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Publié par YVAN BALCHOY

Publié par YVAN BALCHOY

04-07-18- L'ETERNEL FEMININ (THEILHARD DE CHARDIN)

LE FÉMININ, OU L’ UNITIF

Le plus vif du Tangible, c’est la Chair. Et, pour lHomme, la Chair, c’est la Femme.

Parti, dès l’enfance, à la découverte du Cœur de la

Matière, il était inévitable que je

me trouve, un jour, face à face avec le Féminin. -

Le curieux est seulement qu’en l’occurrence

la rencontre ait attendu, pour se produire, ma trentième année. - Si grande était pour moi la fascination de l’Impersonnel et du Généralisé...

Retard étrange, donc.

Mais retard fécond, puisque, pénétrant mon âme au moment précis où, à la veille de

la guerre, Sens Cosmique et Sens Humain étaient en

train de sortir en moi de l’enfance, la

nouvelle énergie ne risquait plus de détourner ou de dissiper mes forces, mais tombait, juste à

point, sur un monde d’aspirations spirituelles dont

l’énormité, encore un peu froide,

n’attendait plus qu’elle pour fermenter et s’organiser jusqu’au bout.

Donc, à l’histoire de ma vision intérieure, telle que la relatent ces pages, il

manquerait un élément (une atmosphère...) essentiel

si je ne mentionnais pas, en terminant,

que, à partir du moment critique où, rejetant bien

des vieux moules familiaux et religieux, j’ai

commencé à m’éveiller et à me formuler vraiment à moi-même, rien ne s’est développé en

moi que sous un regard et sous une influence de femme. On n’attendra évidemment pas de moi autre chose, ici, que l’hommage général, quasi-adorant, montant du tréfonds de mon être,

vers celles dont la chaleur et le charme ont passé,

goutte à goutte, dans le sang de mes idées

les plus chères...

Mais si je ne saurais, en pareille matière, ni préciser, ni décrire, - en revanche, ce que

je puis affirmer, c’est une double conviction progressivement née en moi, au contact des faits,

et dont - avec cette pleine sérénité et impartialité qui viennent avec l’âge - je veux témoigner.

En premier lieu, il me parait indiscutable ( en droit, aussi bien qu’en fait) que chez

l’homme - même et si voué soit-il au service d’une

Cause ou d’un Dieu - nul accès n’est

possible à la maturité et à la plénitude spirituells en dehors de quelque influence

« sentimentale » qui vienne, chez lui, sensibiliser

l’intelligence, et exciter, au moins

initialement, les puissances d’aimer. Pas plus que

de lumière, d’oxygène ou de vitamines,

l’homme - aucun homme - ne peut (d’une évidence chaque jour plus criante) se passer de Féminin.

En deuxième lieu, si primordiale et structurelle soit, dans le psychisme humain, la

rencontre plénifiante des sexes, rien ne prouve (bien au contraire !) que nous possédions

encore une idée exacte du fonctionnement et des formes optima de cette fondamentale

complémentarité. - Entre un mariage toujours polarisé, socialement, sur la reproduction, et

une perfection religieuse toujours présentée, théologiquement, en termes de séparation, une troisième voie (je ne dis pas moyenne mais supérieure) nous manque décidément : voie par la

transformation révolutionnaire dernièrement opérée

dans notre pensée par la transposition de

la notion d’ « esprit ». Esprit, nous l’avons vu, non plus de dématérialisation, mais de

synthèse. Materia matrix. Non point fuite (par retranchement), mais conquête (par

sublimation) des insondables puissances spirituelles encore dormantes sous l’attraction

mutuelle des sexes : telles sont, j’en suis de plus

en plus persuadé, la secrète essence et la

magnifique tâche à venir de la Chasteté

1

.

1

En insérant lui-même, comme appendice à son autob

iographie, le récit de ses premières expériences my

stiques, le Père Teilhard a voulu

que rejaillît, sur cette œuvre, la lumière à laquel

le il avait alors accédé.

Pour comprendre

Le Féminin

, à l'altitude où habitait le Père Teilhard depuis

1919, il faut saisir dans toute leur force les lign

es ci-après de

La

Puissance spirituelle de la Matière

: « Une rénovation profonde venait de s'opérer en

lui, telle qu'il ne lui était plus possible, mainte

nant,

d'être Homme que

sur un autre plan

... Même pour ceux qu'il aimait le plus, son affectio

n serait une charge, car ils le sentiraient cherche

r

invinciblement

quelque chose derrière eux

. » On peut également rapprocher, de la clausule ic

i publiée,

L' éternel Féminin...

Le Père Teilhard

nous a confirmé, en fin de vie, sa fidélité irréduc

tible au vœu solennel de chasteté prononcé lors de

sa profession religieuse, en 1918. « Cette

fidélité, a-t-il ajouté, n'a pas exigé de luttes do

nt je me souvienne. Je ne peux aimer que le Christ.

» Il s'agit donc bien - et uniquement - dans

ces pages de « la puissance spirituelle » du Fémini

n. (N.D.E.)

 

https://www.teilhard.fr/sites/default/files/pdf/t1360-117-le.coeur.de.la.matiere.pdf

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