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Publié par YVAN BALCHOY

LA REVOLUTION D'OCTOBRE : normale ou monstrueuse?

 

 

 

 

 

Un pays arriéré, jeté dans le capitalisme entre l’ukase de 1861 abolissant le servage et la mise en coupe réglée de cette Caverne d’Ali Baba, depuis les années 1890, par les puissances impérialistes développées.

La masse des paysans, plus de 80% de la population, fut soit privée de terre, soit enfoncée, plus gravement au fil des générations, dans la dette du rachat obligatoire des terres devenues « libres », à la superficie réduite à quasi rien (les paysans français avaient, eux, arraché en juillet 1793, au terme d’une lutte ininterrompue de quatre ans, l’abolition des droits seigneuriaux sans indemnité).

La classe ouvrière issue de ce monde paysan misérable fut surexploitée par la grande bourgeoisie nationale et plus encore par les tuteurs de cette dernière, les grands groupes bancaires et industriels étrangers (français, britanniques, allemands, suisses, américains), qui, depuis l’ère du ministre de Witte, contrôlaient toute l’économie moderne.

Concentrée plus qu’en tout autre pays dans les grandes villes   capitale politique, Saint-Pétersbourg-Petrograd, en tête, avec l’énorme usine d’armement Poutilov   , elle était combative :  40% des 3 millions d’ouvriers d’avant 1914 travaillaient dans des usines de plus de 1 000 ouvriers, et « la courbe des grèves » enfla sans répit du second semestre 1914 à février 1917, passant de 30 000 à 700 000 grévistes.

La guerre russo-japonaise de 1904, insigne manifestation des appétits des grands impérialismes rivaux pour le pactole russe, s’était achevée, vu l’ineptie militaire du régime tsariste, sur un fiasco aussi cuisant que celui qui avait mis fin à la guerre de Crimée. Avec pour conséquence la révolution de 1905, dans laquelle Lénine, chef de la fraction « bolchevique » (majoritaire au congrès de Londres de 1903) du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), vit, après coup, « le plus grand mouvement du prolétariat après la Commune » et « la répétition générale » de celle de 1917.

L’échec du mouvement fondateur des « conseils » (soviets), nouveau mode d’expression et de pouvoir populaires, fut suivi d’une terrible et durable répression : plus que jamais, l’empire fut une prison des peuples, chérie absolue du grand capital français prêteur de crédits garantis par l’État français et « tondeuse de coupons” » (1).

Cet échec retarderait de cinquante ans l’échéance d’une nouvelle révolution, à moins, pensait Lénine, d’une crise ou d’une guerre. La suite raccourcit les délais en conjuguant les deux.

Le système tsariste s’avéra aussi inepte qu’habituellement dans la conduite de la guerre générale. Sa chair à canon ne disposa même pas du minimum de munitions, la Russie fabriquant de 1914 à 1917 9 fois moins de cartouches et fusils que nécessaire.

Baisse de la production agricole de près du quart, gabegie des réquisitions, récoltes pourrissant sur les lieux de production, insurmontables problèmes de transport, catastrophe du ravitaillement : début 1917, même sur le front, la ration de pain ne dépassait pas la journée et les soldats-paysans (95% de l’armée) rentraient à pied chez eux.

C’était pire en ville, à Moscou et Petrograd notamment. La faim fut « la cause immédiate de la révolution » de février (1). Celle-ci aboutit à l’abdication de Nicolas II, qui « avait fait l’unanimité contre lui ».

 

Une révolution logique

 

Les bolcheviques, exilés, comme Lénine (en Finlande), ou clandestins en Russie, étaient certes alors ultra-minoritaires. Mais ils cessèrent vite de l’être car le peuple russe, avide de réformes profondes, dut constater que son sort ne changeait pas. Il fut au fil des mois amèrement déçu par ceux auxquels il avait accordé sa confiance, tels les socialistes-révolutionnaires qui avaient depuis longtemps promis la terre à ceux qui la travaillaient

 

Lisez l'article intégral  d'Annie  Lacroix-Riz à l'adressse suivante :

https://www.investigaction.net/fr/la-revolution-doctobre-normale-ou-monstrueuse/

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