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Publié par YVAN BALCHOY

07-07-22- LES REVELATIONS DE WIKILEAKS CONTREDISENT LES RECITS OFFICIELS REPRIS PAR LES MEDIAS INSTITUTIONNELS. ( JULIAN ASSANGE -LE GRAND SOIR)

(Les révélations de Wikileaks contredisent les récits officiels repris par les médias institutionnels

Julian ASSANGE
Cet article de Julian Assange date de novembre 2012. Publié ici en guise de rappel de celui qui a été trahi et abandonné par les médias institutionnels, qui l’ont traité de tous les noms pour son travail altruiste en faveur de notre droit de savoir. A vous de juger (NdT)

Jeudi 29 novembre, Bradley Manning a témoigné pour la première fois depuis son arrestation il y a deux ans et demi à Bagdad. Aujourd’hui marque également le deuxième anniversaire des premières unes dans le monde entier du Cablegate, une archive de 251287 câbles diplomatiques du département d’État américain - des messages envoyés entre le département d’État et ses ambassades, consulats et missions diplomatiques dans le monde. En collaboration avec un réseau de plus de 100 organes de presse, nous avons révélé l’éventail complet des techniques utilisées par les États-Unis pour s’imposer dans le monde. Le jeune analyste du renseignement Bradley Manning est détenu en tant que source présumée.

WikiLeaks a fait l’objet d’attaques, des politiciens américains et des experts de droite demandant que nous soyons tous désignés comme des terroristes, certains appelant même à mon assassinat et à l’enlèvement de notre personnel. Lors de l’émission Meet The Press, le vice-président Joe Biden m’a qualifié de "terroriste high-tech", tandis que le sénateur Joe Lieberman a demandé que nous soyons poursuivis en vertu de la loi américaine sur l’espionnage. Le porte-parole du ministère de la Justice, Dean Boyd, a admis, pas plus tard qu’en juillet 2012, que l’enquête du ministère de la Justice sur WikiLeaks était en cours, et le Pentagone a renouvelé ses menaces à notre encontre le 28 septembre, déclarant que notre travail était un "crime en cours". En conséquence, j’ai obtenu l’asile politique et je vis maintenant à l’ambassade d’Équateur à Londres, entouré de policiers armés, tandis que la contribution du FBI dans l’enquête "de l’ensemble du gouvernement" contre nous, selon le témoignage du tribunal, avait atteint 42135 pages en décembre de l’année dernière.

En début de semaine, WikiLeaks a publié des documents de la Commission européenne montrant que le sénateur Lieberman et le membre du Congrès Peter T. King ont directement influencé les décisions de PayPal, Visa et MasterCard de bloquer les dons à WikiLeaks, qui a bloqué 95 % de nos donateurs depuis décembre 2010. La semaine dernière, le Parlement européen a exprimé sa volonté que la Commission empêche le blocage arbitraire de WikiLeaks.

Bradley Manning, qui est présumé être une source des câbles, a commencé à témoigner jeudi sur son traitement préalable au procès, qui, selon le rapporteur spécial des Nations unies Juan Mendez, était "au minimum un traitement cruel, inhumain et dégradant en violation de l’article 16 de la Convention contre la torture." Le capitaine William Hoctor, le psychiatre du gouvernement ayant 24 ans d’expérience qui a évalué Manning à la base de Quantico, en Virginie, a témoigné que les commandants de brigade avaient ignoré ses recommandations concernant la détention de Manning, ce qu’il n’avait même pas connu dans le cadre de son travail à la prison de Guantánamo Bay.

Bradley Manning est détenu sans procès depuis 921 jours. Il s’agit de la plus longue détention avant procès d’un soldat de l’armée américaine depuis au moins la guerre du Vietnam. Selon le droit militaire américain, le maximum est de 120 jours.

