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Publié par DANIELLE BLEITRACH

Soljenitsyne promu pour mieux faire oublier Stalingrad
(Danielle Bleitrach, 4 février 2021 )

Non seulement Soljénitsyne ne mourut pas au goulag mais il y fut guéri de son cancer… Parce que le goulag est le bagne hérité du tsarisme et qu’il n’a rien à voir avec les camps d’extermination nazis. Le sens de cette boutade est là dans la dénonciation de la confusion que rien ne justifie et qui pourtant tend à devenir lieu commun…

OUI ! Ce constat de l’irreductible différence entre goulag et shoah est vrai même si l’on est en total désaccord avec une répression pour des raisons politiques, même si l’on conteste les procès qui ont mené à cette peine. Et pourtant on nous vend les deux comme identiques.

Autre affirmation incontournable: Ce ne fut pas en tant qu’écrivain que Soljéitsyne fut “vendu” à l’occident mais bien en tant que témoin, conscience historique, procureur définitif de la première émancipation prolétarienne pour en présenter une version qui n’a rien à voir avec la réalité ni en matière de réalisations sociales et culturelles, ni en victoire sur le nazisme et son extermination programmée. L’amalgame entre le bourreau et son vainqueur va trés loin. Comme à l’ordinaire on mélange critique littéraire et fait politique, en semblant ignorer que l’URSS est je crois le seul pays à avoir inscrit dans sa constitution la dénonciation de l’antisémitisme, la pénalisation d’opinions qui en relèvent.

Mais revenons-en à ces décennies de provocation pour mieux couvrir les pratiques néocoloniales françaises, pour mieux mesurer que cette palinodie qui occupe mon blog, vise à sauver Soljénistyne et ses pareils,par hasard, se passe la même jour anniversaire de la victoire de la bataille de Stalingrad dans une France qui sacrifie son peuple et porte sa vocation néocoloniale sur la planète..

Monsieur Thiers l’emporte et si on en meurt de chagrin ce sera comme Courbet après la Commune. Combien de temps peut durer la victoire des bourreaux et l’insulte à leurs victimes ?

Depuis bien longtemps, une trentaine d’années, il n’y a malheureusement plus de communistes pour dire ce qu’il y a à dire. Le dernier dirigeant communiste qui osa d’unpoint de vuepolitique et non litterraire contester les opérations menées autour de Soljénitsyne fut Georges Marchais.

Il se trouve qu’il y eut un homme politique français qui ‘appartenaitpas auPCF pour oser le faire, comme il y eut un groupe français pour refuser de cautionner l’identification du communisme et du nazisme au parlement européen. Alors que non seulement le PS avec en tête l’invraisemblable Glucksmann appuyait cette identification infâme, alors même que la direction du PCF ne se mouillait pas en matière de défense de la révolution d’octobre, refusait de célébrer l’anniversaire de la naissance de Lénine. Cet homme politique est Alexis Corbières de la France insoumise

Alexis Corbières dit qui est Soljenitsyne

Je dois dire que si je n’ai jamais eu la moindre parole de haine contre la France insoumise c’est parce quand Chavez fut accusé d’antisémitisme ce fut Mélenchon que j’ai pu contacter pour rétablir les faits et il le fit avec courage alors même que l’Humanité avait soutenu Robert Ménard et qu’il y a peu la représentante de la section internationale du PCF refusait de signer un soutien au Venezuela attaqué. Mais c’est aussi parce que quand le PCF s’enfonçait dans le pire des révisionnisme, ne disait pas mot contre ceux qui attaquaient la révolution française assurant la promotion d’Olympe de Gouges contre Robespierre, il y eut la voix d’Alexis Corbières pour défendre cette Révolution et pour dénoncer la manière dont la municipalité laissa Lorent Deutsch, le royaliste maitre de la présentation historique de Paris.

