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Publié par JACQUES ALLARD

"Ceux qui ne veulent pas voir de qui ils acceptent d’être les alliés portent aujourd’hui comme hier une lourde responsabilité" (Danielle Bleitrach)

Je crois que tant que ceux qui parlent et écrivent ne lisent pas et n’ont jamais pris connaissance des écrits, ni des faits. On peut considérer qu’en taxant Soljenitsyne d’antisémitisme autant que d’antisoviétisme, les deux sont pour lui confondus, je fais un procès gratuit à ce “grand écrivain”. Mais que diable lisez, il faudrait recopier tout le livre en particulier le tome 2 de Deux siècles ensemble (1917-1972) Juifs et Russes pendant la période soviétique publié chez Fayard. Il faudra bien un jour que soit fait le procès de ceux qui n’ont pas craint de promouvoir des néo-nazis comme en Ukraine, dans les pays baltes, de s’allier avec un autre antisémite qu’est Walesa et qui aujourd’hui lancent des opérations contre la Chine, s’expliquent pour avoir cautionné partout cette engeance. Mais en ce qui concerne Soljenitsyne faites-vous une opinion.

Voici par exemple la manière dont il analyse le rôle de la Tcheka dans les années vingt p.228 à 253. Il n’est bien sûr pas question pour Soljenitsyne de dénoncer le rôle des 14 armées occidentales venant en appui des armées blanches, les atrocités commises par ces derniers, non il s’agit de faire le procès de la Tchécka qui enseignerait selon lui la haine des Russes alors qu’il va démontrer que ce sont des juifs. Mais cette haine supposée des Russes inculquée par les juifs sera bien commode pour qu’il se montre ultérieurement tout à fait conciliant avec les collaborateurs nazis.

Au cours des années 1920-1930, les hauts responsables de la Tchéka survolèrent le pays comme des vautours qui viennent se poser sur le faite d’un escarpement pour en repartir aussitôt: d’Asie centrale en Biélorussie, de Sibérie au Caucase, de Kharkov à Orenbourg, d’Orël à Vinnitsa – un tourbillon migratoire incessant. Et les quelques rares survivants de cette époque, témoins ou observateurs n’ont pu conserver que des souvenirs approximatifs de ces bourreaux toujours en mouvement. La tchéka ne livrait les noms de ceux qui servaient dans ses rangs qu’avec la plus grande parcimonie- sa force était dans le secret qui entourait son travail“(P.228)

Soljenitsyne va consacrer toutes les pages suivantes à relever les noms juifs en insistant sur le fait que les chiffres déjà selon lui impressionnant de juifs ne rend pas justice à leur rôle réel “d’autres, nombreux, n’apparaissent jamais en public” et il reprend la liste en insistant sur le fait que ce sont eux qui mettent en place “les lieux de détention”.

Bref, le goulag ce sont les juifs.

Mais cela ne suffit pas à cet antisémite obsessionnel, pour lui ce sont les juifs et non les russes qui ont massacré, torturé les pays baltes et y ont créé la haine des Russes. Bien sûr il ne sera jamais question des sympathisants nazis dans ces pays, tout est de la faute des juifs qui notons-le dans l’esprit de Soljenitsyne non seulement ne peuvent pas être russes mais sont “anti-russes” et à ce titre sont confondus avec les peuples non russes de l’ex-union soviétique, en fait aux communistes des républiques non russes:

Mais alors pourquoi – malgré cette orientation anti-russe du pouvoir et la bigarrure plurinationale de ses bourreaux -pourquoi, en Ukraine, en Asie centrale, a fortiori dans les pays baltes, c’est précisément chez les Russes que le peuple voyait ses oppresseurs? Parce qu’ils étaient des étrangers. Un compatriote reste un compatriote, même si c’est votre bourreau. Un étranger, lui reste à jamais un étranger”. Et mêmes si tous ces ravages ne peuvent s’expliquer par des racines ou motifs nationaux, il n’en demeure pas moins qu’une question se pose à propos de la Russie des années 20. Celle-là même que bien des années plus tard, Leonardo Shapiro formula en ces termes: pourquoi “quiconque avait le malheur de tomber entre les mains de la Tchéka était-il presque sûr de se trouver face à un juge d’instruction juif, ou d’être fusillé sur son ordre” (p.231)

et cela continue sur ce mode-là jusqu’à la page 253 où se mêlent la recherche minutieuse de biographies juives mêlées aux exactions “infâmes” ou supposées telles du pouvoir soviétique durant la guerre civile.

A la page 253 commence un autre aspect du réquisitoire :”Et pendant ce temps-là qu’advenait-il des masses de juifs qui n’étaient pas “aux commandes“. La démonstration est simple, comme ce sont des parasites, avec le communisme de guerre ils n’ont plus de sources de revenu, alors ils reçoivent l’argent de l’étranger des Etats-Unis en particulier.

La Nep va leur donner l’occasion de repartir de plus belle dans la spoliation du peuple russe…

Notez que le caractère soviétique qui donne un sens nouveau aux formes colonisatrices de l’empire tsariste en créant les conditions de la pluralité des peuples au sein de chaque république, son aspect pacificateur, est constamment nié comme un mauvais coup porté à l’esprit “grand russe” et bien sûr c’est la faute aux juifs.

Il n’y a pas une page sur les 568 de ce volume II qui échappe à l’obsession maladive et au nationalisme hystérique de ce que l’occident et parmi eux pas mal de juifs comme les Gluksmann et les Bernard henry Levy ont proclamé le plus grand écrivain et le chantre de la liberté en URSS. On retrouve en URSS, en Pologne et récemment en Ukraine la même complicité d’une poignée de juifs, agents de la CIA, qui s’allient avec les pires antisémites pour attaquer l’URSS et ce qui reste de sa postérité en Russie et en Europe. Les mêmes sont en train d’être mobilisés contre la Chine.

Il y a deux négationnismes insupportables et que je n’ai cessé de combattre, celui qui nie le massacre du peuple juif, en relativise l’insupportable martyre mais il y a celui tout aussi insupportable qui tente de créer un signe d’équivalence entre communisme et nazisme, entre bourreaux et victimes, entre Staline et Hitler pour mieux favoriser la résurgence de l’extrême-droite dans une Europe en crise profonde.

Je ne tolère pas plus ceux qui au nom de cette alliance immonde des néos cons et des “nouveaux philosophes” et en croyant défendre la cause du peuple palestinien cautionnent des antisémites. Celui qui est la proie de cette obsession maladive est en général comme Proudhon et Dühring affligé d’autres vices de la pensée qui font que l’on peut rarement isoler l’antisémitisme et sauver l’ensemble du propos qui est toujours réactionnaire. C’est ce qui fait que Marx et Engels n’ont pas besoin d’attaquer l’antisémitisme de Proudhon ou celui de Dürhing, il leur suffit de considérer le caractère obscurantiste, réactionnaire de ces personnages et l’enflure désordonnée d’une telle pensée. On peut également lire avec beaucoup de profit ce que Politzer dit de Rosenberg, l’idéologue fumeux du nazisme.

Ceux qui ne veulent pas voir de qui ils acceptent d’être les alliés portent aujourd’hui comme hier une lourde responsabilité.

Danielle Bleitrach

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