22-01-23- JUSTICE RESTAURATIVE ET JUSTICE PENALE
Ce dimanche matin, dans le cadre des émissions religieuses d’Antenne 2 , Présence Protestante nous a présenté à partir de plusieurs expériences cette nouvelle forme de justice dite restaurative ou réparatrice déjà mise en pratique en Belgique où, en communauté Wallonie-Bruxelles , on propose aux victimes et aux coupables de se rencontrer pacifiquement sous la conduite de personnes « réconciliatrices »
Apparue dans les années 70 aux Etats-Unis via les courants mennonites menés par le criminologue Howard Zehr, la justice restaurative a fait ses preuves. Elle peine pourtant à trouver une place en France. En prenant ses fonctions de ministre de la Justice, en mai 2012, Christiane Taubira a évoqué son souhait de voir se développer cette justice aussi appelée «réparative».
http://www.lesoir.be/programmes-tv/detail/Pr%C3%A9sence-protestante/1405889
http://www.protestants.org/index.php?id=105
Vous pourrez revoir cette émission
À condition de la regarder de France, car malheureusement il n’est pas possible même en ce temps dit de la mondialisation de « replay » des émissions des chaînes françaises en dehors des frontières de l’hexagone.
http://pluzz.francetv.fr/videos/presence_protestante_,97210259.html
Et si l’infracteur aidait sa victime ?
Nos prisons sont surchargées. Et les victimes se plaignent souvent de ne pas être aidées. D’où l’intérêt de la justice restaurative ou « réparatrice ». C’est un des principaux sujets qui a été évoqué le 24 août lors de la rencontre entre Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, et Christiane Taubira, ministre de la Justice. Tous deux en sont d'actifs partisans.
De quoi s’agit-il exactement ? La justice restaurative a trois objectifs : la restauration de la victime, la réinsertion de l’infracteur, et le rétablissement de la paix sociale. Par elle, le taux de récidive serait bien plus faible. Elle constitue ainsi une alternative à la logique punitive.
Dans plusieurs pays protestants, notamment au Canada et aux Etats-Unis, des projets de ce type ont été développés. En France, elle est encore trop méconnue. Cc’est surtout la Fédération protestante qui, par son service Justice et Aumônerie des prisons, la promeut et s'appuie sur son approche chrétienne : « Au lieu de définir le délit comme une simple infraction à la loi, la justice restaurative voit l’infraction comme la Bible le fait, à savoir comme une blessure et comme une violation des personnes et des relations », explique le pasteur Christophe Hahling, aumônier en maison d’arrêt. Ce pasteur travaille lui-même sur un projet de justice restaurative appuyé par le diocèse catholique de Saint-Brieuc.
Pour Howard Zehr, professeur mennonite, « il s’agit de donner à l’infracteur l’occasion de comprendre ses actes et d’en assumer le poids. Cela peut permettre également d’éviter sa désocialisation. Quant à la victime, cette façon d’envisager le processus de la justice lui offre d’y prendre une part active et ainsi de reconstruire ce qui peut l’être, au sein d’une communauté qui la soutient », écrit-il dans un ouvrage de référence.
Qui dit mieux ?
La justice restaurative n’est pas une alternative à la justice pénale qui reste le plus souvent nécessaire pour punir et réparer le dommage causé àune victime.
La justice restaurative qui est déjà mise en pratique en Belgique comme il est dit plus haut en cet article tend à rapprocher victime et auteur de l’infraction afin de donner à l’auteur du délit de mieux comprendre ses actes et le mal qu’il a fait et en assumer le poids. Cette démarche peut en même temps l’aider à se resocialiser.
Elle permet en même temps « la restauration de la victime » pour ne plus la réduire à son simple rôle passif de victime en lui donnant un rôle actif de reconstruction potentielle dans le processus de justice.
Ces deux facteurs cumulés peuvent aider à la paix sociale et l’expérience belge semble déjà conclure que cette démarche commune fait baisser sensiblement le taux de récidive. Est-ce une alternative à la justice pénale.
Je n’oserais le dire encore que l’expérience qui s’est passé grâce à Nelson Mandela de la reconnaissance en Afrique du Sud par les grands criminels de l’Apartheid de leur culpabilité pour pouvoir, parfois, je pense un peu facilement, reprendre leur vie sociale et économique.
Il n’empêche que sans cet initiative unique de Nelson Mandela l’Afrique du Sud aurait pu être le cadre de règlements de comptes et de vengeances avec de très nombreuses victimes de part et d’autre.
Je pense donc que la justice restaurative qui n’est pas en soi un substitut à la justice pénale qui garde son sens, est un pas en avant vers une justice plus complète qui au-delà de la peine parfois nécessaire recicatrise en quelque sorte le tissus social et donnant un rôle actif à la victime qui peut jouer un rôle positif pour aider le coupable.
Sans qu’il soit nécessairement question de pardon au sens strict, elle peut ainsi se retrouver membre de ce corps social dont son crime ou délit l’avait écarté
. (Y.B.) yvanbalchoy13|gmail.com