29-01-21- QUELLE MAISON DE RETRAITE CHOISIR POUR SES PARENTS (TEMOIGNAGE)

Fabienne de Lelys
Vers 2010, suite à des problèmes de santé avec perte d'autonomie, et en accord avec mes parents, j'ai dû chercher une maison de repos.
J'ai exclu d'office les MR privées et me suis concentrée sur les MR/MRS publiques. Ils ont vécu 4 ans à Jette puis environ 1,5 an à Watermael-Boitsfort.
Ils y ont été correctement traités mais il a fallu à plusieurs reprises intervenir, parfois avec force et fermeté, pour régler certaines choses.
Il faut reconnaître que lorsque les enfants restent attentifs à ce qui s'y passe, viennent souvent en visite, discutent avec infirmières, aide-soignants et d'autres membres du personnel, cela contribue à ce que les résidents soient mieux traités.
Au vu de cette émission, je pense que le choix d'une MR/MRS publique était de loin le meilleur choix (ou le moins pire).
Malgré tout, le travail y est difficile, surtout par manque de personnel. Elles/ils devaient sans cesse courir d'un résident à l'autre pour un soin, un repas, une demande d'aide...
Nous devons donc nous battre pour que les normes d'encadrement soient revues et augmentées mais également pour la qualité des activités sociales, culturelles, de bien-être qui doivent dépasser l'occupationel et veiller à ne pas considérer les résidents comme des enfants.
Les règles sont souvent trop strictes et ne permettent pas, par ex, de garder son animal de compagnie.
Au-delà de ces considerations, à nous aussi de repenser une vie collective avec nos parents, grand-parents au lieu de les caser presque systématiquement dans ces mouroirs....
Personnellement, avant et pendant leur séjour en MR, je me suis beaucoup occupée de mes parents et je ne le regrette pas.
Mais j'y ai laissé ma santé (dépression sévère, burnout...) et au détriment de mes 3 enfants.

Cette semaine sur la RTBF, INVESTIG'ACTION nous sa présenté une maison de retraite dont le nom, c'est un hasard, rappelle celui du témoignage ci-dessus. Cette maison "4 ou 5 étoiles" selon le prix mensuel (3000 EUROS ou plus) n'a sûrement pas été heureuse d'un reportage qui nous a démontré jusqu'où va, ce que j'appellerais plutôt une nouvelle forme de traite des humains dont le but est de remplir la besaine des actionnaires en accordant chiche presque le minimum vital à des pensionnaires malmenés non intentionnellement peut-être, mais surtout par le trop petit nombre des soignants.

L'émission nous a montré dans le détail comment la haute direction rançonnait ses pensionnaires en leur faisant, par exemple, payer des communications téléphoniques imaginaires, comment elle les volait, habits neufs, épargne cachée dans un tiroir d'une façon trop habituelle pour qu'on ne puisse la traiter d'exceptionnelle.

Pour avoir fréquenter une amie sans richesse du tout à la Maison dépendante du CPÄS à Ganshoren, je dois bien reconnaître que le nombre d'étoiles à accorder à un établissement pour personnes agées est quasi inversément proportionnel au montant de la pension exigée. Pensezs-y si vous avez des êtres chers à confier à une Maison de retraite.

Yvan Balchoy