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Publié par YVAN BALCHOY

16-05-23- UNE SOIREE PERTURBEE, MOUVEMENTEE ET POURTANT RASSURANTE (YB)

Je rentre en train de Bruxelles après une excellente journée de contacts. Le train est à l'heure, il est 9H10.
Je regagne ma voiture à bonne allure quand brusquement je décolle du sol et très conscient, je plonge en avant sur le quai de la station de Mouscron  et en un temps que ma montre aurait évalué à sans doute moins d'une seconde, je sais  intuitivement ce qui m'attend   : un  choc violent peut-être au niveau de ma tête avec toutes les conséquences possibles depuis un léger hématome jusqu'à peut-être la fin même de ma vie à quatre vingt sept ans.
Ce vol plané, si court me semble pourtant long et, sans que je ne puisse prendre une décision, mon corps se met automatiquement en position de défense et c'est ma main qui la première heurte le sol pierreux du quai puis presque aussitôt tout le coté gauche de mon visage éclate littéralement tandis une douleur aiguë envahit toute ma tête qui heureusement reste consciente
Juste à côté de moi, une jeune femme se précipite vers moi avec inquiétude.  Je voudrais bouger, m’asseoir, regagner ma voiture  ou me relever mais , impossible, je suis collé à ce sol inhospitalier et de ma tempe gauche, je sens que  le sang coule.
En quelques secondes deux, trois puis six ou sept personnes se précipitent vers moi et avec infiniment de gentillesse                             s’inquiètent d'abord de mon état général.
«   Calmez-vous, Monsieur, pouvez-vous me dire votre nom et qui nous pouvons avertir.   »
On voit bien qu'ils doutent un peu de ma capacité à leur répondre, mais leur sollicitude gomme un instant les douleurs et je les rassure en répondant le plus clairement que je puis à chacune de leurs questions tandis que quelques mains, munies, je crois de mouchoirs en papier tout doucement glissent sur mes  tempes  et nettoient mes plaies en me rassurant et m'inquiétant en même temps à propos du sang qui gicle fort de ma tête mais qu'ils délimitent vite à deux ou trois petites déchirures.

Parmi eux, une voix, un képi  qui surnage  aussi rassurante qu'énergique me demande de m’asseoir ce qui me semble d'abord impossible mais se réalise vite sous l'action de quelques mains énergiques.
Il s'agit  manifestement d'un employé des chemins de der avec sans doute du matériel de premier secours qui me couvre la tête et les mains d'une sorte de gaze et de pansements tout en m'annonçant que les secours sont déjà en route et que, très probablement,  ce qui m'inquiète fort, on va m'envoyer par sécurité aux Urgences.
Au bout de quelques minutes seulement, un homme et une femme, habillés de rouge prennent le relais, vérifient mes points d'impact avec le sol tandis qu'une camionnette se glisse silencieusement à mon chevet.  Rapidement ils me redressent et dans l'ambulance de la Croix rouge me proposent soit de me coucher sur une civière, soit de rester assis, ce que je choisis.

J'ai mis un peu de temps à me rendre compte que je n'étais plus sur le quai de la gare mais que tout doucement on  m'emmenait  vers l’hôpital.
Ce trajet de quelques courtes minutes m'a semblé interminable tant la conduite souple du véhicule cherchai manifestement à m'éviter tout heurt inutile.
Dès mon arrivée aux Urgences, je fus pris en charge, mes blessures désinfectées puis rebandées de façon très professionnelle puis, près de ma fille et de son compagnon qui m'ont rejoint, on m'a mis en attente car je n'étais pas le seul à avoir besoin de soins ce soir là et sans doute voulait-on aussi surveiller mon état général.


La suite est prévisible. Je restai sous la garde des médecins et infirmier au CHR jusque deux heures du matin et je ne pus rentrer chez moi que tard dans la nuit ou plutôt tôt dans le lendemain à deux heures accueilli par mon épouse partagée entre un brin d’énervement par ce qu'elle appellait mon imprudence et autant de soulagement à me découvrir encore entier et bien soigné.
Au terme de cette journée si dramatique j'ai envie d'envoyer quelques MERCIS bien mérités à toutes ces personnes qui ont pris si gentiment soin de moi.

Merci, mes compagnons voyageurs d'être venus si vite à mon secours et de m'avoir donné alors qu'à cette heure chacun est pressé, votre sollicitude en me posant les premières questions essentielles.

Merci au personnel de la gare SNCB qui tout à la fois m'a procuré de façon déjà professionnelle les premiers soins et réussi à m'envoyer une ambulance en moins de dix minutes. Je sais à présent que l'achat d'un billet de chemin de fer me garantit beaucoup plus que l'acheminement d'un point A à un point B

Merci à la Croix rouge qui alerté par le 112 m'a rassuré et conduit d'une façon si douce aux urgences.

Merci enfin au personnel médical qui non seulement m'a soigné et recousu sans douleurs puis radiographié ma main toute gonflée mais non brisée et même effectué un scanner de mon crâne pour détecter éventuellement une possible hémorragie interne.

Tous ces MERCIS me persuadent davantage encore de l'importance des services Publics SNCB et Service de santé,             en l’occurence,  qui nous protègent  sur le sol de notre pays.

Dans une société où le libéralisme et l'adoration du faux dieu “MARCHE", prêchent le “chacun pour soi” n'oublions pas ces merveilleux services que notre législation sociale offre aux victimes d’un “accident”.
Gardons précieusement ce privilège de SOLIDARITE issu d'un passé devenu  lointain mais toujours vivant grâce à la Sécurité sociale.

Une semaine est passée depuis ce retour un peu brutal à Mouscron.  
Bien sûr, je sais, grâce aux lois de la physique, que ma chute s'explique par une dénivellation légère du sol couplée à ma maladresse.
Je le sais et pourtant je reste persuadé que ma vie, comme celle de tous les êtres vivants n’est pas le seul fait du hasard mais se déroule sous ce regard attentionné auquel mes chers parents ont donné le nom de Providence, de qui je dérive et qui ne m'abandonne jamais.
Oui, les humains vivons toujours selon les lois scientifiques, mais je crois tout autant qu'un amour veille sur moi et mes semblables et que rien de ce qui m'arrive ne se produit sans sa volonté.
Telle est ma foi, fragile certes mais aussi tenace et, parvenu sans doute pas loin de  la fin de ma vie, je ne me sens pas seul et abandonné par le Destin quoi qu’il m’arrive.

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