31-07-20- VISITATION d'une Paroisse de Marcq-en-Baroeul en Palestine et en Israël (CHANTAL LEURENT)- 2018
Le Samedi 21 Avril, nous étions une quinzaine de paroissiens de la Bonne Nouvelle de Marcq-en- Baroeul à nous envoler de Bruxelles vers Tel-Aviv .
Depuis 15 ans notre paroisse est jumelée avec une paroisse palestinienne de la Sainte Famille à Ramallah. C'était la 7 ième fois que des paroissiens allaient rendre visite à des Palestiniens Chrétiens de Ramallah.
Pour mon mari et moi ,c'était la première fois dans ce contexte là.
A l'arrivée, à part pour une du groupe , nous avons passé le contrôle facilement.
Nous nous rendions à Nazareth( en Israêl)
Nous sommes accueillis par la communauté de chemin neuf.
Le soir , nous rencontrons Violette Khouri,palestinienne Chrétienne . Elle nous parle des chrétiens de Palestine qui sont les descendants directs des premiers chrétiens qui ont connu les apôtres, ces chrétiens appartiennent à un peuple, la Palestine n’a jamais été une « terre sans peuple » A partir de sa propre expérience, elle était pharmacienne à Nazareth,,elle nous parle des discriminations que subissent les palestiniens dans leur vie quotidienne. Pour notre groupe, ce fut une rencontre très forte qui nous plongeait dans la réalité du problème Israélo-palestinien.
Dimanche, visite de Nazareth
Lundi ,nous partons pour Jérusalem en passant par les différents lieux que Jésus a traversé avec ses disciples Le Mont des Béatitudes, la Synagogue de Capharnaum et le Lac de Tibériade où nous prions avec les textes d'Evangile du lieu.
Nous empruntons la route 90 interdites aux palestiniens.
Nous arrivons à la Maison d’Abraham. Gérée par le Secours Catholique et bénéficiant d’une vue exceptionnelle sur le MONT DU TEMPLE, devenu Mosquée; elle est située à Jérusalem-Est à al limite des quartiers palestiniens de Ras-al-Amud et de Silwan, contre une colonie israélienne dont nous constatons l’agrandissement progressif lors de nos visitations successives.
Mardi, A 9h00, nous sommes pris en charge par Dan, un israélien militant de l'ICAHD (* )qui nous fait visiter une partie de Jérusalem-Est pour nous montrer les problèmes liés à la construction du mur, à l’implantation des colonies et aux destructions des maisons palestiniennes.
Dan nous parle également du BDS : (*) boycott de certains produits Israéliens.
Selon la loi internationale, il s’agit de colonies illégales ; pour Israël, on agrandit simplement la ville pour faire face aux problèmes de logement des Israéliens, notamment des moins favorisés ou des nouveaux arrivants : les maisons sont peu chères et certaines fournitures (électricité,…) ou les transports sont subventionnés.
Les agriculteurs de Jérusalem-Est ont été expulsés sans compensation financière ; ils se sont donc reconvertis, essentiellement dans le bâtiment, fournissant ainsi une main d’œuvre bon marché. Mais depuis la première intifada, ils sont remplacés par des chinois, philippins,…
Nous partons ensuite pour le quartier de Ras-al-Amud en traversant diverses parties de Jérusalem(*)
Beaucoup de colonies s’implantent au milieu de Jérusalem-Est dans le cadre d’un projet de judaïsation de cette partie de la ville. Ainsi, petit arrêt devant la colonie "The Sight of Sion( ???)" : habitée par 90 familles messianiques et très religieuses, elle offre un contraste saisissant avec les alentours. Protégée par des grilles et une porte sécurisée, elle est très bien entretenue et bénéficie manifestement de tous les services municipaux. Par contre, le voisinage, habité par les palestiniens, est un ensemble très hétéroclite de maisons avec des trottoirs défoncés ou inexistants, des poubelles débordantes,… Empruntant la route qui menait anciennement à Jéricho, on se heurte au mur qui isole les quartiers de Ras-al-Amud et de Abu-Dis. Ce quartier, auparavant très actif, est maintenant économiquement mort.
Le mur, une paroi de béton haute de 8 mètres, est surmonté d’un réseau de fils barbelés et équipé de caméra de surveillance
- l’ICAHD : ses militants, souvent issus de milieux privilégiés, ont fait beaucoup d’études et n’arrivent plus à discuter avec et mobiliser les gens dans la rue ;Ctte ING lutte contre la démolition des maisons Palestiniennes
- BDS (boycott, désinvestissement, sanction) : afin d’éviter la violence physique, ce mouvement prône le boycott afin de contraindre économiquement l’Etat d’Israël, une technique qui avait été appliquée au niveau international et avec succès à la politique d’apartheid de l’Afrique du Sud. Ce mouvement pourrait cependant devenir illégal, ce qui est déjà le cas en France .
Mercredi, nous passons la journée dans la vielle ville de Jérusalem.
Nous nous rendons à l'esplanade des Mosquées; puis au mur des Lamentations ou tout le monde peut aller prier, les hommes et les femmes séparées.Pour rentrer dans le souk, des soldats lourdement armée contrôle surtout les ados, femmes , hommes, à leur bon vouloir.
