02-10-22- PATRICIA, MA PETITE OSTENDAISE (YVAN BALCHOY)
Patricia, ma petite Ostendaise,
Nous avions commencé par discuter
de problèmes de société
puis, partie de ma thèse
sur Dostoïevski et sa liberté,
tu m'as bien vite mené
à faire avec avidité
le décompte de tes tâches de beauté
de ton visage ingénu
à tes seins si menus
le long de ton corps nu
jusqu'au flamboyant de ta fleur
dont tu m'appris sans mal
à découvrir chaque pétale
à respirer toutes les senteurs
tandis que mes mains avides
n'ayant pour guide
que leur fougueux désir
appréciaient la plasticité de tes formes
qui éveillèrent en moi l'homme
au détour des chemins du plaisir.
Bref, tout ce qu'on m'avait interdit
au nom d'un hypothétique paradis
je le retrouvais ici
à ce carrefour où ta tendresse
s'enhardissait des plus folles caresses
Nous n'avons pas fait l'amour
ni parlé de "toujours"
mais, nous nous hommes aimés
sans arrière pensée
n'ayant d'autre fin
que de calmer notre faim.
Si l'éternité ne fut jamais ta promesse
au joli rendez-vous de nos ivresses,
un joli jour de printemps
tu m'envoyas pourtant
enveloppé dans du papier d'argent
un tableau magnifique
où sur un abstrait
éclatant de couleurs
tu me livrais mirifique
un peu de ton jardin secret
beaucoup de ton coeur.
Puis peu à peu
je me suis senti hors-jeu
et tu m'as quitté
pour te donner
à plus assoiffé
à plus déshérité
J'en ai été tout retourné
un peu blessé
Si depuis lors d'autres rencontres
ont peu à peu atténué ton ombre,
jamais je n'oublierai nos nuits torrides
ni la splendeur de ton corps
qui me réveilla de bâbord en tribord.
Aujourd'hui, il me reste mes souvenirs,
ta troublante peinture
qui te perdure,
ton merveilleux sourire
qui m'offrit tant de plaisir,
l'absolu de ton abandon
le plus merveilleux de tes dons
et ce prénom de Patricia
qui chante en moi
comme un Alléluia.
écrit d'espérance
après tant d'années de silence
Yvan Balchoy