25-02-24- PAUL ET LOULOU (YB)
Paul et Loulou à Bruges Saint André
vous rappelez-vous Berken-dreef aujourd'hui si regretté
comme tous ceux qui nous ont quittés.
Mais ce jour-, il y a pas mal de temps,
un peu plus de soixante printemps,
c'était la joie, vous deveniez époux pour le pire et le plus doux
avant de devenir père et mère
pour le meilleur et parfois pour l'amer.
Votre premier nid à Dinant
même si c'est étonnant
s'appelait la Tour Eiffel
en cette ville si belle
où la Meuse enchanteresse
s'habille en Diane chasseresse.
Au bord de la Meuse
et de ses rives montagneuses,
votre amour a poussé
et s'est développé
en moultes ramifications
qui ont poussé de bien des façons.
Faut-il rappeler Jean-Pierre l'ainé
n'aimant guère les chemins tout tracés
et au parcours plutôt chahuté
Qui parfois vous ont désolé,
suivi de Jacqueline la sage
qui restera si longtemps dans votre sillage
puis par Baudouin qui de Conjoux à Civray
se fera avec succès défenseur de la veuve et de l'orphelin.
Quand vint la guerre et tous ses abus
avec Bon Papa et toute sa tribut
sur les routes d'errance,
nous fîmes notre premier tour de France
depuis la Bretagne
jusqu'à Oradour sur Glane
avant de nous retrouver en ville occupée
face à cette Kommandatur
où tu vécus, papa, un triste séjour
à un moment où les topinambours remplaçaient les frites
et l'évocation même de la liberté
n'était plus qu'un mythe.
A la fin de la guerre, vous nous avez appris le partage
en acceullant des enfants de notre âge
venus d'Autriche, d'Allemagne ou de France,
nous faisant ainsi bien comprendre
qu'à vos yeux les petits
N'étaient jamais ennemis
mais de Dieu les bénis.
Je citerai ici seulement le petit Werner
qui nous fut tellement cher,
et Bernadette, cette si jeune fillette
Bien entendu d'aucuns vous ont reproché aigris
d'avoir acceilli des enfants ennemis,
Pour ma part, je suis fier de ce virus de fraternité
que vous nous avez inculqué.
Vous voici aujourd'hui plus fragiles
vos mains sont un peu malhabiles
même si, papa, ta collection de tapis
sans cesse s'agrandit
tandis que ta correspondance, maman
nous enrichit toujours autant.
Aujourd'hui avec l'amour de vos beaux-enfants
le cercle de famille a bien grandi
et le bouquet fleuri de vos petits enfants
témoigne que le feu ardent
dont vous avez été les brillants dépositaires
connaîtra encore beaucoup d'anniversaires.
Du terroir des Legrand
nous sont venus tant d'exemples attirants
qui nous guident encore maintenant.
Du rosier Beeckman de Crayloo
au passé aussi lointain que haut
nous avons ceuilli chacun quelques fleurs
en guise de porte-bonheur
et ajouté parfois quelques épines
dont vous avez été les victimes
Nous vous prions donc de nous pardonner
de vous avoir parfois chagrinés.
Certes vous avez aussi quelques défauts
juste ce qu'il faut
pour ne pas nous décourager.
Si nous n'avons pas toujours partagé
les mêmes idées en politique
ni en dogmatique
vous nous avez surtout fait grandir
par votre manière de vivre
par vos actions généreuses
vos amitiés contagieuses
votre foi radieuse
sans tralala ni blabla.
Soyez en remerciés
Dieu soit loué
et restez longtemps avec nous
nous avons encore tant besoin de vous !
Yvan Balchoy
le 14 mai 1995 jour de vos noces de diamant