Je ne sais pas si le PCF pourra se relever de tant d’années de collaboration, avec le révisionnisme historique et avec ce qui va de pair un soutien à la politique de l’OTAN au plan international, mais parfois cela me semble un pari impossible. On ne peut pas avoir accepté de cautionner tant d’abandon et survivre. Pourtant il est un fait c’est que les pires révisionnistes de l’histoire du communisme sont ceux qui se sont alliés avec la France insoumise et il est difficile de faire plus sot dans ce domaine que Marie-Georges Buffet, Elsa Faucillon et leur amie Clémentine Autain. C’est dire la confusion politique ambiante. On peut dire que c’est toute la gauche virant à la social démocratie quis’est autodétruite en étant les gérant du capitalisme et en faisant le procès de ceux qui le combattaient, en dénonçant partout les révolutionnaires.

Mais au titre des contradictions de l’époque qui vit la plus extraordinaire des débâcles intellectuelles à gauche, voici des propos d’Alexis Corbières qui sauvèrent une fois de plus l’honneur historique. Il s’agissait de Soljenitsyne et de la place qui devait lui être réservée.

Cet homme consacra les 30 dernières années de son existence à porter un discours scandaleux. Concernant la seconde guerre mondiale, il reprochait que «l’Occident ait aidé à grandir un ennemi bien pire et autrement plus puissant» qu’Hitler, à savoir Staline. Si l’on suit sa pensée, il aurait mieux valu faire alliance avec Hitler contre l’URSS. Ce faisant, il réduit la Shoah à un épisode parmi d’autres de la seconde guerre mondiale. Son obsession anticommuniste primaire lui fera dire souvent n’importe quoi. Lors d’une émission télévisée française en 1976 (Les dossiers de l’écran), il refusera par exemple de condamner la dictature de Pinochet au Chili.

En 1993, à l’invitation de Philippe de Villiers, il vint en Vendée prononcer un discours stupide où il laissa éclater une nouvelle fois sa haine de la Révolution française. A cette occasion il affirma notamment: «La Révolution française s’est déroulée au nom d’un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable: liberté, égalité, fraternité. Mais dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s’exclure mutuellement, sont antagoniques l’une de l’autre! La liberté détruit l’égalité sociale – c’est même là un des rôles de la liberté -, tandis que l’égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre. Quant à la fraternité, elle n’est pas de leur famille.» Il détestait toute idée de Révolution qui avait anéanti selon lui, en France comme en Russie, «le naturel de la vie», comprendre l’Ancien régime monarchiste.

En 2002, il publie Deux siècles ensemble, un énorme ouvrage indigent où l’antisémitisme transpire à travers toutes les pages. Pour lui, les juifs sont responsables de tous les moments sombres de l’Histoire de la Russie. Il affirme même que certains pogroms meurtriers étaient à l’initiative des juifs eux-mêmes! Il réhabilite tout au long de ces pages le Tsar de Russie Nicolas II qui fut pourtant un antisémite virulent.

J’arrête là. Le statut d’ancien prisonnier et de victime d’une dictature ne donne pas tous les droits et ne doit pas justifier tous les errements idéologiques. Pendant 35 ans de son existence Nelson Mandela fut emprisonné par l’infâme régime d’apartheid. A sa sortie de prison, cet homme magnifique ne portait nulle haine contre les afrikaners et consacra son énergie à mettre fin au régime raciste d’Afrique du Sud.

Soljenitsyne fut tout l’inverse. Pendant au moins trois décennies, sa voix fut celle d’un illuminé mystique, réactionnaire, monarchiste et antisémite.

 

Qui a laissé s’installer la noire légende de l’antisémitisme de l’URSS à travers l’invention de Staline ?

