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Publié par YVAN BALCHOY

RODIN

RODIN

PATRICIA, MA PETITE OSTENDAISE

 

Patricia, ma petite Ostendaise,

Nous avions commencé par discuter

de problèmes de société

puis, partie de ma thèse

sur Dostoïevski et sa liberté,

tu m'as bien vite mené

à faire avec ardeur

le décompte de tes tâches de rousseur

de ton visage ingénu

à tes seins si menus

le long de ton corps nu

jusqu'au flamboyant de ta fleur

dont tu m'appris sans mal

à découvrir chaque pétale

à respirer toutes les senteurs

tandis que mes mains avides

n'ayant pour guide

que leur fougueux désir

appréciaient la plasticité de tes formes

qui éveillèrent en moi l'homme

au détour des chemins du plaisir.

Bref, tout ce qu'on m'avait interdit

au nom d'un hypothétique paradis

je le retrouvais ici

à ce carrefour où ta tendresse

s'enhardissait des plus folles caresses

Nous n'avons pas fait l'amour

ni parlé de "toujours"

mais, nous nous hommes aimés

sans arrière pensée

n'ayant d'autre fin

que de calmer notre faim.

Si l'éternité ne fut jamais ta promesse

au joli rendez-vous de nos ivresses,

un joli jour de printemps

tu m'envoyas pourtant

enveloppé dans du papier d'argent

un tableau magnifique

où sur un abstrait

éclatant de couleurs

tu me livrais mirifique

un peu de ton jardin secret

beaucoup de ton coeur.

Puis peu à peu

je me suis senti hors-jeu

et tu m'as quitté

pour te donner

à plus assoiffé

à plus déshérité

J'en ai été tout retourné

un peu blessé

Si depuis lors d'autres rencontres

ont peu à peu assombri ton ombre,

jamais je n'oublierai nos nuits torrides

ni la splendeur de ton corps

qui me réveilla de bâbord en tribord.

Aujourd'hui, il me reste mes souvenirs,

ta troublante peinture

qui te perdure,

ton merveilleux sourire

qui m'offrit tant de plaisir,

l'absolu de ton abandon

le plus merveilleux de tes dons

et ce prénom de Patricia

qui chante en moi comme un Alléluia

 

(écrit après 25 ans d’absence)

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