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Publié par YVAN BALCHOY

SAINT ROMERO

SAINT ROMERO

J'ai écrit en 2007, tout au début de mon blog, cet article très critique, c'est vrai pour le pape émérite qui vient de nous quitter après dix ans de retraite en silence qui l'a en quelque  "béatifié" non pas canoniquement mais moralement. Pourtant je n'oublie pas combien Mgr Ratzinger fut le porte parole d'une Eglise plus proche de celle que Dostoïevski condamna sous les traits du Grand Inquisiteur que celle de l'Abbé Pierre, si proche de l'Evangile authentique. Mais en acceptant de mettre en sourdine son dogmatisme sévère et en refusant de critiquer publiquement au moins son successeur, l'ex-pape allemand me semble mériter sin on un certaine mansuétude au moins un, oubli sans trop de regret.

En revanche, je n'oublie pas que Joseph Ratzinger  accepta d'être le bras droit d'un pape, Que Rome a canonisé, ce qui me me persuade que cette démarche n'est en rien empreinte de l'infaillibilité pontificale car plus polonais que catholique dans sa lutte contre le communisme marxiste, il finit par salit son Église de contacts incestueux avec les pires dictateurs et tortureurs de l'Amérique latine, rejetant une théologie de la libération, avec son prédécesseur c'est vrai qui peut pourtant se réclamer de l’évangile de Jésus Christ.

Si je refuse de considérer comme un héros chrétien celui qui communia ostensiblement le couple Pinochet et conseilla à Mgr Romero se d'entendre avec son gouvernement criminel, je suis heureux que finalement l'Eglise ait reconnu comme martyr de Jésus Christ cet évêque qui personnalisa merveilleusement cette théologie de la libération qu'il nous reste à réaliser dans notre continent pourri par le capitalisme monétaire et mercantile.

Yvan Balchoy

 (2007)

Je ne suis pas l'ami de Benoît 16, le grand inquisiteur d'hier, responsable d'un durcissement inqualifiable contre la théologie de la libération.

Je n'ai pas oublié   la mise au silence de nombre de théologiens soucieux de dialogue entre le message du Christ et les aspirations des hommes d'aujourd'hui dont tout récemment Ignace Bertem théologien de grande valeur mais sans doute trop soucieux de justice pour plaire à ce prélat qui fit canoniser le fondateur quelque peu facho de l'opus de un des fers de lance du sinistre franquisme en Espagne.

Ce pape qui refuse de canoniser Mgr Romero, martyr du Christ au Salvador pour avoir osé défendre  au nom de l'Evangile, ses fidèles contre les grands propriétaires terriens vient de décider sans doute partiellement pour gêner le gouvernement socialiste espagnol de béatifier plusieurs centaines de prêtres et religieux espagnols exécutés ou assassinés par les "rouges" dans le cadre de la guerre d'Espagne, née, rappelons-le de la félonie de l'immonde Franco contre un gouvernement issu d'élections légitimes.

Parmi ces religieux(ses) assassinés, certains certes l'ont été pour leur foi au Christ mais d'autres pour avoir pris parti comme une grande part du clergé espagnol en faveur de la dictature fasciste.

Cet ancien membre de fait des jeunesses nazies rend ainsi un mauvais service à l'Eglise en célébrant le bon grain avec l'ivraie lui qui le rappelle,  refuse de reconnaître la pureté évangélique de l'Evêque Romero à côté duquel il n'est, tout pape qu'il soit, qu'un prélat intégriste au mauvais sens du mot dans sa foi et son éthique.

Cette canonisation partisane revient à mettre  inutilement de l'huile sur le feu, une démarche indigne du successeur de Saint Pierre. 

 Résultat, est-ce une réponse à cette canonisation politicienne ? Le gouvernement espagnol vient de promulguer une loi nécessaire et équitable au profit des victimes du franquisme laissées pour compte depuis des décennies alors qu'elles avaient défendu le gouvernement légitime de leur pays.

 Et si demain un grand pape ou devenu grand  et un grand premier ministre se mettaient d'accord pour pleurer tous les martyrs croyants on non victimes de ceux qui à droite à gauche ont tout à la fois trahi leur humanisme et leur foi.

J'ai honte du positionnement de L'Eglise actuelle guidée par un piètre berger plus fossoyeur que défenseur de la Foi, mais personne n'est éternel et l'Esprit Saint tôt ou tard redressera La barque de Pierre vers des terres où justice fraternelle et universelle et Foi catholique et transcendante au Père de tous les humains se réconcilieront sous le signe du Fils de l'Homme.

 

 

Yvan Balchoy

balchoy@belgacom.net

 

 

 

Je les revois encore

sur l'étrange lucarne

qui chaque soir nous résume le monde

en quelques secondes.

Tout fiers dans leur uniforme neuf

avec l'arrogance qui revient de loin.

Sortis la veille de prison

les généraux de l'Ordre

dans la cathédrale bondée

se sont mis au premier rang

balayant de leur arrogance

les paroissiens ordinaires,

considérés  hier encore

comme de la simple racaille.

 

Dans la cathédrale bondée

on ne voit qu'eux,

tant ils écrasent par leur regard

la foule des simples fidèles

petit peuple des pauvres gens

qui semble exilé en sa propre Eglise.

Face à eux

devant l'autel tout illuminé

l'Evèque tout doré

le visage rubicond

de celui qui mange chaque jour

À sa grande faim

semble ravi

de leur offrir le corps du Christ

comme si c'était eux

qui en s'affirmant catholiques pratiquants

faisaient honneur à  l'Eglise.

Je me souviens :

les femmes de mai

pleurant leur mari

les enfants arrachés à leur familles,

les militants froidement assassinés

par quelque escadron de la mort,

sous les ordres secrets

de ces arrogants militaires,

graciés après une peine ridicule

au nom de la réconciliation nationale.

Aujourd'hui encore, en me rappelant

le visage revanchard

de ces charognes

à face d'homme,

j'ai envie de vomir

cette église

qui bénit d'une même main

les bourreaux et leurs  victimes.

 

Aujourd'ui bien du temps a passé

les généraux criminels

coulent des jours heureux

devenus industriels ou gros fonctionnaires.

Leurs victimes continuent à pourrir

dans les cimetières

et leurs proches les pleurent

aujourd'hui comme  hier.

Non à cette tiédeur calculatrice

qui veut ménager la chèvre et le chou

Non à ce compromis douteux

tout marqué de l'honteux

non à ce pardon

qui pour sauver le bourreau

fait taire la victime.

Si la vengeance

face à cette triste engeance

ne résout rien

le jour où ces foutres de généraux

à la conduite de salaud

reconnaîtront leur crime

et paieront leur décime

au profit de leurs victimes

ce jour-là  le pardon peut-être viendra.

Quand redevenus de simples humains

ils auront ainsi rejoints de plein gré

 la communion des saints

Jésus le premier

de tous les meurtris d'hier

victime de tous les assassins d'avant hier

leur tendra la main

pour leur partagera enfin

son Pain

 

En souvenir de l'héroïsme de Mgr Romero

Et de la lâcheté de l'opus dei et de tous ses inquisiteurs !

 

Yvan Balchoy

1994--24/8/95

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