02-02-23- INTRODUCTION A L'HISTOIRE DES RELIGIONS (YVAN BALCHOY) -22
Ci-joint un extrait de mon multi-article sur HISTOIRE DES RELIGIONS qui fut l'objet d'un cours vers 1969 à l'abbaye de Maredsous mais doit beaucoup à mon cursus de théologie à la Catho de Lyon.
Ce cours est disséminé dans ce blog en plusieurs parties numérotées comme cet extrait n° 22. Vous pouvez les retrouver et les lire dans l'ordre via la section RECHERCHE qui figure sur la première page des articles de ce blog. (YB)
Les Samoyèdes conçoivent également l’aumône comme un moyen d’aider Dieu sans que celui-ci ne subisse l’infériorité de recevoir un don de l’homme. Le pauvre est en effet à leurs yeux celui qui dépend directement de Dieu.
Ils connaissent aussi la « consécration d’animaux vivants » : ils choisissent le plus beau mâle blanc et il devient rigoureusement intouchable, comme présence dans le troupeau du « doigt « doigt de Dieu »
Vis-à-vis des animaux domestiques, c’est à dire en quelque sorte volés à Dieu) le rite décrit plus haut n’est plus de mise. On les étouffe. Cette manière d’agir, ambiguë autant qu’hypocrite revient à dire à l’Absolu : »Nous te l’avons amené. »
-« Vois-tu, Dieu, ce que nous faisons oh ! »
Etrangler un cheval en Inde, c’est le faire consentir. Ici encore, le « sang » reste interdit ; il faut faire passer l’animal du monde à dieu sans le « tuer », d’où le rite d’étranglement.
On ne peut manger un animal que lorsqu’on en fait sortir le souffle qui vient de Dieu. Le sang non plus ne doit pas être répandu. Ainsi on tue l’animal « sans toucher à sa vie. » ; Nous voici de nouveau en présence, d’une façon plus complexe et ambiguë que chez les primitifs, du sentiment de respect que l’homme doit avoir devant le VIE, souverain domaine de Dieu.
Chez les « Pasteurs d’Asie centrale », se retrouvent les mêmes rites. Mais le sacrifice sanglant remplace ici l’étouffement. Comment dans cette mentalité, comprendre qu’on tue pour faire plaisir à Dieu. ? C’est tout le drame du « sacrifice », Héraclite y faisait déjà allusion en disant qu’il consistait à vouloir laver une souillure par une autre souillure. De plus intervient ici l’idée de DON, qui semble considérer qu’il y a une partie de la vie qui n’appartient pas à la Divinité, dont l’idée ainsi se dégrade.
En fait, ensuite l’animisme a renforcé cette tendance. Comme les esprits sont « avides de sang », symbole de vie, Dieu devient lui aussi petit à petit avide de sang.
Dans le peuple d’Israël, on accepte le rite sanglant dans la mesure où c’est la « BERITH », (Alliance), issue de Dieu qui l’exige. Le sacrifice devient un acte d’obéissance à Dieu et ne consiste nullement de donner au Tout Puissant un bien qui ne lui appartiendrait pas.
On constate donc que le sacrifice est une dérivation lointaine des anciennes prémices modifiées par des pratiques animistes et même magiques.
Yvan Balchoy
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