20-10-23- L'AUTRE 8 MAI 1945 : SETIF, GUELMA, KHERRATA (MOHAMMED HARBI) - MACRON A RAISON
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à xarlo
ET DE CET AUTRE 8 MAI, VOUS EN AVEZ ENTENDU PARLER ?
L'autisme politique ne date pas d'aujourd'hui... Non pas que les
politicards soient plus cons que nous (quoique, on se demande parfois...) mais
parce que les intérêts dont ils cueillent les fruits sont autres que ceux des gens d'en-bas...
1945 annonçait le 1er novembre 1954: ce qu'on n'apprend pas à l'école de la Raie-publique... ils sont cons, peut-être, mais pas masochistes !
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L’autre 8 mai 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata...
Il y a 68 ans : les massacres du 8 mai 1945 dans le Nord-Constantinois.
Kateb Yacine, collégien à l’époque, est témoin oculaire à Sétif : « Je
témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une
manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les
dirigeants n’avaient pas prévu de réactions. Cela s’est terminé par des dizaines
de milliers de victimes. » (lire la suite)
À Guelma, les milices préfigurent l’OAS – voir l’article de Jean-Pierre
Peyroulou.
La guerre d’Algérie a commencé à Sétif [1]
Le 8 mai, le Nord-Constantinois, délimité par les villes de Bougie, Sétif,
Bône et Souk-Ahras et quadrillé par l’armée, s’apprête, à l’appel des AML
[Amis du Manifeste et de la liberté ] et du PPA [Parti du peuple algérien
de Messali Hadj], à célébrer la victoire des alliés. Les consignes sont
claires : rappeler à la France et à ses alliés les revendications
nationalistes, et ce par des manifestations pacifiques. Aucun ordre n’avait été donné en
vue d’une insurrection. On ne comprendrait pas sans cela la limitation des
événements aux régions de Sétif et de Guelma. Dès lors, pourquoi les
émeutes et pourquoi les massacres ?
La guerre a indéniablement suscité des espoirs dans le renversement de l’
ordre colonial. L’évolution internationale les conforte. Les nationalistes,
PPA en tête, cherchent à précipiter les événements. De la dénonciation de
la misère et de la corruption à la défense de l’islam, tout est mis en œ
uvre pour mobiliser. [...]
Chez les Européens, une peur réelle succède à l’angoisse diffuse. Malgré
les changements, l’égalité avec les Algériens leur reste insupportable. Il
leur faut coûte que coûte écarter cette alternative. Même la pâle menace de l
’ordonnance du 7 mars 1944 [relative au statut des Français musulmans d’
Algérie] les effraie. Leur seule réponse, c’est l’appel à la constitution
de milices et à la répression. Ils trouvent une écoute chez Pierre-René
Gazagne, chez le préfet de Constantine Lestrade Carbonnel et le sous-préfet de
Guelma André Achiary, qui s’assignent pour but de « crever l’abcès ».
A Sétif, la violence commence lorsque les policiers veulent se saisir du
drapeau du PPA, devenu depuis le drapeau algérien, et des banderoles
réclamant la libération de Messali Hadj et l’indépendance. Elle s’étend au monde
rural, où l’on assiste à une levée en masse des tribus. A Guelma, les
arrestations et l’action des milices déclenchent les événements, incitant à la
vengeance contre les colons des environs. Les civils européens et la police
se livrent à des exécutions massives et à des représailles collectives. Pour
empêcher toute enquête, ils rouvrent les charniers et incinèrent les
cadavres dans les fours à chaux d’Héliopolis. Quant à l’armée, son action a
fait dire à un spécialiste, Jean-Charles Jauffret, que son intervention « se
rapproche plus des opérations de guerre en Europe que des guerres coloniales
traditionnelles ».
[1] Extrait de Mohammed Harbi : “la guerre d’Algérie a commencé à Sétif”