24-03-24- CHRISTIANISME VEUT DIRE DECISION SELON DIETRICH BONHOEFFER
Lecteurs de mon blog vous connaissez sans doute mon admiration pour le chrétien que fut Dietrich Bonhoeffer face à l’abomination du Nazisme. Ce grand Pasteur engagé fut aussi un écrivain passionné par l’actualité de la Parole de Dieu et un résistant farouche contre Hitler. Sa participation à l’attentat raté contre le Führer qui faillit libérer le monde du tyran le conduisit dans les camps de concentrations puis à l’aube de la fin de la guerre au martyre.
« Il se peut que dans certaines choses je puisse paraître un peu fanatique et fou. Et j’en ai peur moi-même parfois. Mais je sais que si je devenais plus « raisonnable », je devrais le lendemain raccrocher toute ma théologie. Lorsque j’ai commencé avec la théologie, je me suis représenté quelque chose d’assez différent – c’était peut-être une affaire quelque peu académique. Et à présent, c’est devenu quelque chose de tout à fait différent. Mais je crois être parvenu enfin à trouver la voie juste – pour la première fois dans ma vie. Et cela me rend très heureux. J’ai seulement toujours peur que, par simple peur de l’opinion d’autrui, je n’avance pas, mais que je fasse du surplace. Je crois savoir que je serai vraiment intérieurement clair et sincère si je commence vraiment à prendre au sérieux le Sermon sur la Montagne. C’est là que se trouve la source énergétique qui peut faire sauter tout ce bazar et ce cauchemar (du national-socialisme) jusqu’à ce qu’il ne subsiste de ce feu d’artifice que des restes calcinés. Il y a des causes qui méritent que l’on s’engage pour elles sans compromis. Et à mon sens, la paix et la justice sociale et donc la réalité du Christ sont de ces causes-là (13,272)…
On ne peut lire la Bible comme les autres livres. On doit être disposé à l’interroger vraiment. A cette condition seulement, elle s’ouvra à nous. C’est alors qu’elle se livre à nous. Évidemment nous pouvons aussi lire la Bible comme nous faisons de tout autre livre, donc du point de vue de la critique textuelle, etc. A cela il n’y a rien à objecter. Sinon que cette façon de faire ne nous livre pas l’essence de la Bible, mais seulement se surface. Tout comme nous ne saisissons pas la parole d’un être humain que nous aimons en la disséquant, mais comme une parole que nous accueillons et qui résonne en nous toute la journée, de même en va-t-il ainsi de la Parole de la Bible (14,144)
Ces textes sont tirés de l’excellent ouvrage de Ferdinand SCHLINGENSIEPEN : DIETRICH BONHOEFFER