07-01-23- SAINT ROMERO, CONTINUEZ A GUIDER NOTRE EGLISE VERS CETTE PURETE DE L'EVANGIL E QUI CONDUISIT AU COMMUNISME CERTAINES PREMIERES COMMUNAUTES CHRETIENNES.
J'ai écrit en 2007, tout au début de mon blog, cet article très critique, c'est vrai pour le pape émérite qui vient de nous quitter après dix ans de retraite en silence qui l'a en quelque "béatifié" non pas canoniquement mais moralement. Pourtant je n'oublie pas combien Mgr Ratzinger fut le porte parole d'une Eglise plus proche de celle que Dostoïevski condamna sous les traits du Grand Inquisiteur que celle de l'Abbé Pierre, si proche de l'Evangile authentique. Mais en acceptant de mettre en sourdine son dogmatisme sévère et en refusant de critiquer publiquement au moins son successeur, l'ex-pape allemand me semble mériter sin on un certaine mansuétude au moins un, oubli sans trop de regret.
En revanche, je n'oublie pas que Joseph Ratzinger accepta d'être le bras droit d'un pape, Que Rome a canonisé, ce qui me me persuade que cette démarche n'est en rien empreinte de l'infaillibilité pontificale car plus polonais que catholique dans sa lutte contre le communisme marxiste, il finit par salit son Église de contacts incestueux avec les pires dictateurs et tortureurs de l'Amérique latine, rejetant une théologie de la libération, avec son prédécesseur c'est vrai qui peut pourtant se réclamer de l’évangile de Jésus Christ.
Si je refuse de considérer comme un héros chrétien celui qui communia ostensiblement le couple Pinochet et conseilla à Mgr Romero se d'entendre avec son gouvernement criminel, je suis heureux que finalement l'Eglise ait reconnu comme martyr de Jésus Christ cet évêque qui personnalisa merveilleusement cette théologie de la libération qu'il nous reste à réaliser dans notre continent pourri par le capitalisme monétaire et mercantile.
Yvan Balchoy
Je ne suis pas l'ami de Benoît 16, le grand inquisiteur d'hier, responsable d'un durcissement inqualifiable contre la théologie de la libération.
Je n'ai pas oublié la mise au silence de nombre de théologiens soucieux de dialogue entre le message du Christ et les aspirations des hommes d'aujourd'hui dont tout récemment Ignace Bertem théologien de grande valeur mais sans doute trop soucieux de justice pour plaire à ce prélat qui fit canoniser le fondateur quelque peu facho de l'opus de un des fers de lance du sinistre franquisme en Espagne.
Ce pape qui refuse de canoniser Mgr Romero, martyr du Christ au Salvador pour avoir osé défendre au nom de l'Evangile, ses fidèles contre les grands propriétaires terriens vient de décider sans doute partiellement pour gêner le gouvernement socialiste espagnol de béatifier plusieurs centaines de prêtres et religieux espagnols exécutés ou assassinés par les "rouges" dans le cadre de la guerre d'Espagne, née, rappelons-le de la félonie de l'immonde Franco contre un gouvernement issu d'élections légitimes.
Parmi ces religieux(ses) assassinés, certains certes l'ont été pour leur foi au Christ mais d'autres pour avoir pris parti comme une grande part du clergé espagnol en faveur de la dictature fasciste.
Cet ancien membre de fait des jeunesses nazies rend ainsi un mauvais service à l'Eglise en célébrant le bon grain avec l'ivraie lui qui le rappelle, refuse de reconnaître la pureté évangélique de l'Evêque Romero à côté duquel il n'est, tout pape qu'il soit, qu'un prélat intégriste au mauvais sens du mot dans sa foi et son éthique.
Cette canonisation partisane revient à mettre inutilement de l'huile sur le feu, une démarche indigne du successeur de Saint Pierre.
Résultat, est-ce une réponse à cette canonisation politicienne ? Le gouvernement espagnol vient de promulguer une loi nécessaire et équitable au profit des victimes du franquisme laissées pour compte depuis des décennies alors qu'elles avaient défendu le gouvernement légitime de leur pays.
Et si demain un grand pape ou devenu grand et un grand premier ministre se mettaient d'accord pour pleurer tous les martyrs croyants on non victimes de ceux qui à droite à gauche ont tout à la fois trahi leur humanisme et leur foi.
J'ai honte du positionnement de L'Eglise actuelle guidée par un piètre berger plus fossoyeur que défenseur de la Foi, mais personne n'est éternel et l'Esprit Saint tôt ou tard redressera La barque de Pierre vers des terres où justice fraternelle et universelle et Foi catholique et transcendante au Père de tous les humains se réconcilieront sous le signe du Fils de l'Homme.
Yvan Balchoy
balchoy@belgacom.net
Je les revois encore
sur l'étrange lucarne
qui chaque soir nous résume le monde
en quelques secondes.
Tout fiers dans leur uniforme neuf
avec l'arrogance qui revient de loin.
Sortis la veille de prison
les généraux de l'Ordre
dans la cathédrale bondée
se sont mis au premier rang
balayant de leur arrogance
les paroissiens ordinaires,
considérés hier encore
comme de la simple racaille.
Dans la cathédrale bondée
on ne voit qu'eux,
tant ils écrasent par leur regard
la foule des simples fidèles
petit peuple des pauvres gens
qui semble exilé en sa propre Eglise.
Face à eux
devant l'autel tout illuminé
l'Evèque tout doré
le visage rubicond
de celui qui mange chaque jour
À sa grande faim
semble ravi
de leur offrir le corps du Christ
comme si c'était eux
qui en s'affirmant catholiques pratiquants
faisaient honneur à l'Eglise.
Je me souviens :
les femmes de mai
pleurant leur mari
les enfants arrachés à leur familles,
les militants froidement assassinés
par quelque escadron de la mort,
sous les ordres secrets
de ces arrogants militaires,
graciés après une peine ridicule
au nom de la réconciliation nationale.
Aujourd'hui encore, en me rappelant
le visage revanchard
de ces charognes
à face d'homme,
j'ai envie de vomir
cette église
qui bénit d'une même main
les bourreaux et leurs victimes.
Aujourd'ui bien du temps a passé
les généraux criminels
coulent des jours heureux
devenus industriels ou gros fonctionnaires.
Leurs victimes continuent à pourrir
dans les cimetières
et leurs proches les pleurent
aujourd'hui comme hier.
Non à cette tiédeur calculatrice
qui veut ménager la chèvre et le chou
Non à ce compromis douteux
tout marqué de l'honteux
non à ce pardon
qui pour sauver le bourreau
fait taire la victime.
Si la vengeance
face à cette triste engeance
ne résout rien
le jour où ces foutres de généraux
à la conduite de salaud
reconnaîtront leur crime
et paieront leur décime
au profit de leurs victimes
ce jour-là le pardon peut-être viendra.
Quand redevenus de simples humains
ils auront ainsi rejoints de plein gré
la communion des saints
Jésus le premier
de tous les meurtris d'hier
victime de tous les assassins d'avant hier
leur tendra la main
pour leur partagera enfin
son Pain
En souvenir de l'héroïsme de Mgr Romero
Et de la lâcheté de l'opus dei et de tous ses inquisiteurs !
Yvan Balchoy
1994--24/8/95