27-02-21- BRUNO DAVID PLAIDE EN FAVEUR DU VIVANT POUR EVITER LE NAUFRAGE
Le délai de l'extinction de l'espèce humaine est directement proportionnel à la vitesse de l'extinction accélérée et massive en cours des espèces du monde animal et du monde végétal.
A partir d'un certain moment, il sera trop tard pour réparer ce qui aura disparu par la faute de l'homme. Trois raisons sont invoquées par l'auteur de cet essai : la croissance de la population humaine, la circulation croissante de cette population à la surface de la planète, et enfin le phénomène catalyseur de l'accélération et de la vitesse.
A partir d'un certain moment, il sera trop tard pour réparer ce qui aura disparu par la faute de l'homme. Trois raisons sont invoquées par l'auteur de cet essai : la croissance de la population humaine, la circulation croissante de cette population à la surface de la planète, et enfin le phénomène catalyseur de l'accélération et de la vitesse.
Président du Muséum national d’Histoire naturelle, Bruno David a été chercheur au CNRS et directeur de l’unité Biogéosciences. Paléontologue et biologiste marin de formation, ses recherches l’ont conduit à explorer l’évolution de la biodiversité à partir de modèles actuels comme les fossiles. Il tient, depuis septembre 2020, une chronique quotidienne sur France Culture, le Monde vivant.
Parution : 6 Janvier 2021
A l'aube de la 6e extinction
« Juillet 2019, il fait 42,6 c° au parc Montsouris à Paris, dans le Languedoc on enregistre 46°c à l’ombre. C’est une fournaise. Quelques mois plus tard, des tempêtes de feu ravagent l’Australie et on s’émeut de voir la faune et la flore dévorées par les flammes. Ce fameux mois de juillet 2019 aura été le plus chaud enregistré sur terre depuis que les relevés météorologiques existent. Le réchauffement climatique n’est plus une hypothèse, c’est un fait vérifiable par tous : la banquise arctique a perdu 96% de sa surface en 35 ans, le permafrost, cette bande de gel qui ceinture le grand Nord, recule, et chaque année le niveau des océans montent un peu plus.
Mais le climat et ses effets spectaculaires ne sont que la face la plus visible d’un bouleversement de bien plus grande ampleur qui concerne la vie elle-même. Au cours de sa longue existence, notre planète a connu plusieurs crises majeures, qui, à chaque fois, ont transformé en profondeur le vivant et entraîné l’extinction de la majorité des espèces. Mais l’image d’Épinal qui montre un dinosaure regardant, l’œil inquiet, une météorite s’écraser sur la terre et provoquer son extinction brutale est un mythe. Les crises de la biodiversité avancent masquées, en silence. Ces trente dernières années, un quart des oiseaux d’Europe ont disparu et pourtant nous n’avons pas marché sur des cadavres d’oiseaux le long des routes et des chemins. Aujourd’hui, tout laisse à penser que nous sommes à l’aube d’une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on estime que 500 000 à un million d’espèces sont en train de décliner et que d’ici quelques décennies elles pourraient s’éteindre. L’homme et sa consommation sans cesse croissante d’espace et d’énergie en est la première cause. Si rien n’est fait, cette nouvelle crise majeure de la biodiversité aura bien lieu, et l’humanité, dont la survie et la prospérité dépendent de l’équilibre de des écosystèmes, pourrait elle aussi disparaître. »
Mais le climat et ses effets spectaculaires ne sont que la face la plus visible d’un bouleversement de bien plus grande ampleur qui concerne la vie elle-même. Au cours de sa longue existence, notre planète a connu plusieurs crises majeures, qui, à chaque fois, ont transformé en profondeur le vivant et entraîné l’extinction de la majorité des espèces. Mais l’image d’Épinal qui montre un dinosaure regardant, l’œil inquiet, une météorite s’écraser sur la terre et provoquer son extinction brutale est un mythe. Les crises de la biodiversité avancent masquées, en silence. Ces trente dernières années, un quart des oiseaux d’Europe ont disparu et pourtant nous n’avons pas marché sur des cadavres d’oiseaux le long des routes et des chemins. Aujourd’hui, tout laisse à penser que nous sommes à l’aube d’une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on estime que 500 000 à un million d’espèces sont en train de décliner et que d’ici quelques décennies elles pourraient s’éteindre. L’homme et sa consommation sans cesse croissante d’espace et d’énergie en est la première cause. Si rien n’est fait, cette nouvelle crise majeure de la biodiversité aura bien lieu, et l’humanité, dont la survie et la prospérité dépendent de l’équilibre de des écosystèmes, pourrait elle aussi disparaître. »
Bruno David
Plus qu’un cri d’alarme, A l'aube de la 6e extinction est un plaidoyer pour le vivant sous toutes ses formes et un guide pratique, à hauteur d’homme, pour éviter le naufrage, posant ainsi les jalons d’une éthique pour la planète, sans moralisme ni culpabilisation. Est-il trop tard ou pouvons-nous éviter le pire ? La réponse est entre nos mains.Bruno David : biographie, actualités et émissions France Culture
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