Les documents que Bradley Manning aurait divulgués ont mis en lumière des exemples étonnants de subversion du processus démocratique par les États-Unis dans le monde entier, d’évitement systématique de l’obligation de rendre des comptes pour des atrocités et des meurtres, et de nombreux autres abus. Nos archives de câbles du département d’État sont apparues dans des dizaines de milliers d’articles, de livres et d’ouvrages savants, illustrant la nature de la politique étrangère des États-Unis et les instruments de leur pouvoir national. À l’occasion du deuxième anniversaire du lancement du Cablegate, je souhaite mettre en lumière certaines des histoires qui en sont ressorties.

Une guerre de terreur

La guerre contre la terreur menée par les États-Unis a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes, attisé la violence sectaire et tourné en dérision le droit international. Les victimes et leurs familles luttent pour que leur histoire soit reconnue, et le fait que les États-Unis évitent systématiquement de rendre des comptes pour les crimes de guerre revient à nier leur droit d’être considérés comme des êtres humains. De plus, comme les États-Unis s’appuient de plus en plus sur des opérations militaires clandestines menées hors de tout contrôle gouvernemental, l’exécution de cette guerre contre la terreur en pleine expansion est de plus en plus découplée du processus démocratique. Alors que le président Obama avait promis au peuple américain en 2008 de mettre fin à la guerre en Irak, les troupes américaines n’ont été retirées que lorsque des informations provenant d’un câble ont relancé l’examen international des abus commis en Irak, ce qui a entraîné le refus d’accorder une immunité permanente aux troupes américaines en 2012 ou au-delà....

 

La Realpolitik du lobbying commercial

Les câbles du département d’État montrent que les responsables américains et leurs partenaires commerciaux adoptent une position par défaut selon laquelle ils ont un droit intrinsèque aux ressources et à la domination du marché dans le monde entier.

Dans un câble de 2007 adressé au représentant américain au commerce, l’ambassadeur américain Craig Stapleton a suggéré d’adopter une approche dure envers l’Union européenne en raison de sa résistance aux produits et aliments génétiquement modifiés américains. Le refus de la France d’adopter les OGM et la biotechnologie agricole, selon l’ambassadeur Stapleton, conduirait à un rejet général des OGM en Europe, et il a suggéré des représailles pour aider les Français à voir les choses différemment :

"La Country Team Paris recommande de dresser une liste de représailles ciblées qui causent une certaine douleur dans toute l’UE, puisqu’il s’agit d’une responsabilité collective, mais qui se concentrent aussi en partie sur les principaux coupables. La liste doit être mesurée plutôt que brutale et doit être viable sur le long terme, car nous ne devons pas nous attendre à une victoire rapide."

Les câbles montrent également que les États-Unis ont révoqué les visas de Xavier Neira, alors candidat à la présidence de l’Équateur, et de sept autres personnes en raison de leur implication dans une affaire judiciaire contre la société pharmaceutique américaine Pfizer pour concurrence déloyale. La décision de révoquer leurs visas a coïncidé avec les prochaines élections présidentielles et une décision de justice imminente sur cette affaire. Dans leur explication de la révocation, les autorités citent la "corruption" et l’affaire contre Pfizer.

La société pétrolière Shell, basée aux États-Unis, a une longue et sordide histoire au Nigeria, et ses représentants ont parlé ouvertement de ses activités dans le pays. Lors d’une réunion en 2009, des représentants de Shell ont déclaré à des responsables américains qu’ils seraient en mesure d’influencer le projet de loi sur l’industrie pétrolière de 2009 du gouvernement nigérian afin de servir leurs intérêts.

Des câbles de 2005 soulignent la détermination des États-Unis à "améliorer le climat d’investissement" pour les sociétés minières au Pérou. Des représentants du Canada, du Royaume-Uni, de l’Australie, de la Suisse et de l’Afrique du Sud se sont réunis pour élaborer des stratégies visant à contourner les protestations contre l’exploitation minière émanant d’un groupe diversifié d’ONG, de l’Église catholique et de Péruviens autochtones. Une fois que les manifestations ont tourné à la violence, les États-Unis en ont fait une excuse pour surveiller des groupes d’ONG comme Oxfam et Friends of the Earth, et ont demandé au gouvernement péruvien de renforcer la sécurité en prenant le contrôle des routes et des zones de transit.

