19-01-21-REQUIEM POUR UN CHOMEUR SUICIDE
C'était un chômeur algérien, un homme âgé de 41 ans, Djamal Chaab, bien inséré en France mais avec manifestement de graves difficultés d'emploi. Pour n'avoir pas respecté le règlement très strict qui régit le régime social des chômeurs bien plus durement traité que celui par exemple des hommes politiques pour qui tant de privilèges injustifiés existent
Pour avoir omis, consciemment ou non d'avertir l'administration, comme il aurait dû le faire, d'un travail passager retrouvé et avoir perçu, en même temps, les maigres allocations de chômage, l'homme fut soumis, par l'application stricte du droit, à l'injustice d'une double peine : rembourser le trop perçu, ce qui es normal et de plus, de pas avoir droit à une aide ultérieure, en dépit qu'il avait fait un nombre d'heures suffisantes pour y avoir droit.
Devant la dureté implacable de cette décision l'homme avait annoncé publiquement, y compris par mail son intention de se suicider. Face à cette tragique menace une administration qui a pour mission, avant de respecter un règlement, d'aider les chômeurs, avait trouvé comme réponse des réunions d'explication ou de justification qui ne pouvaient en rien répondre au besoin essentiel de cet homme ; vivre et permettre de vivre a son épouse.
En même temps, le pôle emploi avait crié secours aux services de police et de pompiers.
La ministre Carlotti a déchargé ces derniers de "toute responsabilité" dans le suicide de ce chômeur, estimant : "S'il y a une responsabilité, elle est collective : c'est la situation de la pauvreté dans ce pays ; que nous voulons faire reculer."
Tout ce qui fut fait, fut "exemplaire", a dit le ministre Sapin, oui tellement exemplaire que ce chômeur est mort dans des conditions horribles pour une peccadille réglementaire. Cette peine de mort, plus scandaleuse encore, n'aurait-elle pas été abolie par le Président Mitterrand ?
Monsieur Hollande, du fond de l'Asie a parlé d'une émotion "toute particulière", l'art de parler pour ne rien dire, le Ministre du Travail, Sapin, je le répète ainsi que la Ministre Carlotti , tout en déplorant l'évènement, ce qui est bien le moindre à faire, n'ont eu cœur qu'à justifier la conduite des employés du Pôle Emploi en cette circonstance jugée EXEMPLAIRE !
Qu'aurait-elle été, si l'homme avait été sauvé ? Héroïque, Miraculeuse Surhumaine ? En tout cas, ce qui est sûr c'est qu'aucun de ces qualificatifs, ni même celui d'humain, n'est mérité par l'administration à tous ses niveaux et surtout en son sommet dans la liquidation sommaire d'un chômeur en raison d'un règlement, en ce cas, inhumain et parfois assassin.
Soyons clair, je ne traite pas d'assassin l'employé, formaliste c'est clair, qui s'efface devant une loi mal faite, il a sans doute fait tout ce qu'il pouvait sans bien sûr se révolter contre cette loi injuste, ce qui l'aurait jeté au même dénuement que le chômeur dont il avait la charge. Non j'en veux à ces riches responsables politiques Carlotti, Ayrault et même Hollande qui du haut de leur 8000 ou 9000 euros mensuels se permettent de trouver "exemplaire" qu'on ne réussisse pas à empêcher le suicide d'un être humain dans un pays riche (surtout pour une mini-minorité super protégée)
Ce mot exemplaire pour désigner l'incapacité de la police, si efficace le plus souvent, pour frapper ceux qui se révoltent par ce que parfois des patrons salopard les privent, pour être plus riches encore, de leur gagne-pain et si inefficace cette fois à surveiller de près celui qui si clairement avait manifesté son intention de mettre fin à ses jours.
Non Monsieur Hollande, Monsieur Sapin (sûrement pas de Noël), Madame Carlotti, si j'étais à votre place, je baisserais la tête et dans une bien moindre mesure, vous qui, au Pôle Emploi, n'avez pas trouvé un peu plus que des mots de regrets pour redonner envie de vie à cet homme, je ne vous trouve pas exemplaire mais lamentable et indigne de représenter ce beau mot de SOCIALISME que vous "mondialisez" tous les jours en trahissant l'idéal pour lequel vous avez été élu.
Qu'allez-vous faire, vous ministre ou président, pour aider cette femme, l'épouse de ce chômeur, victime que vous le vouliez ou non de l'aveuglement stupide du règlement d'une administration trop souvent tatillonne à vos ordres ?
Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com