30-12-22- IN MEMORIAM (LOUISE ACKERMAN)
Au pied des monts voici ma colline abritée,
Mes figuiers, ma maison,
Le vallon toujours vert et la mer argenté
Qui m'ouvre l'horizon.
Pour la première fois sur cette heureuse plage,
Le coeur tout éperdu,
Quand j'abordai, c'était après un grand naufrage,
Où j'avais tout perdu.
Déjà, depuis ce temps de deuil et de détresse,
J'ai vu bien des saisons
Courir sur ces coteaux que la brise caresse,
Et parer leurs buissons
Si rien n'a refleuri, ni le présent sans charmes
Ni l'avenir brisé,
Du moins mon pauvre coeur, fatigué de mes larmes,
Mon coeur s'est apaisé;
Et je puis, sous ce ciel que l'oranger parfume
Et qui sourit toujours,
Rêver aux temps aimés, et voir sans amertume
Naître et mourir les jours.
Nice, 19 mai 1852.
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