Dans d’autres cas, des fonctionnaires de l’ambassade des États-Unis ont aidé à faire pression pour ou contre certains textes de loi en fonction des intérêts commerciaux des États-Unis. Des fonctionnaires américains ont fait pression au nom de Visa et MasterCard contre un projet de loi en Russie qui aurait créé un système national de paiement par carte, privant Visa et MasterCard de leurs parts de marché.

Duplicité stratégique sur les droits de l’homme et la liberté de la presse

Un câble résumant une réunion avec un directeur d’Al Jazeera montre que les responsables américains s’attendaient à ce qu’un reportage spécial contenant des images explicites de blessés irakiens soit modifié et que ses images soient retirées. Dans un autre câble, il est demandé au directeur d’expliquer l’absence de couverture par Al Jazeera des élections et des manifestations en Iran, par opposition à sa couverture "intensive" de Gaza.

La cinquième flotte de la marine américaine est basée dans le royaume de Bahreïn, et les États-Unis ont entretenu des relations mutuellement bénéfiques avec les dirigeants du pays au cours des dernières années. Dans un câble, l’ambassadeur américain à Bahreïn faisait l’éloge du pays et de son roi, soulignant que des entreprises américaines y avaient remporté d’importants contrats. Ce même régime a brutalement réprimé les manifestants pendant le printemps arabe, et les autorités bahreïnies ont fermé les sites web et les publications dissidentes. Alors que le département d’État américain a sévèrement condamné la répression des manifestations après les élections de 2009 en Iran,il est resté silencieux sur les tueries commises à Bahreïn.

La monarchie thaïlandaise mise à nu

La loi thaïlandaise sur la lèse-majesté empêche quiconque dans le pays de parler ouvertement de la monarchie sans risquer de graves sanctions. De ce fait, tout rapport sur l’évolution de la situation politique dans le pays est censuré, et la connaissance du public sur l’environnement politique du pays est très limitée. Le journaliste Andrew MacGregor Marshall a quitté son emploi à Reuters pour écrire son livre Thailand’s Moment of Truth, en utilisant les câbles thaïlandais qui exposent pour la première fois des aspects obscurs et tabous de la politique, de l’histoire et des relations internationales de la Thaïlande.

Les États-Unis s’efforcent de remodeler les points de vue et la législation mondiale sur la propriété intellectuelle et le droit d’auteur

Des groupes de pression basés aux États-Unis travaillent main dans la main avec des fonctionnaires du département d’État américain dans le monde entier pour faire pression de manière agressive en faveur de la législation et des accords commerciaux qui favorisent les entreprises américaines telles que Google, Facebook, Apple et Microsoft, ou les grands studios de cinéma tels que Disney, Paramount, Sony et Warner.

Un câble de 2006 en provenance du Japon décrit les premières ébauches de propositions pour un "étalon-or" dans l’application des droits de propriété intellectuelle, appelé ACTA. Cette norme était censée donner aux détenteurs de la propriété intellectuelle des pouvoirs beaucoup plus importants, même au détriment de la vie privée des citoyens et de l’application régulière de la loi. L’ACTA a ensuite été négocié en secret, à l’insu du grand public, jusqu’à ce que WikiLeaks divulgue le premier projet en 2008. Dans l’industrie cinématographique, le groupe de pression des studios de cinéma a conspiré avec son homologue australien pour établir un précédent juridique permettant de tenir un fournisseur d’accès à Internet responsable d’une violation des droits d’auteur en Australie. Quel est l’effet de ces pressions ? Il s’agit d’un environnement mondial où la législation et les précédents juridiques sont établis au profit des détenteurs de propriété intellectuelle qui sont riches, puissants et influents - même au détriment du bien public.