Disons tout de suite que l’antisémitisme a été cultivé à la fois par le tsarisme et l’Eglise orthodoxe. Quand l’URSS est créé une de ses premières décisions est la lutte contre l’antisémitisme.

le 25 juillet 1918, le président du Soviet des commissaires du peuple de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR), Vladimir Ilitch Lénine signa le décret du Soviet des commissaires du peuple dit « De la lutte contre l’antisémitisme et les pogroms ». Le 27 juillet il fut publié dans le journal Pravda. En mars 1919 Lénine prononça aussi un discours sur les pogroms et la persécution des Juifs». Discours de Lénine publié :

« On appelle antisémitisme la propagation de la haine à l’égard des juifs. Quand la monarchie tsariste maudite vivait ses derniers jours elle tenta de monter les ouvriers et les paysans ignorants contre les Juifs. La police tsariste alliée aux propriétaires fonciers et aux capitalistes organisa des pogroms contre les juifs. La haine des ouvriers pauvres et des propriétaires fonciers et des capitalistes s’exerça contre les Juifs. Et dans d’autres pays il n’est pas rare de voir que les capitalistes sont ennemis des Juifs pour empêcher les ouvriers de voir, pour détourner leur regard de l’ennemi actuel des travailleurs, le capital. La haine à l’égard des Juifs se maintient surtout là où le joug des propriétaires et des capitalistes a réussi à obscurcir les idées des travailleurs et des paysans.

Seuls des gens ignorants, abrutis peuvent croire aux mensonges et aux calomnies répandus à propos des Juifs. Ce sont les restes d’époques féodales antérieures, quand les popes obligeaient de brûler les hérétiques sur des buchers, quand existait l’esclavage des paysans, quand le peuple était opprimé et silencieux. Cette ancienne obscurité féodale disparaît. Le peuple commence à voir clair.

Ce ne sont pas les Juifs les ennemis des travailleurs. Les ennemis des travailleurs ce sont les capitalistes de tous les pays. Parmi les Juifs, il y a des ouvriers, des travailleurs, c’est même le cas de la plupart d’entre eux. Ils sont nos frères parce qu’ils sont opprimés par le capital, nos camarades dans la lutte pour le socialisme. Il y a parmi eux des koulaki (paysans enrichis), des exploiteurs, des capitalistes : de même que parmi les russes, de même que dans toutes les nations. Les capitalistes essayent de semer la haine et d’embraser les esprits entre des travailleurs de différentes croyances, de différentes nations, de différentes races. Le capital avec sa force et son pouvoir veille sur les dissensions des travailleurs. Il y a des Juifs riches comme il y a des Russes riches, comme il y en a dans tout pays, tous ensemble ces riches étouffent, oppressent, volent et désunissent les travailleurs. Honte au tsarisme maudit et à ceux qui tourmentent et persécutent les Juifs. Honte à ceux qui fomentent la haine contre les Juifs, et contre les autres nations. »

Vive la confiance fraternelle et l’alliance militaire des travailleurs de toutes les nations dans la lutte pour le renversement du capitalisme ! » Lénine.

Notons que ce n’est pas seulement Staline qui verra une nation juive et pas seulement une religion mais bien Lénine. Notons que quand il fut institué des cartes d’identité interne à l’URSS portant le nom de la République à laquelle on appartenait il était possible si on le souhaitait de revendiquer l’appartenance juive ou de ne pas le faire. Il fut créé un État juif, le Birobidjian qui encore aujourd’hui a toute une signalisation en russe et en yiddish. Le 28 mars 1928, le présidium du Comité exécutif général de l’Union soviétique a approuvé la création d’un foyer national juif autonome à l’extrémité orientale du pays. Le nom donné à cette région, le Birobidjan, est tiré du nom de la capitale du district qui borde la Mandchourie.

De l’antisémitisme attribué à Staline

Jusqu’à ce jour, on voulait bien reconnaitre que Lénine n’était pas antisémite mais vu le rythme ou va le négationnisme y compris dans certains cercles communistes on n’est assuré de rien… On s’aperçoit en effet que la tendance actuelle est de partir de la noire légende de Staline et de Mao, elle-même totalement falsifiée pour les identifier aux pires tyrans de l’histoire et pour nier la manière dont ils ont mené des luttes victorieuses contre la féodalité, contre la misère, et à partir de là inventer que tous les communistes sont des malades criminels de la répression. Le Che est désormais dans le viseur.

