21-08-21- TEMOIGNAGE DE STEPHAN HESSEL, UN JUIF RESISTANT, RESCAPE DES CAMPS : CRITIQUER ISRAËL, EST-CE DE L'ANTISEMITISME ?
Occupation nazie "inoffensive": critiquer Israël, est-ce de l'antisémitisme ?
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Par stephanehessel
Ambassadeur de France
Stéphane Hessel a comparé dans un journal allemand l'occupation allemande en France et celle d'Israël en Palestine. Des propos qui ont fait bondir Jonathan Hayoun, président de l'Union des Étudiants Juifs de France (UEJF), sur le Plus. Stéphane Hessel lui répond.
Édité par maximebellec Auteur parrainé par helenedecommer
On me reproche ces derniers temps des propos tenus, il y a de cela un an et demi, dans le journal allemand "Frankfurter Allgemeine Zeitung". Il y était en effet question de mon expérience de déporté dans plusieurs camps allemands, et par la suite de mon retour en France. Le moment où j’évoque, en parlant de la politique d’Occupation allemande, la politique du gouvernement israélien, a été le déclencheur de cette incompréhension, et je le regrette.
Ce que je voulais dire, c’est que l’occupant allemand était bien entendu nuisible à nos compatriotes, mais qu’il n’y avait pas chez eux la volonté de les empêcher de se rendre au théâtre, de circuler, ou d’aller à l’université. C’est pour cela que j’ai voulu comparer ce qu’était l’occupation allemande – qui n’est pas le nazisme dans sa globalité – et la politique d’occupation israélienne en Palestine. Dans ces territoires occupés, les Palestiniens sont dans une constante mise à l’épreuve par la présence israélienne. Je pense en particulier au cas de Gaza : jamais l’occupation allemande n’a entouré le territoire français de tels obstacles.
Je n’exonère pas un seul instant l’Allemagne nazie des crimes qu’elle a commis, je trouve simplement intéressant d’observer que lorsque la France était occupée, dans un grand nombre d’occasions, les Français étaient libres de leurs mouvements.
Je regrette cependant qu’avec la rapidité avec laquelle on peut lire ma déclaration dans le "Frankturter Allgemeine Zeitung" (FAZ), on y voit une mise en parallèle, en équivalence de l’horreur du nazisme et de la politique du gouvernement israélien. Mes amis considèrent parfois que je suis injuste avec Israël, et je sais bien que toute comparaison est toujours dangereuse, et risquée.
Il serait faux de croire que je suis un pourfendeur de la réalité de l’État d’Israël. Je dis simplement que le gouvernement israélien actuel ne représente bel et bien qu’une façon de gouverner. Il suffit d’être allé là-bas pour constater que cette politique d’occupation est "sociocidaire". Par "sociocide", je veux dire que cette politique empêche tout bonnement la société palestinienne de respirer.
Est-il permis de critiquer Israël sans être suspect d'antisémitisme ?
Pour répondre à la tribune de Jonathan Hayoun, ici sur le Plus, je dirais qu’il est allé au bout de sa pensée. Je souhaiterais l’interrompre au moment où il parle de ma comparaison entre les deux politiques d’occupation, qui sont deux manières de vivre bien différentes. Je ne fais aucun parallèle entre l’horreur du nazisme et l’attitude illégale d’un Etat. De là à parler d’un "point d’Archimède" par lequel je "renverse[rais] les valeurs" et ferais ce parallèle, il faut aller très loin.
Je reconnais là une réaction, qu’on ne rencontre pas que chez les Juifs, selon laquelle toute critique du gouvernement israélien est considérée comme étant de l’antisémitisme. Si l’on ne peut pas critiquer Israël, alors on ne pourra plus rien dire pour stigmatiser cette occupation.
Normalement, je me défends de répondre à certaines attaques. Quand est paru "Indignez-vous !", où figurait déjà ma critique d’Israël, j’en ai connu bon nombre.
Je voudrais dire que si je critique la politique de cet État, c’est parce que je suis un partisan des Nations Unies. Le fascisme, le nazisme et la Shoah ont été ce sur quoi l’on s’est appuyé après la guerre dans les préambules de la Charte des nations unies et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, en référence à ces libertés trahies.
Oui, le nazisme est "l’icône du mal universel", à laquelle on se réfère quand on pense par exemple aux génocides arménien ou rwandais. Les expressions que j’ai employées dans ce texte sur le FAZ étaient peut-être rapides, vite écrites, et vite lues. Mais Jonathan Hayoun s’est trompé, et je lui pardonne volontiers. S’il veut me faire passer pour un négationniste, il aura bien du mal à le faire croire à mes amis.
https://leplus.nouvelobs.com/contribution/591191-occupation-nazie-inoffensive-critiquer-israel-est-ce-de-l-antisemitisme.html
Une rencontre très critiquée avec le Hamas
Stéphane Hessel s'est rendu à de nombreuses reprises dans les Territoires palestiniens. C'est notamment le cas en 2008, à l'occasion d'une mission d'observation à Gaza et à Ramallah, qui le conduit également en Israël, à Jérusalem. En octobre 2010, il se rend en compagnie du philosophe Régis Debray au Centre culturel français à Gaza.
A cette occasion, il rencontre une délégation menée par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh. Le Crif réagit alors sur son site. "Ces rencontres n’ont pas été que culturelles et Stéphane Hessel et Régis Debray n’ont pas hésité à rencontrer le chef d’une organisation terroriste." Selon ce dernier, "c'est Ismaïl Haniyeh qui a su, par un de ses intermédiaires, que nous étions à Gaza". Selon Le Point, les deux hommes auraient par ailleurs évoqué le sort de Gilat Shalit, le soldat franco-israélien retenu, à l'époque, dans la bande de Gaza.
https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/hessel-un-pro-palestinien-qui-indignait-les-defenseurs-d-israel_270165.html
NOTE D'YVAN BALCHOY
Je rappelle que les nazis appelaient terroristes tous ceux qui résistaient à leur tyrannie. Le CRIF en suivant l'impérialisme américain appelle terrorisme la résistance armée Palestinienne qui a autant de raisons de combattre Ta'hal sur son territoire que nos résistants les nazis chez nous. Je considère personnellement que le mot terroriste (qui provoque la terreur) a beaucoup plus de sens appliqué aux USA par exemple dans les nombreux coups d'état fomentés en Amérique du Sud et appliqué à Israël dont son régime d'occupation assume le meurtre des civils résistants à la tyrannie sioniste.
Le CRIF ne méritrait-il pas la même exclusion que le CCIF ! (YB)