06-09-23- LE GRAND FRISSON (YVAN BALCHOY)
Tu me vins d'abord sous forme d'absence
qu'une longue heure durant,
j'ai grignotée, plongé dans un silence
un peu frustrant.
Puis, à la gare, tu m'as comblé de ta présence
qui, d'un seul baiser,
a transformé mon humeur désolée
en une joyeuse exubérance.
Magicienne marrante,
tu m'as offert une ville enivrante
Là où jusqu'ici je n'avais trouvé
Que du gris bétonné.
Puis me donnant la main,
assaisonnée de ton rire cristallin,
tu m'as fais oublier tout ce mesquin
qui si souvent couvre ma vie de crachin.
Sur la Grand Place
tellement vivace,
grâce à toi j'ai eu l'audace
d'aborder cette demoiselle
si poétiquement belle
au sourire de Charlot
en habits de Pierrot
qui sous sa lyre,
en pleine foule nous as réunis
en simple catimini
sous un même point de mire.
Le soir, Lille, vêtue de néons,
a voulu nous séduire
et nous retenir
en se faisant étincelle
en nous offrant ses merveilles,
mais c'est de toi,
que je tenais si fier à mes bras,
que m'est venu le grand frisson.
Yvan Balchoy