C’est devenu une loi du genre à partir de quelques phrases de Khrouchtchev, ou des propos de sa fille sur son époux juif qui ne plaisait pas à son père, de faire de Staline un antisémite, comme on en a fait, en violation de tous les faits un rustre inculte. Alors qu’il n’arrête pas de lire, qu’il est un amateur de théâtre et de cinéma passionné. A ce propos il s’opposera à la suppression du théâtre yiddish. Staline est un politique d’un très haut niveau et peu suspect de se laisser aller à des passions aussi stupides que l’antisémitisme. Il faut retravailler ses textes très intéressants sur les nationalités pour mieux apprécier la manière dont il envisage le peuple juif, son problème étant que celui-ci n’a ni territoire, ni paysannerie ce qui rend la nation juive problématique. D’où la création du Birobidjian et peut-être le fait que l’URSS sera le premier pays à reconnaitre sous Staline Israël.

Donc on peut penser que Staline considère les Juifs comme une nationalité et pas seulement une religion. A ce titre une nation qu’il s’agisse de la République dans laquelle on est citoyen ou de celle à laquelle on se rattache culturellement par filiation ne doit pas entrer en contradiction avec la nation-civilisation prolétarienne en construction qu’est la civilisation soviétique. Pas de séparatisme, pas de primat, mais dans le même temps on favorise les langues, les cultures. Il y a une politique soviétique qui consiste à accorder un statut privilégié aux petits peuples qui peut aller jusqu’à l’exemption du service militaire comme en Gagagouzie en Moldavie. Lilly Marcou relève que pendant la Seconde Guerre mondiale Staline donna des ordres d’évacuation des populations juives des zones attaquées par les nazis vers l’Oural, le Kazakhstan et les républiques d’Asie centrale.

Tous les récits d’antisémitisme du personnage, en particulier les propos de Khrouchtchev, qui lui était peut-être réellement antisémite, relèvent d’interprétations ou de témoignages formulés après sa mort. Il suffit de voir les relations de Staline avec Kaganovitch et la fidélité que celui-ci lui témoigna en refusant d’adhérer à la déstalinisation pour se rendre compte qu’il y a là interprétation. L’autre grand fidèle Molotov avait une épouse juive que Staline avait envoyé aux arrêts pour s’être compromise avec des agents des États-Unis sionistes, mais qui comme son époux, lui a aussi été fidèle. Dans le contexte de l’évolution d’Israël vers les États-Unis, à partir de 1945, toujours selon Lili Marcou, il persécuta le nationalisme juif, comme n’importe quel autre nationalisme. Que l’on considère les répressions staliniennes comme injustifiées ou au contraire nécessaires est un autre débat. Celui-ci est ouvert sur bien des questions, en particulier celui de l’épuration de l’armée rouge à la fin des années trente.

Domenico Losurdo relève que la déclaration de Staline en janvier 1931 à l’Agence Télégraphique Juive Internationale reflète d’autant mieux son aversion personnelle pour l’antisémitisme qu’elle anticipe l’arrivée au pouvoir des nazis et la menace militaire qu’ils feront peser sur l’URSS.

Le 12 janvier 1931 la réponse de Staline à la question de l’agence télégraphique juive américaine fut la suivante :

« Le chauvinisme national et racial est une survivance de mœurs détestables datant de périodes durant lesquelles existait le cannibalisme. L’antisémitisme comme forme extrême du chauvinisme est une dangereuse survivance du cannibalisme. Les exploiteurs utilisent l’antisémitisme comme paratonnerre pour soustraire le capitalisme aux coups des travailleurs. L’antisémitisme est dangereux pour les travailleurs, comme un chemin trompeur, qui les éloigne du droit chemin pour les mener dans la jungle. C’est pourquoi les communistes, comme internationalistes se doivent d’être d’implacables et rester les ennemis jurés de l’antisémitisme. En URSS la loi punit sévèrement l’antisémitisme, comme phénomène profondément contraire au système soviétique. Les antisémites actifs sont punis de peines de mort par les lois de l’URSS.»

