JOIE DE PAQUES
Cette nuit précédent Pâques, cette nuit du changement d’heure d’été, je l' ai vécue une grande part éveillé, mon cerveau ne cessant de me poser ses questions sur le sens à donner à cette résurrection de jésus qui résume la Foi chrétienne.
Si le grain ne meurt nous a dit Jésus, il reste seul, s’il accepte de mourir il porte fuit.
C’est vrai que déjà dans les formes les plus primitives de la religion cette vérité élémentaire de la nature a engendré des rites parfois féroces comme les sacrifices humains censés adoucir les dieux au début d’une année agricole si importante pour la communauté
De plus en plus, à tort ou à raison, j’ai tendance à condenser l’enseignement du Christ en quelques textes clefs qui me semblent résumer l’essentiel.
La parabole du jugement dernier, à laquelle je vous conseille de vous référer bouleverse complètement la démarche religieuse prédominant jusqu’au Christ.
Le Christ nous répond d’une façon paradoxale en distinguant, presqu’en opposant la Foi, reconnaissance de sa Personne et la praxis qui est opérante et salvatrice même sans la reconnaissance consciente de Dieu et de son fils.
En effet, ceux qui sont conviés au banquet éternel, symbole de ce que nous appelons le paradis, sont tout étonnés de l’invitation du Christ à les rejoindre et Lui, simplement leur annonce que chaque fois qu’ils se sont mis au service de leurs frères souffrants, c’est à Lui que s’est adressé ce service
Je ne vous étonnerai pas en vous disant qu'à mes yeux si François d'Assise est un témoin de l'Evangile, en d'autres temps, face à un capitalisme déjà débitant et déjà tellement toxique, Marx, celui qui comme Dietrich Bonhoeffer a rejeté l'opium du peuple qu'est trop souvent la religion servant d'alibi à l'exploitation de l'homme par l'homme qui est, selon l'Evangile, rejet de l'homme et de Dieu. Le pape François parle même d'un terrorisme financier.
. Ainsi le Christ s'identifie à notre prochain d'autant plus qu'il est souffrant et démuni. Il ne nous demande pas d'aimer notre prochain en le remplaçant en quelque sorte dans notre vision par celui du Christ.
Il nous dit, me semble-t-il simplement que le prisonnier, le malade... que nous rencontrons sont pour nous présence réelle de Jésus dans nos vies.
Ainsi la résurrection du Christ n'est pas le souvenir d'un évènement passé mais une expérience.
Jésus s'identifie à notre prochain en, souffrance, quel qu'il soit, d'une façon différente de l'Eucharistie mais pas moins vivante et réelle au point que notre attitude face à notre prochain scelle en définitive notre reconnaissance consciente ou non à son égard.
Ainsi, en chaque journée, il nous est loisible de rencontrer le Christ ressuscité, certes via les sacrement, en particulier l'Eucharistie mais aussi aussi réellement à travers toutes nos rencontres humaines.
En Jésus la transcendance de Dieu rejoint son immanence.
Théologie et Humanisme se rejoignent.
Je voudrais rappeler à ce propos le récit d'une expérience passée vécue à Chartres dans un petit resto à côté de la merveilleuse cathédrale
Au terme d'un pélé en groupe, nous avions accueilli en notre sein un mendiant trouvé à la porte de la cathédrale pour partager avec lui notre joie commune. Nous l'avions bien "camouflé" par discrétion.
Au milieu du repas, déjà tout réjoui et ragaillardi par le bon vin servi à table, notre invité nous a interpellé joyeusement
. "Vous êtes venus à Chartres pour retrouver Jésus; Si vous réfléchissez bien, vous le trouvez ici avec moi. Comme il nous l'a dit, en m'invitant, vous avez l'avez accueilli
Cet inconnu, en dépit de son indigence actuelle avait, me semble-t-il une vrai connaissance de l'Evangile et jamais je n'ai oublié la leçon pratique de théologie qu'il nous a familièrement donnée.
Ainsi cette fête de Pâques nous pouvons la vivre en rencontrant dans nos églises via la voie sacramentelle et l'Eucharistie le Christ présent sous les espèces du pain et du vin mais aussi en recherchant le visage du Christ dans notre vie de tous les jours où il nous interpelle à travers ses besoins ses souffrances et ses réconforts et ses joies qui sont réellement la Passion et la Résurrection de l'Homme de Nazareth qui nous rejoint au cœur de notre vie actuelle.
En rédigeant ce texte, j'écoute le message pascal de notre Pape François et je me rappelle ces mots si justes bien que sévères qu'il nous adresse en même temps au monde politique de notre Europe qui récemment s'est tellement éloigné de l'Evangile par sa dureté face à des migrants chassés de chez eux par les fanatiques de Daech, c'est sûr.
Maos n'est-ce pas le cas aussi, l'attitude plus qu'ambigüe de beaucoup de dirigeants européens, se disant chrétiens comme la Pologne et la Hongrie mais rejetant d'accueillir chez eux cette présence réelle du Christ affirmée par le Christ dans l'Evangile.
Personnellement je ne puis, pas plus que le Pape, oublier le peuple palestinien "aparthedisé" par cet autre peuple de Dieu qu'est le peuple juif dirigé malheureusement par des fanatiques d'un nouveau type.
C'est vrai que la seule solution de ce drame de 70 ans est le dialogue et le pardon fraternel en toute justice en deux peuples qui auraient tout à gagner à se réconcilier et s'entraider.
OUI, Christ est ressuscité, il vient à notre rencontre aujourd'hui à travers celles et ceux que d'abord nous risquons de rejeter à cause de tant de préjugés mais nous ne pouvons le rencontrer réellement, même si nous sommes des pratiquants réguliers, si nous le rejetons dans notre vie de tous les Je voudrais terminer cette réflexion sur la résurrection du Christ à partir de sa présentation du jugement dernier par cet autre texte de Saint Jean qui en d'autres mots nous rappelle l'essentiel de son message.
Yvan Balchoy