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Publié par YVAN BALCHOY

27-03-19- CHRONIQUE D'UN VOYAGEUR DE LA SNCB (YB)

0Je vais en chemin de fer deux à trois fois par semaine à Bruxelles. Vu mon âge, je paie un A/R à 6 ,80 euros ce qui un prix nettement démocratique.

Le voyage se passe dans la majorité des cas bien mais, et je crois que je ne suis pas le seul à le penser, trop souvent des incidents divers  perturbent le voyage. Certains sont inévitables et il nous faut bien les accepter sans incriminer une société qui manifestement cherche à les éviter.

Dans d'autres cas, la responsabilité de la SNCB (qui n'est pas nécessairement celle du personnel en contact avec les passagers) est engagée. Je pense à des retards chroniques  liés à la vétusté du matériel, à la signalisation etc.

Je voudrais vous décrire mes deux derniers voyages qui chacun à leur manière révèle une facette de notre société libérale ou capitaliste.

Samedi, je rentrais le soir de Bruxelles à Mouscron. Jusque Tournai, gare terminus du premier train tout s'est bien passé. Nous avions au bout d'un bon quart d'heure une correspondance  prévue et annoncée à l'heure pour Mouscron sur le panneau indicateur des horaires.

Au bout de dix minutes de retard, sans aucune annonce, je vais consulter le guichetier de la gare, qui poliment mais fermement m'envoie promener en me disant qu'il n'a pour mission que de délivrer des billets et que ce n'est pas sa mission d'annoncer les retards. 

Je retourne au quai 1 où j'entends une voyageuse qui téléphone à sa famille que le train a vingt-trois minutes de retard, comme on le lui a dit au guichet, celui d'où je venais.

Un peu énervé, je retourne vers mon guichetier qui me répète sa pseudo-ignorance. Quand je lui rapporte le message entendu, il se contente de me dire : "elle a de la chance de le savoir". Devant mon insistance, il finit par reconnaître qu'il savait mais n'avait pas à me le dire (même s'il l'avait confié à la voyageuse du quai)

Finalement le train est arrivé avec 23 minutes de retard et nous ne l'avons su que par haut-parleur, cinq minutes avant son arrivée avec une raison tout à l'honneur de la SNCB: des piétons marchaient sur les voies !  Mais dommage, rien d'inscrit sur le panneau de la gare !

Conclusion un retard justifié mais pourquoi ne pas l'annoncer aux voyageurs qui attendent en gare et ont peut-être un R/V à honorer et surtout pourquoi le guichetier, qui connaît l'information n'a-t-il pas la possibilité de la communiquer à tous les voyageurs qui attendent tout près de lui.

Deuxième cas, hier sur le même trajet. Le train arrive à la Gare Centrale avec trois voiture en moins et rien n'est signalé. Bien entendu, il n'y a presque plus de place et j'ai de la peine à convaincre une voyageuse d'enlever son sac pour me céder une place 

Une fois à la gare du Midi, la cohue est telle qu'une dame s'assied à même le sol de la voiture. Aucune annonce concernant l'absence de trois voitures prévues ! Regrettable !

Je m'attendais à ce que l'accompagnateur propose aux personnes debout d'avoir accès gratuitement aux premières, puisque le manque de place, non justifié ni signalé était le fait de la Société. Rien !

Bien plus tard, à un moment où des places étaient de nouveau accessibles, j'ai demandé au contrôleur si, dans un cas semblable, un deuxième classe pouvait accéder à la première. Un peu gêné il a fini par me répondre un petit oui, sans m'expliquer pourquoi il n'avait rien dit alors que des personnes étaient assises par terre

Puis il s'est hâté de continuer sa route. A ce moment, il a été littéralement entouré par deux cerbère habillés de rouge tapageur sur lequel on pouvait ce mot magique qui justifie le meilleur et le pire dans notre société  : SECURITE.

Deux jeunes sont alors arrivés, manifestement ensemble et solidaires, un peu le genre qui fait peur aux bourgeois, un aussi blanc que l'autre était noir, manifestement sans complexe mais gentils.

En s'asseyant devant moi ils m'ont demandé si j'allais bien.

A voir le billet dit de régularisation que tenait l'un d'entre eux, j'ai compris qu'ils avaient du prendre leur billet dans le train (+ 7 euros svp !) et que la présence sécuritaire n'était peut-être pas sans lien avec eux.

Je pense même que l'un d'entre eux avait payé pour  son voisin de rencontre

Manifestement ils se rencontraient pour la première fois, se donnant des informations sur leur domicile:  très clairement, leur jeunesse était leur trait-d'union, le couleur de leur peau ne leur posait aucun problème. Ils venaient de se rencontrer et agissaient comme deux frères !

En revanche, un peu plus loin, une jeune dame apparemment, "très comme il faut" a monopolisé pendant plus de dix minutes l'accompagnateur avec beaucoup de grands gestes et, semble-t-il un ticket amende de surcroît.

Un des deux sécuritaires s'est mis très virilement devant la porte de communication avec l'autre voiture pour empêcher  ? toute intrusion ou toute fuite de cette personne qui m'a paru très placide comparée à l'agitation du contrôleur.

En conclusion,  j'aurais aimé un peu plus d'information des voyageurs  de la part de la SNCB devant des incidents somme toutes mineurs.

Quant à la présence, peut-être gênante pour certains voyageurs et l'accompagnateur du train j'y ai vu tout le contraire, un signe merveilleux que nous donnent certains jeunes d'aujourd'hui réfractaires au racisme ambiant et heureux de partager leur vie sans préjugé dès leur première rencontre.

Vive la jeunesse, même quand elle est sans le sou !

 

Yvan Balchoy

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