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Publié par YVAN BALCHOY

PAUL ARRIGHI

PAUL ARRIGHI

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Une « gauche » percluse dans ses certitudes et ayant chaussé ses charentaises

Je suis toujours étonné par les « êtres de certitude » se réfugiant, par besoin de sécurité, dans des analyses sommaires, trop souvent manichéennes.
La politique devrait être tout à fait, autre chose: un confluent entre le devenir de l’idéal et le possible du réel. Elle devrait bruissent de vrais débats argumentés et fraternels au lieu de multiplier les invectives et de privilégier les choix purement tactiques d’organisation.

Mais, ne rêvons pas trop; de tout temps, les classes dirigeantes qui se sont succédées dans l’histoire ont toujours veillées à contrôler et à encadrer les choix de la majorité et à faire prévaloir les seules solutions qui confortent leur pouvoir et leurs privilèges.

Quand l’on se penche sérieusement sur les causes du « basculement du Monde » qu'ont suscités les politiques allant presque toujours dans le même sens depuis la période 1979/1983, et qui ont été accentuées lors de la présente décennie par l’absence de vraies réponses données à la crise financière des années 2007/2008; l’on ne peut trop s’étonner que des pans entiers du Peuple Français se sentent floués par leurs prétendues « élites ».

Or du côté de la majeure partie de nos « élites, épargnées des souffrances du Monde réel » : c’est toujours : « circulez, il
N’y a rien à voir !» . 
Ces élites conformistes ou égoïstes ont toujours persisté à ne méconnaître la défendre de leurs propres Peuples en invoquant rituellement les prétendus bienfaits de cette fameuse « concurrence libre et parfaite » pourtant ravageuse.
Aux effets délétères de ce dogme s’est rajoute pour un surcroît de malheur une « individualisation » croissante qui dévore chez les citoyen(ne)s le civisme indispensable à toute vraie République.
Or il est à noter que ces deux évolutions majeures se sont faites au détriment des appartenances de classes et des structures intermédiaires.

Je m' efforce, non sans difficulté depuis cinq ans a penser au plus près la réalité de notre Monde complexe et incertain qui inquiète et parfois angoisse, nombre de nos contemporains, souvent les plus fragiles et les perdants de la mondialisation neo-libérale.

La situation des gauches aujourd'hui me fait beaucoup penser a celle qui a prévalu après 1958; période ou le parti communiste avait une force dominante aux cotes d’une myriade de mouvements sociaux démocrates ou socialistes divises, disperses et pulvérisés.
La différence majeure d’aujourd’hui avec cette période vient d’une part de la forte « croissance » d’alors, ce qui donnait du « grain à moudre »; d’autre part, de l’absence d’une vraie alternative et boussole politique car le mouvement communiste international a été remplacé y compris en Chine « communiste » par un « mondialisme marchand » profondément inégalitaire.

Un très bon ouvrage historique en deux tomes fut écrit sur cette période ( 1958-1981) par Jean Poperen, l’un des acteurs de cette période qui retrace le parcours du PCF, PS, PSU : « L'unité de la Gauche » paru chez Fayard.
Cet ouvrage documenté et précis montrait qu'il avait fallu près de 25 ans pour reconstruire ce qui s’est brise, si vite, lors du quinquennat de François Hollande : « l'unité des gauches ».
Les gauches le payèrent après 1958 par un éloignement du pouvoir qui semblait aussi long qu’insupportable pour la jeunesse ayant vécu cette période du gaullisme finissant et crépusculaire.

Aujourd'hui, nous avons désormais bien pire devant nous, en l'espèce la poussée durable de « nationaux populismes» dans la presque totalité du Monde Occidental et en France même, ses avatars successifs : « le Front National » et le « Rassemblement national » qui ne sont rarement descendus à qui oscillent entre 25 p 100 et en viennent parfois à frôler les 40 p 100 au moins dans quelques sondages.

Face à ces sombres perspectives, les querelles de dogmes et les enjeux d’organisations, à fortiori, les rivalités de dirigeants apparaissent dérisoires et auront un coup collectif très grave pour notre Peuple. Viendra alors le boomerang de la colère qui atteindra ceux qui se sont « bunkerises » pour asseoir leur pouvoir sur leurs organisations, dans un esprit « boutiquier » et « sectaires ». Il n’est plus temps de gloser et de tergiverser sur la solution « socialiste » la plus pure car, à l’instar des théologiens de la Byzance orthodoxe assiégée et conquise par les Ottomans, le péril anti-humaniste est déjà à nos portes. Les responsabilités des « dirigeants » qui font perdurer la situation de division et nous maintiennent « désarmés » est engagée et approche le jour où le « Peuple de Gauche » viendra leur demander les comptes de l’impuissance politique dans laquelle ils nous maintiennent,

J'avoue envier celles et ceux qui sont dotés de mécanismes psychologiques suffisants de défense pour voiler leur lucidité et se préserver de la peur de l'avenir et se préparer dans leurs chaussons « d’opposants à sa majesté » a ces longs hivers de l'Esprit a venir.
L'un de nos poètes Résistants. René Char. n'a t'il pas exprime magnifiquement
que : « La lucidité est la blessure la plus proche du soleil »

Paul Arrighi (à Toulouse

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