11-01-23- APPEL DES CENT EN FAVEUR DE LA LIBERATION DE GEORGES IBRAHIM ABDALLAH DETENU ILLEGALEMENT EN FRANCE (2015)
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- Blog : Liberons Georges Ibrahim Abdallah
- Description : Blog du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah, communiste révolutionnaire arabe emprisonné en France depuis 1984. Contact : liberonsgeorges@no-log.org
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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 10:20
L'APPEL DES 100 pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.
27 mai 2015 : Journée nationale de la Résistance :
Militants politiques ou associatifs, syndicalistes, élus, citoyens du Pas-de-Calais, s'engagent en faveur de la libération du résistant communiste Georges Ibrahim Abdallah.
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Qui est Georges Ibrahim Abdallah ?
Né le 2 avril 1951 à Kobayat, dans le nord
du Liban, Georges Abdallah a grandi dans ce
pays à une époque où la crise structurelle de
l'entité libanaise devenait de plus en plus
insurmontable. C'est l'époque où pour
conjurer tout changement et contrer la
radicalisation du mouvement des masses
populaires et de la jeunesse, la bourgeoisie
n'hésita pas à pousser vers la guerre civile
confessionnelle. L'affirmation de la réalité
révolutionnaire palestinienne sur le devant de
la scène régionale et libanaise a démultiplié
la portée des diverses initiatives de luttes
sociales fleurissant au début des années 70.
A la veille de l'éclatement de la guerre civile
de 1975 la crise du système a changé de
nature et la portée des enjeux. Les
« ceintures de la misère » autour de
Beyrouth, les villes et les villages du Sud et
les camps de réfugiés aux abords des
principales villes incarneront dès lors et pour
de longues années les enjeux locaux,
régionaux et internationaux du mouvement
révolutionnaire...
Cette réalité de lutte, de résistance et de
sacrifice a construit la conscience politique de
Georges Abdallah et déterminé son
engagement révolutionnaire. Tout
naturellement, il choisit la résistance face aux
massacres de masse perpétrés par les
bourgeois confessionnalistes de tout bord et
leurs alliés israéliens et franco-américains. La
Quarantaine, Naba'a, Tal Azza'atar, Sabra et
Chatila et combien d'autres tueries sont
restées dans nos mémoires.
Georges Abdallah commence son
engagement politique dans les rangs du Parti
National Social Syrien (PNSS) pour rejoindre
ensuite la résistance palestinienne, en
adhérant au Front Populaire pour la
Libération de la Palestine (FPLP). Il est blessé
lors de la résistance à l'invasion sioniste du
Sud Liban en 1978. Contre la barbarie
sioniste et impérialiste États-Unienne,
plusieurs organisations de combattants
libanais et arabes décident de mener la lutte
de résistance en frappant les intérêts
impérialistes et sionistes dans le monde
entier. C'est le cas des Fractions Armées
Révolutionnaires Libanaises (FARL), entrées
en action en Europe.
Parmi les principales opérations attribuées
aux FARL en France : l'exécution le 18 janvier
1982 du colonel Charles Ray, attaché
militaire à l'ambassade États-Unienne et
l'exécution le 3 avril 1982 de Yakov
Barsimantov, responsable du Mossad et
secrétaire en second à l'ambassade sioniste à
Paris.
Les autorités françaises arrêtent Georges
Abdallah le 24 octobre 1984 à Lyon. Son
incarcération est motivée par la détention de
vrais-faux papiers d'identité : un passeport
délivré légalement par les autorités
algériennes. L'État français s'engage auprès
du gouvernement algérien à le libérer
rapidement.
Georges Abdallah est condamné à quatre
années de détention le 10 juillet 1986, pour
détention d'armes et d'explosifs. Il refuse le
procès mais n'interjette pas appel.
Cependant les autorités états-uniennes
exercent des pressions directes sur le
gouvernement français afin qu'il ne soit pas
relâché. Les États-Unis d'Amérique se
constituent partie civile dans le procès et le
président américain Reagan en personne
aborde le sujet lors d'une rencontre avec le
président français Mitterrand. Les pressions
sionistes ne manquent pas non plus.
Finalement, le gouvernement français ne
respecte pas l'engagement pris auprès des
autorités algériennes. Entre temps, en 1985-
1986, des attentats faisant de nombreuses
victimes (13 morts et plus de 300 blessés)
sont commis à Paris. Ils sont revendiqués par
le CSPPA (Comité de Solidarité avec les
Prisonniers Politiques Arabes). Celui-ci exige
la libération d'Anis Naccache(1), de
Varoudjian Garbidjian(2) et de Georges
Abdallah.
Ces attentats ont probablement été
commis par un réseau financé par l'Iran pour
faire payer à la France son soutien à l'Irak
dans la guerre contre l'Iran.
C'est dans ce contexte, alors que Georges
Abdallah est incarcéré depuis plus d'un an,
que la Direction de la surveillance du
territoire (DST) annonce la « découverte »
d'une arme dans un appartement loué en son
nom, prétendant que celle-ci avait été utilisée
dans l'attentat contre le colonel Charles Ray
et l'agent Yakov Barsimantov.
