24-01-24- SIX HEURES DU MATIN - YVAN BALCHOY
Six heures du matin
Je déserre le frein
le sol est humide
Les rues sont vides
les rares passants tout pâles
Le ciel est gris sale
Le parking est glacial
Je ne suis pas encore là
que je me sens tout las.
Les couloirs sont déserts
Mon bureau manque d'air
Enfin cette fois
je me sens bien chez moi.
J'ouvre un tiroir
j'en retire cinq carnets noirs
J'en ouvre un au hasard
et le miracle se produit
Tu me dis
des mots presque doux
tu te ris avec humour
des travers de tes amis
Tu me racontes
un étrange conte
où le fantastique
côtoie l'énigmatique.
Même quand tu fulmines sévère
ou me dis que je te pompe l'air
Je te sens toute proche
je me sens moins moche
Enfin je ne suis plus seul
Invisible tu veilles
et enfin pour de bon je me réveille.
Yvan Balchoï : le mercredi douze janvier 1994