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Publié par YVAN BALCHOY

26-01-23-CONTRE SENS DE MATHIEU LAINE CHOISIE PAR SONIA MABROUK ? SUR EUROPE 1  POUR FAIRE L'ELOGE DE LA "RETRAITE MACRON" ?. A CROIRE QU'IL A MAL LU DOSTOÎEVSKI POUR PENSER QU'IL SE SERAIT OPPOSE A LA GUERRE DE LA RUSSIE  CONTRE L'UKRAINE

Mathieu Laine, professeur d’Humanités à Sciences Po, éditorialiste au Figaro et aux Échos et auteur, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la réforme des retraites.

 

L’invasion de l’Ukraine… Mais Dostoïevski et Soljenitsyne l’auraient quelque part approuvée ! (M. LAINE)

Ayant écrit une étude sur "La liberté chez Dostoïevski", je trouve absurde cette affirmation de monsieur Laine qui tient plus à son attachement au capitalisme libertaire qu'à la fidélité à la pensée de ce grand slavophile, opposé certes au socialisme mais sûrement pas par attirance du capitalisme qui à cette époque était déjà le despotisme des riches

La raison essentielle son désaccord avec le  socialisme était son rejet de Dieu et surtout du Christ dont l'homme est image.

Dostoïevski  dans la "Légende du Grand Inquisiteur" rappelle que le Christ nous a défini la vraie liberté dans son combat contre Satan au désert en refusant le pain, le miracle-mystère et l'autorité comme les trois forces qui permettent aux tyrans religieux ou civils d'aliéner, parfois de façon presque insensible, les foules et seul le retour à la vraie foi chrétienne proclamée par l'orthodoxie permettra à l'homme de retrouver sa pleine liberté.

Sûrement pas une réforme de retraite  proposée selon l'esprit d'un disciple de la Banque de Rotschild. (YVAN BALCHOY)

Quelques auteurs qui ont bien lu le grand Dostoïevski

 

 

OLJ / Le point de vue de Youssef Mouawad, le 07 avril 2022 à 00h00


C’est que tout un courant littéraire, depuis le XIXe siècle, a instillé dans les mentalités russes la défiance vis-à-vis de l’Ouest et de ses suppôts, et la guerre de reconquête menée par Vladimir Poutine n’est pas étrangère à la vieille querelle qui, sous les Romanov, divisa l’intelligentsia et les classes dirigeantes entre occidentalistes et slavophiles. Les premiers prônaient un développement du pays selon le modèle européen, tandis que les autres voulaient préserver l’âme de leur peuple des ravages du rationalisme des Lumières et de l’individualisme sans frein. N’ont pas échappé à cette tentation des auteurs pouvant prétendre à l’universalité, comme Nicolas Gogol, Fiodor Dostoïevski et jusqu’au dissident Alexandre Soljenitsyne et au paria Alexandre Zinoviev. Il arrivait même à Lénine d’assimiler le monde capitaliste à l’Occident.

Le panslavisme et l’ultranationalisme se sont abreuvés et nourris aux sources de la pensée slavophile qui était empreinte d’un certain messianisme religieux, Moscou ayant toujours été considérée, dans une projection impériale, comme la troisième Rome (Cf. Antoine Courban, « Les nations sacralisées des terres saintes »). Afin que cette dernière accomplît la grande mission dont elle avait la charge, l’unanimité était requise et la Pologne slave, de par son catholicisme, était perçue comme une provocation, non seulement par les Russes mais également par les Ukrainiens.

Pour ceux qui s’étaient ralliés à ces idées et les avaient intériorisées, il fallait préserver de toute atteinte la « russitude » et sa voie historiquement singulière au même titre que le sol sacré de la patrie. Depuis Pierre le Grand qui imposa ses réformes par le knout quand il le jugeait utile, il y eut un courant hostile à tout ce qui est étranger, plus précisément allemand, tsars et tsarines ayant imposé la germanisation du pays pour rattraper les retards accumulés. Et on a pu avancer que « toute la problématique slavophile était (...) fondée sur une dualité permanente qui est la mise en opposition des “Autres” en regard du “Nous”. »

https://www.lorientlejour.com/article/1296017/linvasion-de-lukraine-mais-dostoievski-et-soljenitsyne-lauraient-quelque-part-approuvee-.html

REVOLUTION DANS LES DEMONS
SOPHIE OLIVIER


Pour Dostoievski, le socialisme ne peut donc répondre au problème de la liberté. Pour lui, la réponse à la question de la liberté se trouve justement dans la transcendance, dans la liberté qu'offre le christianisme à l'homme. Le Christ fait le pont entre la liberté métaphysique et l'homme. Il permet à celui-ci d'aspirer à une liberté supérieure (ce que l'adhésion à un système politique tel que le socialisme rend impossible) tout en lui évitant de se perdre dans le gouffre du nihilisme. La liberté telle que comprise par le christianisme constitue, pour Dostoievski, la seule possibilité pour l'homme d'atteindre un degré de liberté supérieur, d'assouvir sa quête infinie pour une liberté illimitée et de régler définitivement le problème de la liberté.


