20-11-22-L'HUMANITE A PERDU UN GRAND HOMME : JEAN PESTIEAU (HENRI HOUBEN)
Mon ami Jean est décédé
Jean Pestieau était un personnage truculent. C’était un homme généreux, fidèle, forgé par ses convictions communistes, mais ouvert à la discussion, plein d’humour, bourré d’optimisme, actif dans toutes les luttes qu’il mène, présent dans de nombreuses manifestations.
Jean était professeur de physique à l’Université catholique de Louvain. C’est là que je l’ai connu, il y a quelque 45 ans, en tant qu’étudiant, mais pas sur les bancs de faculté, car j’étais inscrit en sciences humaines, mais en tant que militant. C’est là qu’il m’a appris à lier théorie et pratique et à appliquer concrète une des formules célèbres de Marx (la onzième thèse sur Feuerbach) : « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c'est de le transformer ». Cela ne veut pas dire abandonner l’explication, mais faire en sorte qu’on ne s’y arrête pas, qu’on aille jusqu’au changement réel de société.
Durant toute ma carrière, Jean m’a soutenu dans mes différentes démarches, me prodiguant en permanence ses conseils souvent judicieux. Je lui dois donc beaucoup. Et c’est donc avec une certaine tristesse que j’ai appris sa mort, qui était malheureusement attendue.
Mais Jean était résolument tourné vers l’avenir. S’il s’est battu durant toute sa vie, il avait pour but d’apporter sa pierre à une édifice pour construire une société nouvelle. Lui rendre hommage aujourd’hui est de poursuivre ce combat. C’est notre tâche.
Même s’il ne cherchait aucunement la célébrité, mon opinion est que l’humanité a perdu un grand homme.
HENRI HOUBEN