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Publié par JACQUES ALLARD

Grands défenseurs de la "démocratie" et de la "liberté", les Etats-Unis d'Amérique maintiennent le blocus de cette cette petite île courageuse, qui envoie des équipes médicales partout où des cataclysmes se produisent.
Victor Hugo, cité dans cette lettre ouverte, écrivait en 1870 aux femmes cubaines qui connaissaient le joug du colonialisme espagnol : « Aucune nation n’a le droit de poser son ongle sur l’autre, pas plus l’Espagne sur Cuba que l’Angleterre sur Gibraltar. Un peuple ne possède pas plus un autre peuple qu’un homme ne possède un autre homme. Le crime est plus odieux encore sur une nation que sur un individu ; voilà tout ».
Aujourd’hui encore, peut-on lire dans la lettre ouverte, les sanctions extraterritoriales illégales toujours imposées par la première puissance mondiale à un petit pays du tiers-monde qui n’a commis d’autre faute que de vouloir être indépendant, pèsent aussi lourd sur Cuba que pesait le colonialisme espagnol.

Lettre ouverte au gouvernement français au sujet du blocus étasunien contre Cuba

Publié le par FSC

 
 

A l’occasion du prochain vote de la résolution condamnant le blocus imposé par les USA et présentée par Cuba devant l’Assemblée générale de l’ONU, nos amis belges de la "Coordination pour la levée du blocus contre Cuba" ont adressé une lettre ouverte à leur gouvernement et nous ont proposé d’en faire de même dans notre pays.

Nous avons adapté la lettre de nos amis belges et nous l’avons envoyée au Président de la République, à la Première ministre, au ministre de l’Économie et des Finances et à la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

LETTRE OUVERTE AU SUJET DU BLOCUS ÉTASUNIEN CONTRE CUBA

M. Emmanuel Macron, Président de la République
Mme Elisabeth Borne, Première ministre
M. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et numérique
Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Paris, le 25 octobre 2022.

Monsieur le Président, Madame la Première ministre, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre,

Cuba traverse actuellement l’une de ses crises économiques les plus difficiles. La cause principale est le blocus américain contre le pays. Cuba, qui a la capacité de produire jusqu’à 70 % des médicaments dont elle a besoin, ne dépasse pas aujourd’hui les 30 %. Les pétroliers refusent d’approvisionner Cuba, craignant des amendes astronomiques. En outre, depuis que l’ancien président Trump a placé Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme, à peine une semaine avant la fin de son mandat, les transactions financières sont devenues encore plus difficiles.

Il va sans dire que le blocus a un impact majeur sur la population cubaine : pénuries importantes de médicaments, coupures de courant pouvant atteindre 8 heures par jour, fortes augmentations des prix de tous les produits de base, longues files d’attente dans les magasins. Ces impacts sont aujourd’hui tout à fait inquiétants et inhumains. Dans une très large mesure, l’administration Biden maintient les politiques du président précédent. Au cours des 14 premiers mois de l’administration Biden, les dommages économiques du blocus sont estimés à 6,5 milliards de dollars. Au cours des six dernières décennies, la perte s’élève à près de 150 milliards de dollars, des fonds que Cuba n’a PAS été en mesure d’investir dans son développement économique et social. Mais c’est précisément l’intention cynique des États-Unis : créer la rareté et les pénuries comme terreau de l’agitation sociale.

En raison de leur application extraterritoriale, ces sanctions étasuniennes ont également des effets néfastes sur les investissements et les entreprises européennes qui font des affaires avec Cuba. Les entreprises françaises, désireuses d’investir ou de commercer avec Cuba en sont empêchées, faute de banques acceptant d’effectuer les transactions financières.
Les sanctions portent même préjudice aux ONG, aux familles et aux citoyens dans leurs relations avec l’île. Après l’incendie catastrophique d’un pétrolier à Matanzas (début août 22), plusieurs ONG européennes ont dû trouver des canaux alternatifs pour transférer des fonds de secours à Cuba, car la presque totalité des banques refusaient de le faire.

Cela n’est plus acceptable et doit cesser.

Les 2 et 3 novembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies discutera pour la 30ème fois du projet de résolution demandant de condamner le blocus américain contre Cuba. En juin 2021, 184 pays ont approuvé une résolution similaire, avec seulement 3 abstentions et 2 votes dissidents.
A cette occasion, la France et l’Union européenne ont condamné sans ambages la politique étasunienne de sanctions unilatérales contre Cuba. Mais les États-Unis continuent d’ignorer tous ces appels internationaux.

De par son passé et sa culture, la France tient une place importante dans le cœur des Cubains et des Cubaines. Malgré les difficultés, plusieurs entreprises françaises interviennent avec succès dans la grande île comme Pernod-Ricard, Bouygues ou Accor. En tant qu’association promouvant la coopération avec Cuba, nous demandons instamment à notre pays de maintenir, développer et renforcer ces relations constructives avec la Grande Île.

Notre grand Victor Hugo écrivait en 1870 aux femmes cubaines qui connaissaient le joug du colonialisme espagnol : « Aucune nation n’a le droit de poser son ongle sur l’autre, pas plus l’Espagne sur Cuba que l’Angleterre sur Gibraltar. Un peuple ne possède pas plus un autre peuple qu’un homme ne possède un autre homme. Le crime est plus odieux encore sur une nation que sur un individu ; voilà tout ».

Aujourd’hui les sanctions extraterritoriales illégales imposées par la première puissance mondiale à un petit pays du tiers-monde qui n’a commis d’autre faute que de vouloir être indépendant, pèsent aussi lourd sur Cuba que pesait le colonialisme espagnol.

Nous savons que vous êtes opposés à ces sanctions et nous vous demandons de les condamner avec la même ferveur que notre grand homme.

Notre pays et l’Union européenne doivent faire admettre à l’administration étasunienne que tout pays a le droit de commercer avec Cuba. Une approbation inconditionnelle de la résolution cubaine à l’Assemblée générale des Nations unies est donc évidente.

Nous vous demandons aussi :
• en coordination avec les institutions européennes, de prendre toutes les mesures nécessaires pour amener le gouvernement américain à lever le blocus contre Cuba. Ce serait une mesure extrêmement positive pour le peuple cubain, pour la France, pour l’Union européenne et pour le reste du monde.

• d’envisager, au niveau européen et national, la désignation de banques chargées d’effectuer les transactions financières avec Cuba en leur garantissant qu’elles seront défendues en cas de sanctions car la condamnation politique de l’Assemblée générale des Nations unies ne suffit pas à protéger les entreprises européennes qui désirent commercer avec Cuba.

Nous attendons avec intérêt la suite que vous voudrez bien donner à cette lettre.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, Mesdames les Ministres et Monsieur le Ministre, l’expression de notre profonde considération.

Victor Fernandez
Président de Cuba Coopération France

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