Si Dostoievski refuse une société égalitaire où  le bonheur matériel serait octroyé а l'homme par la force, c'est qu'il n'admet pas la refonte d'un monde dont le plan a été tracé par Dieu. Les constructions de la raison ne peuvent être placées au-dessus des lois divines. La révolution a une signification métaphysique: elle est transgression d'un ordre. Issue d'un monde dominé par la soif de l'argent, elle est, comme ce monde, sous le signe de Satan. Argent et révolution sont les deux grandes tentations, il prévoit l’édification d'un bâtiment de pierre qui n'est autre que 1'antiroyaume messianique. Représentant du monde de l'argent par sa mère ("Je vous regardais et je me rappelais les traits du visage de votre mère, dit Tikhon, malgré la dissemblance extérieure, il y a une grande ressemblance intérieure"), uni au mouvement révolutionnaire dont il a rédigé les statuts, choisi par Piotr Verkhovenski, ARGENT ET Stavroguine est le point de jonction entre capitalisme et nihilisme. Il n'est pas un démon ordinaire,  comme Piotr Verkhovenski, mais l'incarnation de l'Antéchrist. Quand Mikhailovski écrivait que Dostoievski ne s'était pas attaqué aux vrais démons, il n'avait décelé, aux cotés des démons révolutionnaires, ni la présence des démons du capitalisme, ni leurs affinités et leur collusion. Nihilisme et capitalisme, tous deux désireux de prendre la place du christianisme, tous deux responsables des crimes du peuple, se tiennent chez Dostoievski sur le même terrain; ils sont, comme dit Berdiaev, "de la même chair, du même sang".

Après les Démons, le pamphlet contre le socialisme perd а la fois sa virulence et sa dimension métaphysique. Les socialistes sont plus désintèressés dans l'Adolescent, mais même Vasine, indifférent а la richesse, ne conçoit pas la société nouvelle sans le capital. De plus, l'idée de Rothschild devient "la séquelle imprévue du capitalisme". Mais l'Adolescent n'est pas avide et s'empresse de distribuer son argent.

Dans les Démons, d'autres solutions sont confrontées а la solution socialiste. Toutes sont individuelles, toutes sont le fruit d'un acte de volonté: la résignation pour les pauvres, le rejet de l'argent pour les riches, la pauvreté volontaire pour les saints. Au-dessus des révoltés qui refusent la pauvreté, source d'humiliation, et cherchent par le crime а accumuler pour acquérir une place dans la société, Dostoievski place les résignés qui acceptent leur condition de pauvres, sans avoir la réaction morbide d'aggraver leur humiliation, sans la rechercher comme le héros de Sous-sol, ou s'y complaire comme Marmeladov. Kirillov, Chatov acceptent leur extrême misère sans même la remarquer. Ils sont bons, capables de donner le peu d'argent qui est en leur possession: 2 roubles (Kirillov), 5 kopeks (Chatov). Celui-ci prend les cent roubles de Varvara Petrovna, non pour alléger sa misère, mais pour s'acquitter d'une dette envers le maître dont il a découvert le machiavélisme (c'est un geste de rupture). S'il ressent la nécessité de l'argent, c'est pour les autres. Elle s'éveille en lui lorsque revient sa femme....La résignation, toujours active chez Dostoievski, s'allie au dévouement et а la générosité. Mais, jusqu'aux Démons, elle était surtout une force qui s'opposait а l'orgueil dominateur et avilissant du riche. A présent, l'opposition entre résigné et riche va se muer en opposition résigné-révolutionnaire. Le résigné devient un chercheur de vérité anti-révolutionnaire, les théories de Kirillov et de Chatov sont construites en contrepoint des théories révolutionnaires. Kirillov est un saint athée qui croit а 1'homme-Dieu et se tue pour les autres. Chatov, qui n'ose affirmer sa foi en Dieu, a renié ses idées révolutionnaires et proclame que le salut de la Russie viendra du peuple russe, seul peuple théophore. C'est la solution que préconise Dostoievski. Dans les Carnets, le rôle du Christ dans la construction d'un monde meilleur était souligné avec plus de force.

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