LE CHANT DU PEUPLE JUIF ASSASSINE (ISAAC KATZNELSON)
La peur, l’angoisse, la terreur horrible m’enserrent étroitement
Les wagons sont là, de nouveau !
Partis hier soir, et de retour aujourd’hui, ils sont là, de nouveau là,
sur le quai.
Tu vois leur gueule ouverte ?
La gueule ouverte dans l’horreur !
Ils en veulent encore ! Encore, de nouveau.
Rien ne les rassasie. Ils sont là, ils attendent les Juifs.
Quand les apporte-t-on ?
Affamés comme s’ils n’avaient encore jamais englouti leur Juif... Jamais...
Mais oui ! ils en veulent encore, toujours plus.
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Ils en veulent encore. Ils sont là, attendant qu’on leur prépare la table,
Qu’on serve le repas, qu’on serve des Juifs autant qu’il en pourra entrer.
Des Juifs !
Vieux peuple aux enfants tout jeunes, jeunes et frais,
Grappes jeunes sur un vieux cep ; et des vieillards comme le vin fort est vieux.
Ils étaient pleins pourtant, gavés, étouffés de Juifs !
Les morts debout, serrés, coincés entre les vivants,
Les morts debout sans toucher le sol à force d’être serrés,
Sans que l’on puisse voir dans la masse lequel est mort et lequel est vivant.
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http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/poeme_katznelson.htm
Celui qui ne croit pas à la Shoah, à ce génocide le plus inhumain sans doute de l'histoire de l'humanité, celui-là ne peut non plus défendre le peuple Palestinien, traité honteusement c'est vrai sans qu'on puisse cependant comparer son malheur scandaleux au sort réservé par les nazis au peuple élu.
Cela dit, j'admire ces juifs conséquents qui n'acceptent pas que d'autres juifs privent de leurs terres et maltraitent un autre peuple, sémite de surcroit, qui d'ailleurs n'a aucune responsabilité dans le drame de la Shoah.
Y.B.