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Publié par YVAN BALCHOY

 

Il était long comme l'espoir, 

Lové sur le mur de granit 

Qu’il entourait de ses grands bras. 

Il semblait un serpent narquois,

Et n'était certes pas très beau,

Mais, bien le meilleur des poiriers.

Quand venaient les jours de Juillet

Les poires commençaient à tomber,

D’abord, bien vertes de couleur ;

Puis, aux premières journées d'août,

Les tendres et jaunes à croquer

 

Comme de grandes plaines de blé.

L'on pouvait entendre tomber

Ses poires avec un bruit mat,

Qui pleuvaient drues, même la nuit

Et tapissaient le sol herbeux.

C'était la saison des gâteaux,

Des confitures et des compotes.

Les abeilles venaient butiner

Les poires qui jonchaient le sol

Et voletaient autour des mains

Des gourmets venant soupeser

Les plus fermes et les moins brisées.

Qui tombaient parfois de bien haut.

Cher Poirier, vaillant ouvrier,

Aux branches tant ployées de fruits

Que tu en paraissais voûté,

Tu nous donnais sans rechigner

Tant de poires, au parfum vanille

Bien plus que nous pouvions manger.

 

Paul Arrighi

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