Briser le monopole de l’influence

Les exemples que je présente ci-dessus ne représentent qu’une petite fraction de ce qui a été révélé par le matériel de WikiLeaks. Depuis 2010, les gouvernements occidentaux ont tenté de dépeindre WikiLeaks comme une organisation terroriste, ce qui a entraîné une réaction disproportionnée de la part de personnalités politiques et d’institutions privées. Il est vrai que les publications de WikiLeaks peuvent changer le monde et l’ont fait, mais ce changement a clairement été pour le mieux. Deux ans plus tard, aucune plainte pour préjudice individuel n’a été présentée, et les exemples ci-dessus montrent clairement qui a du sang sur les mains.

Dans les grandes démocraties occidentales, le discours politique est tellement contrôlé depuis si longtemps qu’il n’est plus choquant de voir des experts occidentaux se substituer aux victimes du tiers-monde ou de voir un président américain monter sur un podium pour recevoir son prix Nobel de la paix et plaider en faveur de la guerre. En fait, il n’est plus certain qu’un média tel que le New York Times commette aujourd’hui le même acte qu’en 1971, lorsque Daniel Ellsberg a divulgué les Pentagon Papers.

Lors d’un débat entre Daniel Ellsberg et Jill Abramson, rédactrice en chef du New York Times, sur les Pentagon Papers, Ellsberg a exprimé son désaccord sur l’acquiescement du Times à la demande de l’administration Bush de retarder l’article de James Risen sur les écoutes sans mandat de la NSA jusqu’après les élections de 2004. Abramson s’est montré équivoque :

"Le problème, c’est que lorsque le gouvernement dit - vous savez - qu’en publiant un article, vous nuisez à la sécurité nationale, vous aidez les terroristes. Je veux dire, il y a encore des gens aujourd’hui qui soutiennent que le programme de la NSA était le joyau de la couronne, le programme antiterroriste le plus précieux que l’administration Bush avait mis en place, et que le Times a eu terriblement tort de le publier."

Pendant le même débat, Daniel Ellsberg a déclaré à propos des Pentagon Papers :

"Le secret de ces documents a jusqu’à présent condamné à mort plus de 30 000 Américains et plusieurs millions de Vietnamiens. Et le fait de continuer à les garder secrets contribuera sans aucun doute à la mort de dizaines de milliers d’autres Américains, et ainsi de suite. Je pense que c’est vrai. Mais cela se retrouve dans l’affaire WikiLeaks, en ce moment même."

Depuis la publication des câbles diplomatiques, WikiLeaks a poursuivi ses activités malgré le blocus financier, publiant des documents divulgués d’entreprises qui vendent des dispositifs d’interception de masse à des agences d’espionnage d’État du monde entier ; les profils de presque toutes les personnes détenues à la prison de Guantánamo Bay ; les manuels de politique des États-Unis sur la détention des prisonniers militaires dans le cadre de la guerre contre la terreur ; les bases de données de renseignements de la société de renseignement privée Stratfor ; et des millions de documents provenant de l’intérieur du gouvernement syrien. Les informations que nous avons divulguées contredisent le discours politique contrôlé et claironné par les médias institutionnels et les gouvernements occidentaux pour façonner la perception du public.

Nous poursuivrons notre combat contre le blocus financier, et nous continuerons à publier. Les menaces du Pentagone à notre encontre rendent un mauvais service aux États-Unis et seront ignorées.

Julian Assange
Rédacteur en chef et fondateur, WikiLeaks

Avec les remerciements à WikiLeaks Press pour les recherches.

Traduction "préférez-vous un monde avec Wikileaks et Julian Assange ou un monde sans  ?" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

»» https://www.huffpost.com/entry/wikileaks-bradley-manning-testifies-cab...
URL de cet article 38100
https://www.legrandsoir.info/les-revelations-de-wikileaks-contredisent-les-recits-officiels-repris-par-les-medias-institutionnels.html

Si vous voulez lire l'article intégral de Julian ASSANGE, victime de l'injustice Britannique avec le risque d'être envoyé aux États terroristes unis d'Amérique du Nord où il risque plus de cent ans de prisons pour avoir divulgué des crimes de guerre commis par les USA et l'OTAN, REFEREZ-VOUS A L'EXCELLENT SITE DU "GRAND SOIR" QUE JE VOUS RECOMMANDE VIVEMENT. (YB)

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