18-10-22- PÈRE ALEX ZANOTELLI, SOLIDAIRE AVEC LES PAUVRES ET LES EXPLOITÉS, SUGGÈRE LE BOYCOTT
La Fête de la Mission semble presque reprendre le flambeau idéal lancé par les jeunes de l'Économie de François à Assise, et analyser les paroles prononcées par le Pape François.
Si, en effet, à Assise, les jeunes ont traité de l'économie à venir, celle qui est nécessaire et incontournable dès maintenant et pour l'avenir, à Milan, les missionnaires exposent leurs expériences directes des effets que ce système économique a déterminés sur la planète et sur presque tous ceux qui la peuplent.
Des réunions serrées avec des invités de marque ont abordé ces questions en profondeur.
Et qui a souvent évoqué la différence évidente entre économie et finance.
Les thèmes des réfugiés climatiques, des migrations internes et de l'eau, un bien commun à mettre à la disposition de tous, ont été au centre des interventions du Père Zanotelli et de Sœur Panza, parmi les protagonistes de la deuxième journée du Festival de Milan.
« Au Sahel, le problème central est le climat : dans cette zone, le climat se dégrade », prévient le Combonien Père Alex Zanotelli.
« Ne pouvant cultiver la terre, il ne reste plus qu'à fuir ».
Les migrants sont donc de plus en plus « climatiques », explique le missionnaire.
L'extrême pauvreté du Sahel, entre le Niger, le Mali et le Burkina, "génère la colère et le mécontentement" des populations, et la colère des populations fait place à la violence des groupes djihadistes qui prennent le pouvoir.
« Enlevez-vous de la tête que l'islam est par nature violent », a plaidé le père Alex. « La religion ne fait que dissimuler la colère face à la pauvreté, mais ce faisant, elle devient un énorme danger.
Mais dans un système profondément injuste, est-il jamais possible qu'en tant que chrétiens nous ne soyons pas présents ? ».
Le problème de la migration interne est celui que ressentent le plus vivement les missionnaires, même en Asie, qui partagent de près le drame des jeunes contraints de quitter leurs villages pour s'installer en ville.
Sœur Annamaria Panza, missionnaire de l'Immaculée Conception au Bangladesh, a expliqué le drame des jeunes qui, malgré leurs études, ne trouvent pas de travail et sont contraints de déménager à la périphérie des grandes villes.
"Beaucoup de jeunes finissent l'école, ils veulent faire fortune en ville mais n'arrivent pas à s'améliorer comme ils le souhaiteraient. Ceux qui émigrent doivent subvenir aux besoins de toute leur famille, ils ont de grandes responsabilités ».
Travailler dans le textile au Bangladesh, c'est être exploité, dans des conditions d'insécurité et de grande précarité.
« Quand apprendrons-nous à boycotter ? se demande le Combonien.
C'est pourquoi le Père Alex nous invite, nous Occidentaux, à boycotter certaines marques de vêtements qui sont le résultat d'un travail sous-payé en Asie.
Et il rappelle que dans les capitales africaines vivre dans des bidonvilles est la norme : « à Nairobi 70% des gens vivent dans des cabanes, il y a 200 millions d'habitants de bidonvilles ».
Un autre problème crucial, à toutes les latitudes, est la rareté de l'eau.
« L'eau doit rester entre les mains du public : en 2040 en Italie, nous aurons moins de 50 % de disponibilité en eau, l'eau c'est la vie », a conclu le père Alex.
Lors de cette rencontre, le Père Alex, un Combonien qui a toujours été impliqué dans les questions économico-financières dont nous parlons ces jours-ci, a proposé sa propre recette, celle de la rébellion non violente.
Un thème pas nouveau pour les sensibilités catholiques.
« Il est inutile que nous regardions les gouvernements, dit le père Alex, ils sont prisonniers de la finance », déclara-t-il.
Et il a proposé sa propre recette, celle d'un boycott réfléchi des produits qui ne reflètent pas l'éthique et la sensibilité aux valeurs évangéliques.
Le thème des choix revient. Le thème d'agir maintenant pour construire un avenir juste et durable.
L'empreinte du Pape François et sa vision de l'économie deviennent concrètes et tangibles, chaque chrétien est appelé à se situer par rapport à elle.
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