Et effectivement, l’URSS punit l’antisémitisme et c’est à ma connaissance la seule constitution qui a introduit en 1948 la condamnation de l’antisémitisme.

Je dois dire que ce qui m’a également convaincue concernant le personnage c’est que dans son opposition à Trotsky dans laquelle les deux ne font pas dans la dentelle Staline n’utilise pas du tout le fait que Trotsky soit juif.

Des historiens peu susceptibles de sympathies pour l’URSS

On peut considérer que ces références sont celles de sympathisants de l’URSS, mais Simon Sebag Montefiore qui étudie “le jeune Staline” et “la cour du tsar rouge” (1) aboutit lui aussi à l’idée que Staline n’est pas antisémite. Simon Sebag Montefiore, un historien anglais, est peu sympathisant de l’URSS et littéralement obsédé par la question juive, son opinion correspond sur ce point du moins à celle de Lily Marcou et Losurdo.

Il semble que la machine répressive se soit souvent mise en marche sans que Staline en ait eu connaissance et si l’on en croit le texte d’Andrei qui a provoqué ce débat et qui était consacré à Ehrenbourg, selon lui correspond à des preuves en ce qui concerne le complot des blouses blanches, il ait après avoir pris connaissance des faits bloqué ladite machine.

Il y a eu également une étude peu suspecte de sympathies pour l’URSS d’une chercheuse de Tel Aviv Sarah Fainberg qui au contraire date de l’ère Khrouchtchev “post-stalinienne” une stigmatisation juive et qui va correspondre au grand exode des juifs d’URSS, encouragé par les USA;

Voici ce que dit le Figaro de son ouvrage: “Riche en statistiques, l’ouvrage met en relief un fait aussi diffus que massif: les discriminations dont les Juifs furent l’objet après la déstalinisation dans des domaines où ils ­excellaient, notamment celui des professions intellectuelles et scientifiques. «De manière générale, la proportion des étudiants juifs admis dans les établissements de l’enseignement supérieur baisse de 70 % entre 1956 et 1989», affirme l’auteur, qui explique ce phénomène par une méfiance de l’appareil du Parti à l’endroit d’une minorité suspecte d’allégeance à un État étranger, à savoir Israël. Un retournement d’autant plus stupéfiant que les Juifs urbanisés avaient été, jusque dans les années 1930, parmi les bénéficiaires d’un régime qui avait banni théoriquement l’antisémitisme, associé par Lénine au tsarisme.”(2)

Sarah Fainberg accepte l’idée que Staline serait antisémite mais en fait son travail montre que c’est après sa mort que la situation des juifs évoluerait défavorablement en URSS en liaison avec l’évolution de l’Etat d’Israël et les liens plus étroits du sionisme avec les Etats-Unis.

Notons que c’est Stéphane Courtois qui, comme Soljenitsyne fait état de la surreprésentation des juifs dans la Tchéka et la NKVD, mais en fait c’est une idée chère à Goebbels. Celui-ci considère à propos des slaves que leur élite est juive, non seulement des Russes mais des Polonais et autres peuples. Transformer les Slaves en esclaves des Allemands passe selon eux par la privation de leurs élites juives et la solution finale, l’appropriation des richesses de l’Est, outre l’antisémitisme nazi, passe par l’extermination juive comme celle des communistes. Ce n’est pas un hasard si on retrouve les mêmes thèmes chez Soljenitsyne comme chez Courtois. La solution finale, l’extermination des juifs ne prend toute son ampleur chez les nazis que quand ceux-ci se retournent vers l’est.

La Solution finale (: Endlösung), en tant que projet officiel du Troisième Reich dirigé par Heydrich avec Eichmann comme aide, c’est-à-dire la mobilisation de tous les ministères et de tout l’appareil bureaucratico-militaire en vue de l’extermination des juifs d’Europe, une politique de génocide délibéré et systématique débutant dans l’Europe sous domination nazie est formulée en termes procéduraux et géopolitiques par les dirigeants nazis en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee tenue près de Berlin, et elle aboutit notamment à la mort de 90% des Juifs polonais et des deux tiers de la population juive de l’Europe occupée par les nazis. Cette planification s’accompagne de l’avancée des armées nazies et elle est précédée de l’assassinat systématique des juifs et des communistes.

