24-01-21- UNE AMIE MEURTRIE PAR UN "fou de dieu"
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Au téléphone, en peu de mots meurtris comme son corps, elle m’a confié son désarroi :
« Je cheminais tôt le matin pour aller faire mes courses dans la fraicheur. Elégante, comme d’habitude, je m’étais vêtue pour me faire plaisir et plaire à la vie à celles et ceux que je pouvais rencontrer. N’est-ce pas beaucoup de ma vocation de femme.
Et voici que qu’un jeune, à mon passage, m’agresse brutalement ,en me poussant méchamment contre une barrière qui me meurtrit corps et cœur.
De ses quelques mots durs et brutaux, je n’ai retenu qu’un mot, celui de « FEMME ».
A sa manière de s’habiller, j’ai vite compris la haine de l’agresseur de la femme qu’elle était, elle qui, par sa tenue comme un beau tableau artistique, proclamait joliment à la ville et à ses habitants sa joie d’être jolie femme et de témoigner à sa façon sa joie de vivre dans un monde tellement beau en dépit de ses morsures ainsi que des fanatiques qui au nom d’un dieu imaginaire ternissent leur humanité.
Lui, sans doute, est reparti sans hâte, persuadé qu’il avait fait le bon choix en rappelant à cette « infidèle » que « Le Miséricordieux » veut qu’elle étouffe, au dehors de chez elle, toute trace de cette féminité qui risque de pousser à la faute ces hommes tirent leur « primauté » supposée d’un livre si souvent machiste, sacralisé surtout par des préjugés si loin de toute transcendance.
Ils parlent d’un « Dieu miséricordieux » mais n’hésitent pas à verser le sang innocent pour lui rendre gloire en révélant surtout l’inexistance d’une divinité aussi néfaste que les hommes les plus pervers.
Amie , meurtrie de cette violence qui est tout le contraire de toi-même, je t’en prie, reste-toi-même, continue à nous proclamer à ta façon, la beauté du monde à travers la tienne qui nous plait tant.
N’aie pas peur, je l’espère, de continuer, un peu partout dans la ville, à laisser transfigurer à tous ton désir de plaire, que tu relies si bien à ta vocation de femme et souviens-toi que pour un fanatique imbécile, tu donnes joie et confiance à tant d’autres hommes, femmes et enfants qui retrouvent en te rencontrant, foi en la beauté de l’humanité et du cosmos dont nous sommes fruit.