Jeudi matin, nous étions reçu par Mgr Marcuzo au Patriacat. Son témoignage porte sur la presence des Chretiens en Palestine:Le nombre des chrétiens ne changent pas, mais leur proportion diminue (actuellement 1,2%) car les chrétiens émigrent plus facilement que les musulmans qui ont également de nombreux enfants ; enfin, il y a une forte immigration juive.
Un autre problème important est l’émigration qui concerne surtout les jeunes. Ils voient leur avenir sans perspective, car pas de travail pas de famille, pas de terrain pas de maison. L’Eglise veut retenir les jeunes : mais pour les soutenir, il faut d’abord penser à la qualification scolaire et les aider à poursuivre à l’université (la Palestine est un des pays dont le taux d’accès à l’enseignement supérieur est le plus fort car "jamais on ne pourra leur enlever leur qualification").
Le soir, nous nous rendions à Ramallah. Le passage du check-point se fait sans aucune difficulté;
Chacun était réparti dans différentes familles, pour ceux qui avaient déjà séjourné à Ramallah, ce fut de joyeuses retrouvailles.Mon mari et moi étions acceuillis dans une famille à Birzeit la ville Universitaire située à 15 km. de Ramallah.Nous avons été acceuillis très chaleureusement par toute la famille,parents,enfants et petits enfants.
Vendredi’ nous nous rendons à Bethleem, avec des paroissiens de la Sainte Famille. C'est jour de la prière des Musulmans et la circulation est réduite. Cependant, il faut contourner tout Jérusalem-Est : la route directe étant interdite aux Palestiniens, il faut emprunter une route très sinueuse,
. L'après midi, nous nous rendons au camps de réfugiés d'Aida( camp qui devait être provisoire mais qui existe toujours après 70 ans) ou nous avons rendez-vous avec l'association Alowwad qui oeuvre pour le théâtre et la culture.
« le théâtre est une belle manière de s'exprimer en restant en vie, de dire ce qu'on a sur le coeur et de sortir de sa frustration.Chacun est acteur de changement »
nous a partagé Abdelfattah Abousrour qui est à l(origine de ce projet.
Samedi . Abbouna Jamel , curé de Ramallah, nous accompagne à Jéricho. Nous atteingnons Jéricho par la route du désert, un désert de cailloux parsemé de quelques touffes d’herbe et où habitent des bédouins éleveurs de chèvres et de moutons, à l’image de celui où Jésus a été tenté.
Nous atteignons le Monastère Orthodoxe de la Montagne de la Tentation par un téléphérique (le plus bas du monde, altitude de la gare inférieure : 240 m sous le niveau de la mer).
Puis nous nous rendons à l’arbre de Zachée, un grand sycomore très ancien. Relisant l’épisode de Zachée (Lc 19, 1-10),
Nous nous sommes de nous rendre au lieu du baptême de Jésus.
C’est le seul endroit où l’Etat d’Israélien n’interdit pas l’accès au Jourdain. Le système de traitement des eaux palestiniennes étant déficient , l’eau est polluée, et à cause de l’orage récent, elle est très boueuse ; mais bien qu’au voisinage de l’embouchure dans la Mer Morte (une dizaine de kilomètres), le débit reste très faible. La rive palestinienne est bien aménagée pour prier et descendre dans les eaux du Jourdain, mais l’ensemble reste sous la surveillance de l’armée israélienne.
Nous restons là pour prier, soit en restant sur la rive, soit en mettant les pieds dans l’eau.
Dimanche
.Le matin, c’est la messe paroissiale : l’église est pleine. La messe est en arabe, mais l’évangile sera également lu en français. Nous offrons ,notre cadeau, une peinture représentant la paroisse de St Vincent de Marcq en Baroeul rélisée par Marc ami de mon frère Pierrot
Après le repas pris avec les paroissiens dans la grande salle paroissiale, Lucy nous emmène visiter Ramallah : le Musée Palestinien qui présente les costumes traditionnels palestiniens ; le mémorial de Yasser Arafat dans la Mouqata'a où se trouvent les bureaux provisoires de l’Autorité Palestinienne, et les jardins du musée du poète palestinien Mahmoud Darwich. .
En fin d’après midi, Abbouna Jamal nous présente la paroisse de la Sainte Famille…
Tombe de Yasser Arafat et du poète Mahmoud Darwich- TABLEAU de Marc André Quatannens offert à la paroisse de la Sainte Famille.
Lundi nous visitons l'école ou 60% des élèves sont musulmans.
Un des piliers de notre association, c'est d'aider financièrement pour les frais de scolarité les elèves dont les familles n'ont pas les moyens de payer une partie ou la totalité des frais scolaires.
; Abouna Jamal nous a partyagé des propos forts comme » La Palestine est le 5 ième Evangile, l'important, c'est de vivre le moment présent et le futur .La mission est de garder l'espérance.
Nous rentrons enrichis de partages, de regards, de sourires avec en plus une unité de notre groupe dans l'acceuil des fragilités de chacun et dons de leur force.