Sarah Fainberg selon le Figaro constate : “L’auteur confirme ce qu’avait démontré l’historien Stéphane Courtois: la surreprésentation des Juifs dans les instances communistes, y compris les organes de répression comme le NKVD. Cette surreprésentation n’est pas que politique: les Juifs, qui forment la minorité la plus alphabétisée et cultivent le goût de l’étude, vont exceller dans les disciplines intellectuelles. «Leur niveau d’étude est tel qu’il dépassait également celui des diasporas juives dans le monde. Ainsi la proportion des Juifs faisant des études supérieures, au milieu des années 1930, était plus importante, en URSS, que parmi les Juifs américains», écrit l’auteur. “

Bref nous ne sommes jamais très loin du fantasme judéo-bolchevique cher aux nazis et celui-ci survit à la fin de l’URSS.

Cet utilisation de l’antisémitisme russe massif au temps du tsarisme ne s’est pas arrêté avec la fin de l’URSS, Poutine pour avoir mis au pas quelques oligarques a été accusé d’antisémitisme, d’une manière tout à fait abusive parce qu’il est au contraire célèbre pour son philosémitisme.

J’ai pour habitude quand je m’intéresse à un sujet de lire des ouvrages reflétant des opinions diverses, ce qui m’a conduit à la découverte de Soljenitsyne et bien d’autres, je dois dire que je suis stupéfaite par la manière dont ont été acceptés par les communistes français en particulier une description à charge non seulement de Staline mais de l’URSS et de l’histoire des communistes.

Quand on voit aujourd’hui la manière dont ceux qui partout on cautionné l’installation de néo-nazis antisémites en Ukraine, en Pologne, par pure haine du communisme et pour soutenir les politiques de la CIA, depuis les collaborateurs boat people, jusqu’aux terroristes islamistes comme en Libye, des gens comme Bernard Henry Levy et les Gluksmann devenir les chantres d’une nouvelle falsification d’extrême-droite contre la Chine en soutenant des groupes terroristes d’un fondamentalisme “islamiste” on se dit qu’il serait temps de savoir qui ces gens n’ont cessé d’installer au pouvoir et dont ils ont assuré la diffusion des idées. Cela ne relève pas de la culture mais bien de la pire des propagandes qui soit et s’il y avait un parti communiste digne de ce nom il combattrait les mensonges de ces gens-là.

Personnellement si je ne tolère pas le moindre antisémitisme, pas plus que le moindre racisme ce n’est pas seulement parce que j’en ai subi dans ma propre vie les effets mais bien parce que je partage les idées exprimées ici par Lénine et Staline sur le caractère insupportable de cette tare de la pensée, de son utilisation par le capitalisme pour diviser. Je suis convaincue que quelqu’un qui a la moindre trace de cette perversion de l’entendement ne peut pas être un dirigeant communiste et même de gauche. Mais par ailleurs, je suis tout aussi convaincue qu’il en est des juifs comme de tous les autres peuples, il y a des gens stupides, des gens intelligents, des salauds et des gens bien, et qu’il y a désormais des juifs fascistes et anticommunistes malsains. Quand je dénonce une opinion je ne fais pas un sort à part aux uns ou aux autres… Ce serait pour moi être un antisémite qui fait profession suspecte d’aimer les juifs…

Danielle Bleitrach

(1) Simon Sebag Montefiore, le jeune Staline, Livre de poche n° 31794, 2010 et La cour du tsar rouge en deux volumes éditions Perrin 2003.

(2) «Les Discriminés – L’Antisémitisme soviétique après Staline», de Sarah Fainberg, 2014 Fayard, 436 p., 25 €.

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