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Publié par JACQUES ALLARD

 

L'entrée en grève des dockers de Liverpool, après 10 jours de "pause" forcée par les institutions britannique à l'occasion de la mort de la reine du Royaume-Uni, remet la guerre sociale au centre du jeu politique anglais. 

Premier article : Retour sur la mobilisation sociale, notamment des cheminots, au Royaume-Uni

 

 

Dans un contexte d’augmentation des prix dépassant les 10 % annuels, de mise à genoux des finances des foyers ouvriers et populaires par les fournisseurs d’énergie, la classe ouvrière britannique a fait, selon la formule consacrée, son « retour » sur la scène de la lutte de classe.

 

 

A l’appel du syndicat Rail Maritime Trade Union (RMT) affilié depuis 2013 à la Fédération Syndicale Mondiale, ainsi que le syndicat catégoriel des conducteurs de trains ASLEF, les cheminots de la dizaine d’opérateurs privés se partageant les différents « marchés » en Ecosse, Angleterre et Pays de Galles se sont mis en grève, avec les cheminots du gestionnaire de réseau « Network Rail ». Les cheminots ont à plusieurs reprises au cours des derniers mois, cessé le travail de manière massive et déterminée.

 

 

A l’image de l’ensemble des travailleurs, les cheminots sont déterminés à imposer des augmentations générales de salaires à la hauteur de l’inflation. A cela s’ajoute la volonté de mettre en échec le plan de suppression d’emploi massif dans les gares et sur le réseau demandé par le gouvernement aux opérateurs privés.

 

 

En effet, les opérateurs privés et le gouvernement prétextent la nécessité de « rembourser » par cette saignée les fonds publics réclamés par les magnats du rail pendant les confinements et la baisse d’activité et de recettes imputée au COVID-19. Sont également menacés divers accords et usages en vigueur dans plusieurs réseaux.

 

 

Pourtant, les effectifs sont déjà comprimés au maximum : c’est ainsi que dans la majorité des réseaux, le plan de transport prévu ne peut être que tenu si les cheminots, notamment les conducteurs et les accompagnateurs, effectuent toutes et tous un volume très important d’heures supplémentaires de manière volontaire ! La capacité du RMT à organiser cette grève de manière coordonnée est d’ailleurs remarquable, tant les obstacles légaux mis au travers des syndicats pour appeler à la grève sont nombreux.

 

 

D’autres secteurs, comme les dockers, les postiers, des conducteurs de bus (dont ceux de Liverpool qui ont, après 29 jours de grève, imposé satisfaction), infirmières, enseignants, se sont depuis lancés dans des grèves similaires ou se préparent à le faire. La confédération Trade Union Congress (TUC) brille cependant par son incapacité à coordonner toutes ces grèves de manière à leur donner une stratégie commune et un objectif commun.

 

 

Dans ce contexte, une délégation de cheminots syndiqués au sein de syndicats CGT affiliés à la FSM, se sont rendus, à l’invitation de leurs camarades au sein du RMT, sur les piquets de grève. Des travailleurs des transports du syndicat italien USB (Union Syndicale de Base) de la FSM s’y sont rendus également, dont des responsables du bureau régional européen de la FSM qui a impulsé ce type d’initiatives. Ils y ont tous pris la parole pour apporter leur soutien, ont versé à leur caisse de grève, et ont participés à leur manifestation notamment à Manchester. Ils se sont engagés à rendre compte de leur voyage auprès de leurs camarades et à s’appuyer dessus pour défendre aussi en France la nécessité d’un mouvement similaire.

 

 

A ces mouvements de grève vient s’ajouter le lancement d’une campagne « Enough is Enough ! » (« trop c’est trop ! ») visant à coaliser à la fois les mouvements appelant au refus de payer les factures délirantes des fournisseurs d’énergie, les salariés en grève des différentes industries, divers associations et organisations de luttes. Des meetings monstres se sont multipliés dans le cadre de cette campagne.

 

 

Reste à voir quel issu se dessinera. La classe ouvrière dispose du pouvoir de mettre à l’arrêt l’économie : charge aux militants lutte de classe partout en Grande Bretagne de construire un tel mouvement ayant pour centre de gravité la grève de masse.

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