En mars 1987, les autorités françaises
jugent une seconde fois Georges Ibrahim
Abdallah sur la base de cette saisie
miraculeuse. Un verdict de condamnation à
perpétuité est prononcé bien que le procureur
général n'ait requis qu'une peine de dix ans
d'emprisonnement.
En prison, Georges Abdallah continue à
défendre la cause des peuples opprimés.
C'est ainsi qu'il adhère à la Plate-forme du 19
juin 1999 qui réunit dans une communauté
de lutte une centaine de prisonniers
révolutionnaires, communistes, anarchistes,
antifascistes et anti-impérialistes, et qu'il
participe aux grèves de la faim de solidarité
avec les prisonniers révolutionnaires en
Turquie.
En août 2002, en solidarité avec les
prisonnières palestiniennes détenues à Neve
Tirza, en grève de la faim pour dénoncer les
humiliations quotidiennes dont elles font
l'objet dans les geôles sionistes, Georges
Ibrahim Abdallah et plusieurs dizaines de
prisonniers détenus à Moulins refusent le
repas de l'administration pénitentiaire.
En novembre 2003, la juridiction
régionale de libération conditionnelle de Pau
autorisait sa libération. Sur ordre de
Dominique Perben, Ministre de la justice, le
procureur général de Pau fait appel de cette
décision. La juridiction nationale de libération
conditionnelle rend son verdict le 15 janvier
2004, décidant le maintien en prison de
Georges Abdallah.
Il présente une nouvelle demande de
libération conditionnelle, en février 2005. Le
Tribunal de Grande Instance de Tarbes,
présidé par le même juge qui avait statué
positivement à la première demande de
libération en 2003, rejette cette nouvelle
demande en septembre 2005.
L'appel de cette décision, introduit par
Georges en septembre 2005, est rejeté en
février 2006.
Le déroulement de l'examen de sa
dernière demande de libération
conditionnelle, qui aura duré deux ans et
trois mois, est une illustration de
l'acharnement judiciaire pour raison politique
contre Georges Abdallah.
Le 6 février 2007, Georges Ibrahim
Abdallah dépose une nouvelle demande de
libération conditionnelle. Après deux reports
de date cette demande de libération est
refusée en octobre 2007. L'un des motifs
évoqués est que Georges Abdallah continue
d'être, selon la DST, « une menace pour la
sécurité » de la France et que « ses
convictions anti-impérialistes et antiisraéliennes
sont restées intactes ». Georges
Abdallah fait appel.
En décembre 2007 a lieu l'examen en
appel de la demande. La décision annoncée
une première fois pour janvier 2008 est
reportée en avril 2008. Entre-temps la loi du
25 février 2008 sur la rétention de sûreté
entre en application. En avril 2008, la justice
décide d'appliquer rétroactivement la
nouvelle loi et envoie, en août 2008, Georges
Abdallah au Centre national d'observation de
Fresnes pour une période de six semaines à
l'issue de laquelle une commission
pluridisciplinaire devra donner son avis. En
décembre 2008, il est notifié à Georges
Abdallah que son dossier sera étudié le 22
janvier 2009. Le 8 janvier 2009 l'audience est
de nouveau reportée au 26 mars 2009.
Peu de temps avant l'audience, la
commission pluridisciplinaire rend son avis,
défavorable, au motif que Georges Abdallah
"a des convictions politiques intactes et très
solides". Le 26 mars, la chambre de
l'application des peines de la cour d'appel de
Paris a finalement réexaminé la demande de
Georges Abdallah et a mis en délibéré sa
décision au 5 mai 2009.
Le 23 avril 2009, le ministre libanais de la
justice, Ibrahim Najjar remet à son
homologue française, Rachida Dati, en visite
officielle au Liban, un dossier sur Georges
Abdallah.
Et les péripéties judiciaires continuent.
Le 1 décembre 2009, Georges Abdallah est
convoqué à comparaitre devant le tribunal de
Tarbes pour avoir refusé de se soumettre à
un prélèvement de son ADN à Lannemezan
en 2008. Au cours de ce procès des plus
expéditifs, Georges rappelle que ce
prélèvement biologique avait déjà été
effectué en 2003. Verdict : trois mois
d’emprisonnement. Georges fera appel.
Le 18 février, Georges Abdallah a
comparu devant la Cour d’Appel de Pau et a
souligné que son ADN devait être depuis
longtemps déjà enregistré par la DST, la CIA
et le Mossad. Mais le ministère public a
affirmé qu’elles ne figuraient pas dans les
fichiers de la Justice a requis la même peine.
La décision, attendue pour le 1 avril, a été
donnée le 20 mai : la relaxe a été prononcée.
Cinq jours après, le ministère public se
pourvoit en cassation.
Il fallait certainement éliminer toute
possibilité que la décision du 20 mai fasse
jurisprudence, afin que cette loi liberticide
continue de s’appliquer aux prisonniers, à
tout interpellé, à tous les opposants à la
soumission volontaire.
Juin 2010