05-03-24- LES MOTS DU PAPE FRANCOIS A PROPOS DE L'AVORTEMENT SONT DURS, TROP PEUT-ÊTRE MAIS PEUT-IL PARLER AUTREMENT SANS TRAHIR L'EVANGILE ?
Considérer qu'une femme qui recourt à l'avortement et le médecin qui le pratique comme un tueur à gage, l'expression est brutale et personnellement je crois qi'elle est injuste et pour la femme et pour le médecin.
Cela dit, je ne pense pas que le Pape, en restant, témoin du Christ, pourrait absoudre l'avortement. Il est déjà malheureux que tant de siècles durant, contre la lettre et l'esprit der l'Evangile, l'Eglise ait appuyé la peine de mort que ce même pape François heureusement vient de déclarer contraire au Message du Christ.
Ce qui m'étonne souvent, c'est que beaucoup de ceux qui condamnent résolument la peine de mort même concernant un grand criminel acceptent totalement la suppression de la vie d'un embryon ou bébé innocent.
Vous me direz bébé et embryon s'excluent. Je n'en suis pas si sûr. Cette distinction est née non tellement de la vision claire d'un seuil ou l'humain est censé exister. Avant on peut faire ce qu'on veut, après c'est une atteinte à la vie voire même un assassinat.
Je pense que cette distinction est plutôt née de la volonté humaine de venir au secours de femmes dans la détresse au mieux ou de considérer que la femme, étant libre de son corps, peut faire en la matière ce qu'elle a envie.
Personne n'est obligé d'être catholique, on le devient librement ou non. L'être, c'est accepter que Dieu nous a parlé en Jésus Christ, alpha et Oméga du sens de nos vie qu'il n'est pas possible de renier en restant chrétien.
Certains mouvements relevant plus de l'extrême droite que de la Foi nient à l'Etat toute évolution dans la morale publique sur de tel sujets. Tant qu'ils n'interdisent pas à certains citoyens au nom de leur Foi à refuser l'avortement, ils respectent l'Esprit laïc, fondement même de nos états modernes. Le Catholique qui tient plus à son droit d'avorter qu'à l'enseignement de l'Evangile peut agir comme il le veut. Qu'il ne s'étonne pas qu'un pape ne soit pas d'accord avec ses actes.
Mais une chose est de refuser l'avortement en tant que chrétien, une autre de condamner la personne qui, dans la détresse, ou même le confort le pratique.Il n'est pas sûr que dans l'esprit de Jésus, le fraudeur qui défavorise par ses actes la vie des autres, est moins pécheur que celui qui, sous le poids de la misère par exemple, concède une échappatoire par l'avortement.
L'avortement, certes dans la Foi chrétienne est une faute grave mais cette faute est pardonnable et si le pécheur demande son pardon, l'Eglise l'accordera toujours.
Dans la définition même du Chrétien, la faute ou le péché est essentiel et inévitable et l'avortement le plus souvent est loin d'être la faute la plus grave même si elle reste un acte négatif pour un chrétien.
Pour celui et surtout celle qui n'est pas chrétien, l'Etat doit lui assurer la possibilité de pratiquer l'avortement dans les conditions les moins traumatisantes.
Le Pape n'a pas le droit de lui imposer ce qui résulte de sa Foi et le fait de pratiquer ou non l'avortement n'est pas essentiel à son ministère même s'il a le droit de condamner un acte à partir de sa définition du sens de la vie humaine.
Le discours du Pape n'oblige pas un non croyant à le suivre mais si quelqu'un veut se réclamer de l'Evangile de l'Homme de Nazareth, il sait quel est son devoir même si la faiblesse humaine peut expliquer qu'il choisisse la suppression d'une vie au nom, pense-t-il, d'un impératif plus grand.
Même si chez nous les catholiques diminuent jour après jour , le Pape a raison de ne pas marchander le message de Jésus même au profit de l'augmentation des fidèles et d'un certain confort pour l'homme.
J'aurais préféré d'autres mots de la part de François, mais je ne peux que lui donner raison face au "Tu ne tueras pas" de L'Homme qui nous a si bien parlé de Dieu et de nous.
Yvan Balchoy