses côtés, les portraits de Wanys R. et Ibrahim H., toujours hospitalisé, regardent la foule qui s’amasse peu à peu. La marche blanche se déroule le jour de l’anniversaire du jeune homme décédé. Il aurait dû avoir 19 ans.

Le 13 mars dernier, Wanys R. est pris en chasse par la police, après un refus d’obtempérer, selon les forces de l’ordre. Il est percuté quelques instants après par une voiture de la BAC (brigade anticriminalité) d’Aubervilliers, venue en renfort et arrivant à contresens. Le passager, Ibrahim H., 19 ans, souffre de fractures au bassin et à la cheville. 

Illustration 1Agrandir l’image : Illustration 1
À la marche pour Wanys à La Courneuve, le 21 mars 2024. © Thidiane Louisfert
Depuis son lit d’hôpital, il a largement contredit les premiers éléments parus dans la presse qui évoquent une collision accidentelle ou l’intervention d’un autre véhicule. « Ils disaient : “Yes, on a réussi à les renverser” [...]. Ils ont fait exprès, c’était volontaire, j’ai tout entendu. Ils ont dit comme quoi ils avaient réussi leur coup et qu’il n’y avait pas de caméra autour. Ils étaient fous de joie », a décrit le blessé aux journalistes de France 3.

L’avocat des deux familles, Me Yassine Bouzrou, a déposé plainte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et « violences volontaires aggravées ». Deux enquêtes ont été diligentées, la première pour « homicide » et « blessures involontaires », la seconde pour « refus d’obtempérer ».

Une semaine après sa mort, les proches de Wanys arborent des tee-shirts parfois réalisés à la va-vite. Sur certains d’entre eux, « Double V » – le surnom du jeune homme décédé – a remplacé le « Justice pour Wanys et Ibrahim ». 

« C’étaient des gentils petits gars de quartier », soupire Samir, moniteur d’auto-école à La Courneuve, tentant de se faire entendre sous les slogans qui émaillent rapidement la marche. « On ne peut en dire que du bien », résume-t-il. 

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Derrière lui, le cortège scande « Police, assassin ». « On ne saura jamais vraiment ce qu’il s’est passé », déplore le trentenaire. « La police a changé de version plusieurs fois », observe-t-il.

Les premières sources policières imputaient l’accident à Wanys R., qui aurait « percuté un second équipage » de police. L’avocat des policiers à l’origine de l’embardée a évoqué quant à lui « une manœuvre d’évitement » après la diffusion des images de l’accident. 

Dans le cortège, Émilie croit revivre un cauchemar. Son beau-frère, Yanis, est mort dans des circonstances similaires en juin 2021, à Saint-Denis. « C’est potentiellement la même BAC qui a initié la poursuite de Yanis », frémit-elle. « L’affaire Wanys, ça remue tout », admet-elle.

L’émotion d’une ville
Depuis le 13 mars, la ville de La Courneuve retient son souffle. « On est encore en deuil », déclare un proche des victimes. « Il ne méritait pas ça et tous ceux qui disent le contraire ont tort », insiste le jeune homme, blessé par des commentaires lus sur les réseaux sociaux.

Il s’attarde moins sur sa jambe, qu’il traîne en béquille depuis la veille. Une descente de police et un tabassage en règle dans son quartier, affirme-t-il. La Courneuve a connu depuis le 13 mars quelques soirs de révolte. Des renforts policiers ont depuis fait leur apparition, loin de calmer les rancœurs. Le jeune homme égraine quelques noms de famille de policiers. « Ceux-là, ce sont les pires », tempête-t-il.

Illustration 2Agrandir l’image : Illustration 2
À la marche pour Wanys et Ibrahim à La Courneuve, le 21 mars 2024. © Thidiane Louisfert
Assises sur un banc, un peu avant le départ de la marche, quatre mères de La Courneuve évoquent, elles aussi, des brutalités policières sur leurs fils. « Ça fait mal au cœur », alternent Dounia et Aïcha en français et en arabe. « Depuis la mort de Wanys, c’est catastrophique : tout le monde est triste », poursuivent-elles.

NOTE D'YVAN BALCHOY

La France se repose la question des statistiques ethniques. On a pu l'interdire pour ne pas disqualifier certains au nom de crimes commis ?

On  l' a plutôt peut-être fait pour eviter les privilèges qu'ont certaines origines. Je n'en dirai pas plus.

A propos de statistiques, la Police a tué combien de personnes ce mois-ci. En Allemagne sur dix ans je crois  un seul homicide pour désobéissance civile en rue, en France combien par mois ?

La police française tue à partir d'une loi scélerate prononcée en 2017 pendant une présidence officiellement socialiste et décidée par un premier ministre dont certaines actions ne prouvent pas qu'il aimait les petites gens.

Yvan Balchoy

Texte intégral sur le site de Mediapart

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