15-02-21- EMMANUEL AU PAYS DES MERVEILLES (DOMINIQUE MUSELET-LE GRAND SOIR)
Emmanuel au pays des merveilles
Dominique MUSELET
Depuis le 26 août 2014, date à laquelle l’espoir français de la finance internationale a été nommé ministre de l’Économie et nous a pris en main, nous assistons au match titanesque qui oppose Macron et les nantis à 80% du peuple français.
Jusqu’en décembre 2018, notre petit marquis s’est pris pour Alice au pays des merveilles.
Tout lui a réussi. Somptueusement élu grâce à Marine le Pen, doté d’une introuvable majorité grâce à Sarkozy qui a modifié la Constitution pour que la Chambre soit élue dans la foulée de la présidentielle [ en vérité c’est Jospin. Note du GS] , il a fait absolument tout ce qu’il voulait pendant 4 ans. Il n’a jamais douté que le peuple français se plierait à tous ses désirs de gré ou de force. Il s’est cru si invincible, si intouchable, qu’il nous a même nargués : « Venez me chercher ! » a-t-il clapi depuis sa tanière imprenable.
La première manche
Aussitôt arrivé à Bercy, le cœur du pouvoir, ce « symbole du virage social-libéral de l’exécutif » (mené par l’inodore et incolore Hollande et la girouette Valls) a fait passer la « loi Macron », avec le 49-3. Cette loi, vous vous en souvenez peut-être, assouplit le travail le dimanche et la nuit, les règles de licenciement et la justice prud’homale, et crée accessoirement des lignes de car pour amuser la galerie et détourner l’attention de la destruction des acquis sociaux.
C’était la première étape du Grand nettoyage à la Macron qui doit être, il en a la volonté fanatique et la certitude absolue, l’ultime nettoyage de la France, celui qui la délivrera enfin des archaïsmes qui l’empêche de rentrer triomphalement dans la mondialisation au son des trompettes de la finance spéculative. Ces archaïsmes, vous l’avez deviné, ce sont :
— - notre modèle social trop couteux, trop redistributif, trop sécurisant,
— - notre style de vie, trop latin, trop humain, trop indépendant.
Imaginez-vous que la plupart des Français ne parlent même pas Franglais !
Le 8 aout 2016, la loi travail, appelée hypocritement loi El Khomri, qui continue le travail de sape en s’attaquant au code du travail, est promulguée par un 3ième recours au 49-3. Elle suscite une opposition farouche et des manifestations incroyables et, pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, une forte répression. Les coups de matraque et les tirs de flashball ne pleuvent pas encore autant qu’aujourd’hui, mais il devient presque impossible de se rendre sur le parcours des manifs, la police fermant tous les accès.
Puis aussitôt arrivé à la présidence, l’extrémiste libéral Macron assuré du pouvoir absolu par une majorité de playmobils largement achetés et la collusion des pouvoirs institutionnels et privés, impose une nouvelle « réforme » du Code du travail, cette fois par ordonnances. C’est plus simple !
Nous l’avons alors compris, Macron ne nous fera pas de quartier. Même si son discours change avec ses interlocuteurs, nous savons maintenant ce qu’il veut. Il veut que plus rien, plus aucun bien, aucun service, aucune opération n’échappe au marché soi-disant libre et non faussé (quelle imposture !), et donc au bout du compte à la finance, puisque toute l’économie est financiarisée. Pour cela, il faut détruire la Sécurité sociale, les retraites, l’assurance chômage, l’école publique et tout ce qui est mutuel, associatif, bénévole. Pour « s’adapter » à la mondialisation (comprendre : nourrir l’ogre Finance international), il faut tout privatiser : la santé, l’éducation, les retraites, l’eau, le vivant, bref tout ce qu’il est possible de s’approprier et de vendre. Il faut réduire le rôle de l’État à lever les impôts pour « subventionner » les entreprises privées, car il ne faut qu’un seul centime échappe à l’ogre Finance qui en a besoin pour spéculer.
C’est une réforme spoliatrice relativement bénigne, l’augmentation des taxes du diésel, sous couvert d’écologie, qui provoquera la révolte des gueux, les Gilets jaunes. Elle durera six mois [En fait elle dure depuis novembre 2018. Note du GS] et sera sauvagement réprimée, mais Macron aura si peur qu’en décembre 2018, il fera venir un hélicoptère à l’Élysée pour pouvoir s’enfuir au cas où les Gilets jaunes réussiraient à approcher de son palais.
Macron a perdu la première manche. Il est obligé de mettre de l’eau dans son vin. Il est profondément humilié, mais pas découragé. Il a perdu une bataille mais pas la guerre. Il change de stratégie et passe de l’attaque frontale à l’enfumage (grand débat, grand ci et grand ça), en attendant une opportunité. Et comme c’est un grand veinard et que la manipulation de masse n’a pas de secret pour lui et ses commanditaires, elle se présente bientôt : l’épidémie du Covid-19.
La seconde manche
Elle est en cours, mais le score n’est pas bon du tout pour nous. Nous voilà réduits à l’impuissance par toute une série de lois liberticides instaurant des états d’urgence, des couvre-feux, des assignations à résidence, de la surveillance généralisée et une répression sans limites. Nous sommes totalement soumis aux pulsions totalitaires du potentat Macron. Nous vivons sous la menace perpétuelle de nouvelles interdictions. Nous ne pouvons quasiment plus bouger pendant que Macron détruit allégrement ce qui reste de notre richesse. Certes elle a été globalement mal acquise, à travers la spoliation et l’exploitation des colonies et la destruction de nombreuses civilisations d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie, mais ce n’est pas la raison pour laquelle Macron veut détruire notre économie.
Qui ? Comment ? Pourquoi ?
Devant chaque événement, surtout les plus surprenants, voilà les trois questions que l’on doit se poser. Notre époque, qui a tout sacrifié à la technologie, s’intéresse surtout au Comment et néglige souvent le Pourquoi et le Qui.
Toutes les personnes qui ont un peu de jugeote se sont désormais rendu compte que l’épidémie était instrumentalisée pour atteindre des objectifs qui n’ont rien de sanitaire. Tous ceux que l’intérêt personnel ou l’apathie ne rendent pas sourds et aveugles ont constaté que les mesures prises étaient presque exactement le contraire de ce qu’il aurait fallu faire si on avait vraiment voulu combattre une épidémie. La logique sanitaire commandait d’améliorer la prévention et le traitement de la maladie ainsi que la surveillance et l’accueil des personnes âgées presque exclusivement visées par le virus, et de laisser tranquille le reste de la population qui ne risquait rien, mais Macron a fait tout autre chose.
https://www.legrandsoir.info/emmanuel-au-pays-des-merveilles.html
Pourquoi et pour qui ?
J’ai commencé à répondre à ces questions dans la première partie de l’article. Macron, l’âme damnée de la Finance, veut lui faire don de la France, corps et âme. Mais pourquoi et comment est-il devenu possible de détruire notre économie pour réaliser un pareil objectif, sans nuire à la Finance ? ....
Vous pourrez lire l'article intégral sur le site du Grand Soir