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Publié par YVAN BALCHOY

LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (383)

Camus voit dans le « Tout est permis » d’Yvan le début réel du n nihilisme contemporain.

A ses yeux, le Christ de la Légende ; qui s’identifie à celui qui autrefois refusa de descendre de la croix, a été exécuté lui aussi par les grands inquisiteurs qui « refusent allègrement le pain du ciel et la liberté tout en offrant le pain de la terre sans la liberté (1)

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(1) « L’homme révolté », page 82

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De Paul à Staline, continue A. Camus, qui va bien au-delà du Constantinisme, les « papes » qui ont choisi César ont préparé la voie aux Césars qui ne choisissent qu’eux-mêmes.

L’unité du monde, qui ne s’est pas faite avec Dieu, tentera désormais de se faire contre Dieu. (2)

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(2) Idem, page 82

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Nul doute qu’Albert Camus n’ait reconnu son propre chant de révolte dans le refus d’Yvan.

Même si l’histoire d’Yvan s’achève sur un naufrage,, il n’empêche, souligne-t-il, que le problème posé, la conséquence devait suivre : la révolte métaphysique s’étend du moral au politique, une nouvelle entreprise, de portée incalculable, commencera, née elle aussi, il faut le remarquer, du même nihilisme. (3)

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(3) Idem, page 80

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L’attachement d’Albert Camus aux convictions d’Yvan, fidèle interprète de Dostoïevski, « plus à l’aise dans ce personnage que dans celui d’Aliocha, , explique la gêne qu’il ressentait devant certains propos du « frère savant ».

Ainsi à Aliocha qui lui reprochait sa révolte, Yvan s’écrie : « De la révolte : Je n’aurais pas voulu te voir employer ce mot. Peut-on vivre révolté ? Or je veux vivre. » (4)

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(4) »Les frères Karamazov », page 266

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Voilà la question décisive : celle qui constitue le vrai progrès que Dostoïevski fait accomplir à l’esprit de révolte, la seule qui l’intéresse :

« Peut-on vivre et se maintenir dans la révolte ?

Yvan, dit Albert Camus, laisse deviner sa réponse : on ne peut vivre dans la révolte qu’en la poussant jusqu’au bout.

Qu’est-ce que l’extrémité de la révolte métaphysique ?

Le Maître du monde, après avoir été con testé dans sa légitimé, doit être

L’homme doit occuper sa place. (5) (5) Idem, page 79 Est-ce Yvan, Est-ce Dostoïevski qui parlent ici ? Partiellement peut-être, mais c’est plus sûrement Albert Camus qui attire à lui les dires d’Yvan

. Pas question d’enlever tout crédit aux analyses du penseur français, mais il faut en mitiger la portée, car ses analyses sont un peu captatrices.

Cela dit, nul doute qu’Albert Camus ait exprimé mieux que tout autre peut-être, la profondeur de la révolte métaphysique opérée par l’œuvre de Fédor Mikhaïlovitch et l’authenticité prophétique des formes d’athéisme qui s’y manifestent

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