16-05-21- LE POIRIER DE LA "CASA LONGA" (PAUL ARRIGHI)
Il était long comme l'espoir,
Lové sur le mur de granit
Qu’il entourait de ses grands bras.
Il semblait un serpent narquois,
Et n'était certes pas très beau,
Mais, bien le meilleur des poiriers.
Quand venaient les jours de Juillet
Les poires commençaient à tomber,
D’abord, bien vertes de couleur ;
Puis, aux premières journées d'août,
Les tendres et jaunes à croquer
Comme de grandes plaines de blé.
L'on pouvait entendre tomber
Ses poires avec un bruit mat,
Qui pleuvaient drues, même la nuit
Et tapissaient le sol herbeux.
C'était la saison des gâteaux,
Des confitures et des compotes.
Les abeilles venaient butiner
Les poires qui jonchaient le sol
Et voletaient autour des mains
Des gourmets venant soupeser
Les plus fermes et les moins brisées.
Qui tombaient parfois de bien haut.
Cher Poirier, vaillant ouvrier,
Aux branches tant ployées de fruits
Que tu en paraissais voûté,
Tu nous donnais sans rechigner
Tant de poires, au parfum vanille
Bien plus que nous pouvions manger.
Paul Arrighi