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Publié par JACQUES ALLARD

Des faits réels écrits à Guantánamo pendant son incarcération, l’auteur Mohamedou Ould Slahi revient sur une décennie d’enfer.

Un destin brisé

L’histoire de Mohamedou Ould Slahi n’est pas banale et pourtant pas isolée non plus. Ce jeune mauritanien est devenu prisonnier de Guantánamo en 2002. Il est accusé entre autres d’avoir participé au complot de l’an 2000 et aux attentats du 11 septembre 2001  aux États-Unis. Les États-Unis sont venus le chercher en Mauritanie et l’ont arraché à sa famille pour l’incarcérer. Cet enlèvement a été qualifié d’illégal. Ces carnets sont le récit d’un long combat contre la justice américaine et pour l’innocence. Le début du récit est consacré à prouver l’innocence de Mohamedou. Larry Sims a fait le travail de rassembler des compte-rendu, des documents et des jugements pour exposer au mieux l’implication de l’auteur dans ces affaires. Au-delà d’avoir à cœur de prouver son innocence, l’auteur souhaite lever l’omerta sur des conditions de détention inhumaines et immorales.

Un quotidien tragique

L’auteur raconte son quotidien en prison. Ce quotidien est dur, composé de violences et de misère. Après avoir été violé, il doit subir des interrogatoires sous la torture. Il explique avoir été interrogé tous les jours durant six ans. Cette pression psychologique est marquée au fer rouge dans la mémoire du jeune homme. La lecture de ces carnets ne peut se faire sans peine. Il y raconte la brutalité du système judiciaire américain, les violences répétées, la torture même. Ce témoignage est nécessaire et choquant sachant qu’il relate des faits qui se sont produits dans un pays prônant les droits de l’Homme.

Mohamedou n’a été libéré qu’en 2016. Il est resté 14 ans emprisonné à Guantánamo alors que le pays n’avait aucune charge contre lui.

La censure américaine

Inévitablement, les carnets de Mohamedou Ould Slahi se sont heurtés à la censure. Les pages sont ponctuées de trous ou de blocs noirs qui sont les traces laissées par le gouvernement américain. Nous pouvons compter 2600 blocs noirs. Les censures ont été faites sur des noms, des lieux ou encore des faits.

Une adaptation attendue

Le célèbre acteur Tahar Rahim arrive bientôt sur grand écran pour interpréter le rôle de Mohamedou Ould Slahi. Après son succès sans précédent dans la série Netflix Le Serpent, l’étoile montante du cinéma est attendue avec impatience dans Désigné Coupable, produit par Kevin MacDonald.

Ces carnets sont le livre idéal lorsque vous souhaitez vous plonger dans un combat politique et un combat de dignité humaine.

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