03-12-22- LA DIFFICULTE D'ECRIRE UN ROMAN (PAUL ARRIGHI)
Il y a autant de tempéraments d’écrivains que de façon d’écrire. Nous connaissons tous l’objurgation : « le style, c’est l’homme ».
Écrire, pour moi, c’est d’abord, infiniment rêver à des thèmes et à des personnages dans des paysages si possibles, Méditerranéens et des temps historiques variés.
Ensuite, le déclenchement, le passage à l’acte, la gestation sont beaucoup plus difficile.
Le premier des risques que j’encours, est de me noyer dans la documentation. C’est comme cela, étant historien, avant tout, je me méfie de la trop grande simplicité des êtres et des récits. Mais toute histoire a besoin d’un ressort, d’une tension presque d’une dramaturgie.
Or le « complexe » est, pour moi, une glu dans laquelle je ne cesse de m’enliser.
Ensuite, je ne peux pas écrire n’importe d’ où, de n’importe quel lieu.
J’ai un besoin fondamental de prendre du champ et de la distance pour écrire. Je peux que rarement écrire de chez moi. La quotidienneté est contraire à l’acte et presque à la métaphysique d’écrire qui, à l’inverse, est si proche du départ en voyage.
Car l’on voyage avec sa plume ou son clavier. Ce qui ajoute de la difficulté à la chose, c’est que, je suis aussi, un fieffé sédentaire. Alors, il me faut ruser avec moi-même, pour m’obliger à créer les conditions mêmes de l’écriture : l’éloignement et la distance et la nostalgie de mes pantoufles laissées à l’appartement.
Vous croyez que je plaisante; pas du tout. Me lancer dans le grand œuvre du marathon de l’écriture d’un roman supposerait une mise à l’écart de tout souci pratique, sinon de l’écriture elle- même. Il me faudrait me résoudre à laisser, loin de moi, mes proches et mon présent même pour m’incorporer à mes personnages. En quelque sorte, voyager sur les lieux de leur vie, au prix de l’effacement de la mienne.
Vous ne pouvez savoir, à quel point j’envie les « graphomanes » et celles et ceux pour qui l’écriture est une source vivifiante.
Mais je dois faire, avec mon tempérament de lézard et ma difficulté à me bouger et à bouger.
Peut-être, malgré tous ces empêchements intérieurs, trouverais-je, un jour, la flamme et la passion de conter par écrit une histoire qui ait du sens, qui croise souvenirs et imaginaire, pour tisser ce que l’on désigne par le si beau mot: un roman?
Paul Arrighi, le 14 04 2020; écrit de mon fauteuil « stress less » préféré dans notre appartement des allée, Paul Sabatier a Toulouse.
NOTE D'YVAN BALCHOY
BON COURAGE !J'ai écrit un roman en ma vie et ne l'ai publié que sur mon blog. Le plus difficile serait d'interpréter dans l'histoire de Ghislain" ce qui est du vécu et ce qui est du désir ou de la honte?